Le pic pétrolier est un
phénomène connu de tous.
En revanche, le pic de l’or demeure un concept étrange
pour beaucoup de personnes.
Le pic de l’or est la
date à laquelle le taux maximum d’extraction d’or sera
achevé, après quoi le taux de production entrera une phase
terminale de déclin. Le terme pic de l’or nous vient du pic de
production du pétrole, un
concept inventé en 1956
par Hubbert.
A l’inverse du
pétrole et de l’argent, qui sont détruits lors de leur
utilisation, l’or peut être réutilisé et
recyclé. En revanche, contrairement au pétrole, l’or est
une monnaie et une réserve de valeur, et est peu à peu
remonétisé sur le système financier global. Il se pourrait
qu’il joue bientôt à nouveau un rôle sur le
système monétaire international.
En 2001, le monde enregistrait sa
plus importante production d’or de l’Histoire, avec 2.649 tonnes.
Depuis cette date, la production d’or mondiale a commencé
à chuter, et ce malgré la hausse du prix du métal.
La production d’or de l’Afrique du Sud continue de diminuer
La production d’or de
l’Afrique du Sud ne cesse de s’effondrer. Elle a enregistré une chute de
2,9% au cours du seul mois de mai, selon des données publiées par
Statistics South Africa. Ce déclin de la production d’or en
Afrique du Sud intervient malgré une augmentation de 0,8% de la
production minière globale.
Alors que beaucoup
d’attention semble portée sur la robuste demande sur le
marché de l’or, très peu sont ceux à
s’intéresser à l’offre, et tout
particulièrement aux données relatives à la production
d’or.
L’offre stagne fortement
sur le marché de l’or, les gens semblant de moins en moins
enclins à échanger leur or contre du cash, les banques
centrales étant devenues des acheteuses nettes, et les
sociétés minières ne parvenant plus à extraire
assez d’or pour pouvoir satisfaire la demande.
La Chine, le plus important
producteur et acheteur d’or de la planète, est le seul pays
à avoir vu sa production augmenter ces dernières années,
au point que certains analystes de demandent si les données
publiées n’auraient pas été
exagérées par les sociétés minières et les
bureaucrates Chinois. Cela dit,
des nouvelles récentes, laissent entendre que la production d’or
chinoise pourrait bientôt diminuer du fait de la chute de production
des mines les plus anciennes.
L’Afrique du Sud
produisait plus de 1000 tonnes par an dans les années 1970, contre
moins de 250 tonnes aujourd’hui (voir graphique ci-dessus). La
production d’or du pays s’est effondrée
jusqu’à atteindre des niveaux équivalents à ceux
de 1922, et ce malgré l’intensification des activités
minières et l’avancée technologique de ces
dernières années.
Le déclin de la
production d’or Sud-Africaine a été attribué aux
nombreux problèmes de coupures de courant dans le pays, de
délais d’activité et de problèmes liés
à la sécurité des mines. En revanche, un tel déclin,
sur une période au cours de laquelle la production d’aucun autre
métal de base produit en Afrique du Sud n’a enregistré de
diminution, suggère que les contraintes géologiques du pays
pourraient également être la cause de ce ralentissement de
production.
Particulièrement
significatif à cet égard, le taux d’or moyen
recouvré par tonne de minéral extrait est passé de 12
grammes en 1950 à 3 grammes par tonne aujourd’hui, selon des
données enregistrées aux Etats-Unis, au Canada et en Australie.
Bien que la question du pic de
l’or doive encore être confirmée par les données de
production future, il y a un
risque que la production d’or soit entrée dans un déclin
final. Cela aura naturellement un
impact considérable sur l’activité minière et le
prix de l’or au cours du 21° siècle.
Et le fait que le pic de
l’or puisse intervenir à une époque où le monde
s’engage dans une orgie de création monétaire ne peut s’avérer
que bénéfique pour le prix du métal.
Mark
O’Byrne
Goldcore
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