Le crépuscule de l’argent liquide ?

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Published : March 07th, 2016
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Category : Today's Editorial

Il y a plusieurs décennies, il était encore possible de se rendre auprès d’une banque avec une liasse de billets et de l’échanger contre une quantité prédéterminée d’or ou d’argent. L’argent liquide était utilisé en raison de sa portabilité, son poids et la confiance qu’avaient les citoyens en lui. Je suis certain que vous savez déjà où je veux en venir ici. Voyez le piteux état dans lequel se trouve l’argent liquide aujourd’hui. Il est aujourd’hui impossible de l’échanger contre du métal, il ne vaut plus rien, n’a aucune valeur intrinsèque, et malgré les tentatives mises en place, il est très facilement contrefait. La question que je m’apprête à poser est la suivante : Pourquoi les banques, le gouvernement américain et l’établissement global voudraient-ils rendre illégal et abolir quelque chose qui est déjà un proxy de l’esclavage et de la servitude ? Le dollar (et les autres devises papier) est déjà parvenu à ses objectifs. Un dollar peut acheter l’équivalent d’un nickel – littéralement -  et les gens continuent de se casser le dos, de sacrifier leur famille et de prendre la vie d’autres pour en obtenir davantage. Pourquoi l’établissement s’oppose-t-il tant à l’argent liquide ?

J’écris depuis déjà près de dix ans, et plus important encore, je lis depuis longtemps le travail d’autres. En tant que groupe, nous avons mentionné à des milliers de reprises l’idée de l’imposition de contrôles de capitaux. Je ne pense cependant pas que nous soyons parvenus à définir ce qu’ils sont vraiment. Le terme de capital n’est rien de plus qu’un oxymoron puisque, par définition, le capital est le résultat de la consommation, qui se transforme en épargne investie sur diverses entreprises, prêtée à d’autres ou utilisée pour accroître la base productrice. L’idée est qu’il n’existe aujourd’hui plus réellement de capital. Ou du moins, plus de capital véritable. Le déchet qu’impriment les banques centrales et qu’elles baptisent ensuite capital est une contrefaçon, et ne fonctionne pas à la manière du capital réel (pensez au risque auquel vous vous soumettriez pour votre épargne, et comparez-le au risque représenté par l’argent gratuit).

Note à part, le paragraphe ci-dessus explique la raison pour laquelle il y a autant de bulles. Puisqu’il faut si peu de temps pour obtenir d’immenses quantités de monnaie pour une grosse banque ou un hedge fund, et qu’il ne coûte rien d’en perdre, pourquoi ne pas jouer le jeu ? Le capital réel n’est pas manipulé de la même manière. Pensez à un enfant derrière un stand de limonade sur lequel est posée sa tirelire. Si un bandit du gouvernement ne vient pas fermer son stand sous prétexte qu’il n’a pas de licence et que l’enfant réussit à conserver tous ses revenus, il y a de fortes chances qu’il se montre prudent en les dépensant. Il est triste que les adultes n’agissent pas à la manière d’enfants pour ce qui concerne l’argent. Les enfants comprennent son importance, et les adultes le considèrent comme poussant aux arbres.

Autrefois, l’idée de contrôles de capitaux est née dans l’esprit des gouvernements, et grâce aux banques, a vu le jour pour éviter que du capital ne fuie le pays. La toile de fond de nombreux films impliquent le contournement de contrôles de capitaux grâce aux banques suisses ou à des comptes offshore. De nombreux romans de fiction ont été écrits qui peignent un portrait quelque peu incorrect des contrôles de capitaux, et qui malheureusement ont imprégné l’idée que s’en font beaucoup de gens.

Contrôles de capitaux – première couche

En observant un peu plus en profondeur ce qu’est l’argent liquide et ce qu’il représente, nous pouvons voir qu’en lui-même, le liquide est une forme de contrôle de capital. Pourquoi ? Laissez-moi faciliter votre compréhension de ce passage. L’argent liquide est devenu un moyen efficace de contrôle de capital. Disons que vous disposiez de 25.000 dollars sur un compte bancaire quelque part à Main Street. Vous vous rendez auprès de votre banque, et le banquier avec lequel vous vous entretenez régulièrement depuis vingt ans vous accueille avec le sourire. Et puis vous lui faites exploser une bombe au visage en lui demandant le retrait de 10.000 dollars en liquide. Vous venez d’apprendre que la collection complète hot wheels va être mise aux enchères ce weekend, et vous n’êtes pas certain de combien elle pourrait coûter. Et puis vous pourriez avoir envie d’enchérir sur d’autres choses. Votre banquier devient méfiant, et vous venez de générer un nouveau rapport 104 pour fraude auprès du Centre pour la fraude financière de Detroit, Michigan. Un rapport pour activité suspecte, imprimé de votre nom. Juste parce que vous avez voulu participer à des enchères. La réponse la plus simple pourrait être de vous contenter de régler votre achat par chèque. Mais c’est trop tard, vous êtes l’objet d’un rapport 104, même si vous continuez de recevoir les bonnes grâces de votre banquier. Si vous décidiez en fin de compte de retirer votre argent, vous auriez peut-être à attendre deux semaines pour l’obtenir (j’ai déjà beaucoup entendu parler de ce problème), même si cet argent est disponible sur votre compte. Cela n’est-il pas un contrôle de capital ? Les flux monétaires sont contrôlés, et des tactiques d’intimidation sont utilisées pour dissuader les gens de dépenser leur argent comme ils le souhaitent. Le fait même de vouloir utiliser du liquide, en raison de l’anonymat qu’il fournit, est criminalisé.

Contrôles de capital – deuxième couche

Plus en profondeur, l’idée même de devise fiduciaire est une forme de contrôle de capital, notamment lorsque l’échange de valeur avec d’autres devises frauduleuses n’est pas un procédé au cours duquel un acteur économique moyen peut avoir un mot à dire. Nous ne faisons que participer. En vérité, les devises fiduciaires sont l’outil parfait de contrôle des capitaux, puisque leur concept même permet aux banques centrales et aux gouvernements de piller ceux qui en possèdent au travers de l’inflation. Souvenez-vous qu’un billet imprimé par la Réserve fédérale n’est en rien du capital. Il est supposé représenter du capital, et ça a autrefois été le cas, mais que s’est-il passé au fil des décennies ? La valeur de ces billets s’est effondrée, et les escrocs de la Fed n’ont cessé de s’en vanter, armés de leurs petits calculateurs d’inflation. Les gourous économiques nous indiquent qu’il s’agit ici d’un vol par l’inflation, et que cette forme de vol est nécessaire à la croissance économique – alors qu’il a en fait remplacé la croissance économique. Ces mêmes clowns nous disent aussi que nous nous en sortons mieux aujourd’hui, parce que nous disposons de smartphones que nous pouvons utiliser pour lire leur propagande. Non seulement nous n’avons pas de capital à échanger contre ces gadgets, mais pire encore, nous sommes désireux de nous endetter pour nous en procurer. Je suppose qu’en observant la dette à la manière de prosélytes comme Mike Norman, nous pourrions penser que nous sommes mieux lotis aujourd’hui. Ces gens assimilent la dette à un enrichissement, parce qu’elle signifie une obtention d’argent. Ils oublient l’autre moitié de l’équation – la monnaie empruntée aujourd’hui devra un jour être remboursée, avec intérêts.

La devise elle-même est un contrôle de capital, et elle est compromise parce qu’elle représente la dette. C’est pourquoi les billets sont appelés « billets ». Pour que nous puissions nous rendre au supermarché munis d’une liasse de billets en vue de les échanger contre le dur labeur de quelqu’un d’autre, de la même manière que nous sommes rémunérés en dette pour notre propre travail. Et parce que la valeur d’échange de ces billets continue de baisser, il nous faut travailler toujours plus dur (ou nous endetter davantage). La dette représentée par les billets existe toujours – payable à ceux qui ont mis en place tout ce bazar.

Davantage de contrôles de capitaux

Au-delà des problèmes mentionnés ci-dessus, l’argent liquide lui-même est attaqué. Une fois de plus, j’aimerais poser la question suivante : pourquoi s’en prendre à un outil de contrôle du peuple ? N’est-il finalement pas l’outil de contrôle parfait ? Bien évidemment, les pouvoirs en place ont trouvé des raisons de lui en vouloir. La première est évidente – l’économie souterraine. Une étude détaillée a été publiée dans l’édition du trimestre dernier de The Regional Economist, publié par la Fed de Saint Louis. Elle s’est concentrée sur l’économie souterraine, et s’est lamentée des activités existant hors de la portée de la taxation, des régulations, et ainsi de suite. « De quel droit les serfs osent-ils trouver des failles dans notre parfaite arnaque ? » Bien que l’article se soit lamentablement trompé dans son estimation de la taille de l’économie souterraine, il est probablement substantiel au vu des prix de l’énergie et de l’électricité et de leur corrélation avec le PIB mesurable.

Bien entendu, la première question que se pose le cynique est de savoir comment affirmer une chose pareille alors que le PIB a été tant distordu ? L’étude ne fait aucune tentative – du moins pas visiblement – de prendre en compte les changements de méthodologie du PIB ou d’expliquer  comment ils pourraient impacter la mesure de l’économie souterraine. L’enfant au stand de limonade que j’ai mentionné plus haut, et son grand frère qui tond les pelouses du voisinage pendant l’été pour 20 dollars l’are appartiennent à l’économie souterraine. Il en va de même pour le travailleur manuel qui ne travaille que lorsqu’il y a du travail à faire, et qui est payé sous la table par son employeur en difficulté. Ces activités ont été criminalisées, mais pas parce qu’il ne serait pas sécurisé pour une équipe de charpentiers de travailler trois étages au-dessus du sol sans assurance. Si vous pensez que le gouvernement se soucie de votre santé, nous avons à discuter.

Une autre raison, plus cynique, qui justifie ce genre de contrôles de capitaux, est l’idée de suivi des achats et des habitudes des consommateurs. Mais les choses vont bien plus loin que ça. Avec une devise digitale, les gouvernements et les autorités bancaires peuvent suivre les mouvements des devises digitales au travers de l’économie. Bien qu’en surface, cela puisse sembler être un outil d’étude légitime pour les économistes, le principe de confidentialité et le quatrième amendement ne devraient-ils pas être pris en compte ? C’est là tout le problème. L’argent liquide permet une certaine confidentialité, un certain anonymat. On nous a poussés à croire, au cours de ces quinze dernières années, que ceux qui recherchent l’anonymat ont quelque chose à cacher et doivent être surveillés. Premièrement, la Constitution mentionne clairement la confidentialité des Américains. Beaucoup l’ont oublié, peut-être parce qu’ils n’ont pas suivi en cours d’éducation civique à l’école, ou encore parce que ces cours sont désormais centrés sur la promotion et la propagation du Marxisme. Mais je m’égare.

Il peut sembler idiot pour un avocat de la monnaie saine tel que moi de défendre une devise papier sans valeur, mais il y a ici une force suprême à prendre en compte : le désir du tangible. Bien qu’un billet de papier ne vaille essentiellement pas le papier sur lequel il est imprimé, il reste tangible. Vous pouvez le tenir entre vos mains. Vous pouvez le mettre sous votre matelas si tel est votre désir. Et si le gouvernement américain poursuivait son expérience fiscale, nous pourrions bientôt en être réduits à utiliser nos dollars comme papier peint ou en tant qu’allume-feu. Quand cette heure sera venu, je serais content de pouvoir tenir quelque chose entre mes mains plutôt qu’avoir des chiffres sur l’écran de l’ordinateur d’un banquier central malhonnête.

 

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Ce qui confère le caractère officiel d'une monnaie est le fait qu'on puisse s'acquitter de ses impôts avec.
Pour le reste...
Il n'est pas encore interdit de créer une monnaie privée locale.
en France ( et dans la perspective probable de supprimer totalement à terme, la monnaie-papier ) on n'a plus le droit de "s'acquitter" en espèces, d'impôts d' un montant de plus de 300 €uros ; cela est devenu "illégal" et impossible... aussi, et si on se réfère à votre critère de paiement de l'impôt, que reste-t-il d'officiel à "notre" monnaie ayant ( soit-disant ) "cours légal" ? ... quant à la possibilité de créer une "monnaie privée locale"... je demande à voir ( hormis des "monnaies locales" émises par des collectivités territoriales étatiques, différents essais de monnaies réellement "privées" ayant déjà été réprimés et supprimés par l'Etat )
Simple, direct, convainquant.
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en France ( et dans la perspective probable de supprimer totalement à terme, la monnaie-papier ) on n'a plus le droit de "s'acquitter" en espèces, d'impôts d' un montant de plus de 300 €uros ; cela est devenu "illégal" et impossible... aussi, et si on se  Read more
zanzicarambar - 3/7/2016 at 6:22 PM GMT
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