On attribue généralement la sottise de la
plupart des décisions des gouvernements à l’incompétence plutôt qu’à une
conspiration. Il pourrait toutefois en être autrement pour ce qui concerne
l’immobilier. Les récentes lois mises en place pour réglementer ce
secteur en France auront des conséquences absolument désastreuses.
L’intégralité des professionnels en est convaincue, ainsi que tous les
investisseurs.
Incompétence ? Peut-être pas.
Il se pourrait que le blocage qui s’annonce
soit totalement volontaire et prévu, et destiné à détruire le marché de
l’immobilier en France en quelques années. Le résultat, prévisible, voudrait
que sous deux à trois ans, l’Etat puisse faire le constat de l’inefficacité
du privé pour traiter du logement, et puisse soit en demander la
nationalisation éventuelle, soit demander un emprunt gigantesque, plus ou
moins forcé, pour remédier au problème puisque selon les termes convenus,
« le privé n’est manifestement pas capable de traiter du
logement ».
Les ressources gigantesques qui pourront
alors être appropriées ont de quoi faire saliver d’avance les bureaucrates et
leurs entrepreneurs préférés.
Cela me rappelle le cas de l’Ukraine des
années 1930, alors que Staline était au pouvoir. L’Ukraine était alors le
grenier de l’Europe de l’Est. L’activité agricole et la production de blé
étaient concentrées en Ukraine. Sous Lénine puis sous Staline, les fermes et
la production de nourriture ont été saisies pour être contrôlées par l’Etat.
Les Soviétiques détestaient les Ukrainiens et les voulaient tous morts. Tous.
Et voici ce qu’ils ont fait :
Alors qu’approchait la saison des semences,
les fermiers se rendaient tous auprès du bureau Soviétique de la ville la
plus proche pour recevoir leur part de graines à planter pour l’année.
Les Soviétiques ont simplement refusé de leur fournir des graines. Alors que
la saison des semences touchait à sa fin, les fermiers se sont rendus à
l’évidence et ont fini par accepter avec dépit l’idée qu’ils n’auraient rien
à planter cette année là.
Alors que la saison des récoltes approchait,
les bureaucrates Soviétiques se sont présentés auprès des fermiers pour leur
demander de leur livrer leur récente production. Les fermiers, incrédules,
qui avaient supplié les Soviétiques pour quelques graines quelques mois
auparavant pour se voir simplement ignorés, durent leur expliquer que s’ils
n’avaient pas de récolte, c’était parce que ces même Soviétiques leur avaient
refusé leurs graines.
Les bureaucrates accusèrent ensuite les
fermiers d’avoir dissimulé leur récolte et exécutèrent tous les hommes et les
adolescents de sexe masculin en tant qu’ennemis de la Révolution et du
peuple. Et ceux-là étaient de loin les plus chanceux. Les Ukrainiens qui
eurent la vie sauve moururent de faim. De nombreuses femmes Ukrainiennes,
auxquelles la faim avait fait perdre la raison, massacrèrent et mangèrent
leurs propres enfants. Certaines de ces femmes survécurent la famine et
durent vivre avec ce sentiment de culpabilité jusqu’à la fin de leur vie.
Avant que cette famine, générée par l’Etat, ne touche à sa fin, plus de trois
millions d’Ukrainiens moururent en moins de deux ans. Ce passage de
l’Histoire est appelé l’Holodomor.
Voici ce à quoi ressemblaient ceux qui
avaient dissimulé leur récolte de blé et se remplissaient l’estomac de pain.
Cette histoire est bien entendu sans proportions
aucune avec le marché de l’immobilier en France. Cela dit, toutes
proportions gardées bien entendu, le marché de l’immobilier pourrait bien
devenir aussi famélique d’ici trois à quatre ans.
Sottise, incompétence ou conspiration ?
L’Histoire nous le dira.
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