Si vous
êtes un investisseur, votre inquiétude première ne devrait pas être quoi
faire de vos actions… mais ce qui se passera quand le marché des obligations
explosera.
Tous
les problèmes actuels du monde financier tournent autour du marché des
obligations :
1)
La crise de la dette en Grèce
2)
La Banque du Japon qui rachète toute la nouvelle dette japonaise
3)
La Fed qui est terrifiée de voir grimper les taux d’intérêt, parce que chaque
hausse de 1% signifie 100 milliards de dollars supplémentaires de paiements
d’intérêts sur la dette américaine
Pendant
plus de trente ans, les nations souveraines ont couvert de papier le déclin
du niveau de vie en émettant de la nouvelle dette. Les nations souveraines
ont dépensé plus qu’elles ne tiraient de revenus, alors elles ont émis de la
dette (emprunté de l’argent) pour financer leurs programmes d’aides sociales.
C’est
une politique qui a généralement été vendue comme étant temporaire. Mais
comme les politiciens nous l’ont prouvé à de maintes reprises, les excès de
dépenses ne sont jamais un problème temporaire. Aujourd’hui, 47% des ménages
américains bénéficient d’une forme d’aide gouvernementale. Ce n’est pas une
situation temporaire… c’est un problème endémique.
Toutes
ces dépenses sont financées par de l’argent emprunté. C’est pourquoi la bulle
sur les obligations, la plus grosse bulle de l’histoire financière, un
monstre de 100 trillions de dollars qui gagne plusieurs trillions de dollars
chaque mois.
Je
n’écris pas ça pour le sensationnalisme. Voici comment a évolué la dette des
Etats-Unis. Au cours de ces cinq dernières années.
Les
Etats-Unis ont émis un trillion de dollars de nouvelle dette en huit semaines
à la fin de l’année 2014.
Pourquoi ?
Parce qu’ils n’avaient pas l’argent disponible pour rembourser leur dette
passée… alors ils ont émis de la nouvelle dette pour lever les fonds
nécessaire au remboursement de la plus ancienne.
Voilà
qui a tout d’une combine à la Ponzi. Mais les
Etats-Unis ne sont pas seuls. A l’échelle globale, la bulle sur la dette
souveraine s’élève à plus de 100 trillions de dollars. Tous les plus gros
pays du monde ont un ratio dette/PIB de plus de 100%, et cela n’inclue que la
dette incluse sur leurs bilans… et non les passifs non-capitalisés comme
Medicare et la sécurité sociale.
C’est
pourquoi la Fed et les autres banques centrales du monde ont peur de voir les
taux d’intérêt grimper, parce que tout ce qui ressemblerait de près ou de
loin à une hausse des taux d’intérêt signifierait l’effondrement de nations
entières.
Souvenez-vous
que lorsque les taux d’intérêt fluctuent, ils fluctuent rapidement. Prenez
l’Italie, par exemple. Le pays était autrefois considéré comme étant le
pilier de l’Union européenne suite à l’adoption de l’euro en 1999. Pour cette
raison, les marchés lui ont permis d’emprunter à taux stables, et les
rendements des obligations italiennes sur dix ans sont restés bien en-dessous
de 5% tout au long de la dernière décennie.
Et
en l’espace de quelques semaines, la situation a dégénéré, et les rendements
des obligations italiennes ont flambé pour dépasser les 7% : le niveau
de rendement auquel un pays est considéré insolvable et en banqueroute. Ce
n’est que grâce à des mécanismes de prêt extraordinaires de la part de la
Banque centrale européenne (Opérations de prêt à plus long terme 1 et 2, de
l’ordre de plusieurs milliards d’euros, pour une économie de deux trillions
d’euros) que l’Italie a pu être sauvée d’un effondrement systémique.
L’Italie est passée d’un ancien pilier de l’Europe à une nation
insolvable en seulement quelques semaines… parce que les taux d’intérêts ont
grimpé de 2%.
Et l’Italie n’est pas la
seule dans son cas. Les nations occidentales en général sont dans la même
situation. C’est pourquoi les programmes de QE sont devenus l’outil favori
des banques centrales (depuis 2008, elles ont dépensé plus de 11 trillions de
dollars dans l’achat d’actifs, notamment d’obligations souveraines). Les
opérations de QE n’ont jamais eu pour objectif de créer des emplois ou de
générer la croissance… Elles n’étaient qu’une tentative désespérée des
banques centrale de placer un palier sous le marché des obligations pour
empêcher les taux de grimper.
C’est ce qu’illustre le graphique ci-dessous, que nous devons à la
Société Générale :
C’est
aussi la raison pour laquelle les banques centrales ont maintenu les taux
d’intérêt à zéro pourcent ou moins. Elles ne peuvent pas se permettre de
laisser grimper les taux. Aux Etats-Unis, chaque pourcent de hausse des taux
d’intérêt signifie entre 150 et 175 milliards de dollars supplémentaires de
paiements d’intérêts par an.
Oubliez
les actions, oubliez les valeurs de ceci et de cela. Le vrai problème, c’est
ce qui se passera quand la bulle sur les obligations explosera. Et quand cela
se produira, ce ne seront pas des banques qui s’effondreront, mais des
nations toutes entières.
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