1. Les méthodes de l'économie politique.
L'économie politique a différentes méthodes pour expliquer les phénomènes
économiques.
Nous laissons de côté l'idée absurde que l'économie politique n'a pas de méthode,
option chère aux marxistes.
Nous
laissons aussi de côté qu'elle n'a, comme méthodes, que
- celle qui consiste à appliquer des règles de mathématique que son auteur ne
saurait justifier ou
- celle qui consiste à transposer des représentations mathématiques de
phénomène non économique,
autant d'options courantes velléitaires.
Par
exemple, s'agissant du phénomène des échanges de propriétés entre personnes
juridiques physiques, il y a indirectement la "boite de Vilfredo Pareto" (cf. ce texte de décembre 2013) ou bien
l'"équation des échanges" d'Irving Fisher (cf. ce texte de novembre 2010).
La "boite de Pareto" peut être généralisée sans difficulté et faire
intervenir, pour l'explication, le marché, le "marché conclu",
l'accord, l'égalité ou l'équilibre d'un marché et de son prix ou d'un
ensemble de marchés et de ses prix.
L'"équation des échanges" peut être modifiée comme l'avait fait
Milton Friedman (cf. le texte
de 1970) et mettre l'accent sur des revenus.
Autre exemple, le phénomène de ce qu'on dénomme "monnaie".
Il
y a les méthodes précédentes qu'on peut prolonger et aussi celle du
"marché de la monnaie" apparue dans la première moitié du XXè siècle.
Le "marché de la monnaie" amène à mettre l'accent sur l'équilibre
ou le déséquilibre de celui-ci ou sur ceux de l'ensemble des marchés, marché
de la monnaie inclus.
Ces prétendues méthodes s'intéressent principalement à la quantité de ce
qu'on dénomme "monnaie", à ses variations, à ses causes ou à ses
effets économiques.
2.
L'oubli de l'existence de ce qu'on dénomme "monnaie".
Toutes les méthodes majoritaires ont en commun, à l'exception de quelques unes d'entre elles, de ne pas expliquer
l'existence de ce qu'on dénomme "monnaie".
2.a. Une monnaie réglementée n'est pas une monnaie.
Par
exemple, l'€uro est une monnaie réglementée, nouvelle à l'échelle de
l'histoire, dont le paquet des réglementations qu'elle constitue a détruit le
principe, ignoré des mêmes, de ce qu'on dénommait "monnaie" (cf. ce
texte
de décembre 2012).
Contrairement à ce que prétendent certains, l'€uro n'a rien à voir avec la
"théorie de la zone optimum de monnaie" (cf. ce texte ou celui-ci).
Robert
Mundell a eu l'occasion d'enfoncer le clou sur le
sujet (cf. ce
texte).
A l'initiative des hommes de l'Etat des gouvernements des divers pays de la
zone €uro, le paquet de réglementations qu'est
l'€uro est pris sans raison, sans cause, sinon celle de vouloir changer la
réalité ou celle d'espérer atteindre telle ou telle situation économique
qu'ils imaginent et désirent (cf. par exemple ce texte
de mai 2014): tout se passe comme si "ils désiraient vouloir voler
dans les airs".
"L'imagination est d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas
toujours", a dit le poète.
En
l'espèce, l'absurdité de l'hypothèse de l'autoréalisation des volontés qui
vient souvent la corroborer la renforce (cf. ce texte
de 1996).
2.b. Une monnaie nominaliste n'est pas une monnaie.
L'€uro
n'est aussi qu'un mot non défini, nominaliste, chargé en conséquence des
imaginations de chacun, à commencer par les imaginations matérialistes
désirées des hommes de l'Etat.
En
effet, il est défendu par des politiques et leurs stipendiés qui croient
justifier ce que les précédents pérorent - dans le meilleur des cas - par un
canevas matérialiste: à savoir les comptabilités nationales.
Celles-ci varient selon les pays et des organismes internationaux se font
forts de les harmoniser comme Eurostat, le FMI, l'OCDE, etc., tout cela
débouchant sur un "machin macroéconomique" du type de ce
texte.
Il faudrait y insister: jusqu'aux "objets frontières", summum
du nominalisme qu'elles sont arrivé à introduire, les éléments de telle ou
telle comptabilité nationale excluent la notion de "service" qu'est
l'acte d'échange quotidien de vous et moi pour mettre le seul accent sur des
résultats matériels mesurés du type production, revenu, etc. puisés dans des
considérations fondées sur les macroéconomies de prétendus savants.
Il
y a d'autres canevas tragiques comme celui des statistiques cher à ceux qui
ne connaissent rien au domaine que font miroiter les nombres qu'ils
affectionnent (exemplaire est l'ouvrage
récent de T. Piketty).
3.
Les règles de droit.
Le
seul canevas à faire valoir au départ d'un raisonnement économique est celui
des règles de droit, de justice naturelle.
Malheureusement,
depuis le début du XXè siècle, les économistes
majoritaires sont parvenus à exclure de l'économie politique les règles de
droit pour y faire s'épanouir, à la place, telle ou telle mathématique ou
bien telle ou telle représentation mathématique d'un phénomène non
économique, tout cela devant être interprété par le savant ou le lecteur (cf.
ce texte
d'avril 2014).
Heureusement, vers la fin de la décennie 1960, un domaine américain nouveau
dénommé "law and economics"
a tendu à secouer le consensus et à changer la démarche (cf. ce texte
de Cooter et Ulen 2007).
Parallèlement,
des économistes se sont interrogés sur l'absurdité de l'hypothèse que des coûts
importants, comme ceux en relation avec ce qu'on dénomme "monnaie",
étaient
- soit laissés de coté,
- soit supposés nul comme c'est le cas dans la théorie de l'équilibre
économique général (cf. Ulph et Ulph, 1975) ou dans
telle ou telle théorie macroéconomique (cf. Allen 1999).
Malgré
cela, des gens s'escriment à continuer à faire comme si les règles de droit
n'existaient pas, n'avaient pas d'effet sur les actions de vous et moi et
interprétaient, sans raison, des représentations mathématiques, statistiques
ou non, de phénomènes économiques qu'ils n'ont pas définis.
4.
L'oubli de l'analyse "coût-bénéfice".
L'analyse
"coût-bénéfice" n'est pas utilisée à propos de l'existence de ce
qu'on dénomme "monnaie".
Lui
sont préférées des arguties de rhétorique au mauvais sens du mot, sans
justification, comme les fonctions de la monnaie (en vérité, une partie
d'entre elles) et les inconvénients économiques présumés de celle-ci.
La
démarche refuse que la monnaie procède des échanges.
Elle met au firmament de sa connaissance que la monnaie soit le fruit de la
politique des hommes de l'Etat (l'histoire est ancienne, cf. décennie
1920, Mises
sur le point).
Pourquoi s'intéresser à la monnaie?
Justement pour la raison précédente et pour s'y opposer:
parce que l'existence de la monnaie a diminué le coût de l'échange des
ancêtres de vous et moi jusqu'au jour où les hommes de l'Etat ont jugé qu'ils
avaient un moyen de plus d'abonder leurs ressources et ont commencé à la
réglementer pour en arriver à la faire disparaître comme c'est le cas dans la
situation actuelle, avec en particulier l'€uro.
Monnaie
et réglementation font deux.
Monnaie
et découverte/innovation ont longtemps fait un.
L'€uro
n'est pas une découverte/innovation, mais un paquet de réglementations qui ne
peut qu'échapper à ceux qui disent le maîtriser.
Et
il convient de ne pas mélanger la question de l'existence de la monnaie et la
question de sa quantité, étant entendu que tout prix en monnaie d'une
propriété échangée n'est jamais qu'une quantité de monnaie unitaire échangée
convenue et rien d'autre.
Cela remet en question les relations - de fait, comptables - entre la
quantité de monnaie, d'une part, et, d'autre part, l'activité économique et
ses prix en monnaie.
La variation de la quantité de monnaie n'est pas une condition de la
variation de l'activité économique comme le croient et le défendent les
économistes majoritaires.
Nous aurons l'occasion de revenir sur la question dans des billets
ultérieurs.