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Le FMI : un colosse en création à abattre

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Michael S. Rozeff
Published : September 07th, 2010
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Combien de temps a-t-il fallu pour mettre en place le système de réserve fédérale? Dix-neuf ans. Les différentes parties prenantes ont posé la trame et débattu la réforme bancaire entre les années 1894 et 1913. Ce fait est relaté et prouvé dans un petit livre écrit par Elmus Wicker intitulé « Le grand débat sur la réforme bancaire : Nelson Aldrich et les origines de la Fed. »


Combien de temps a-t-il fallu pour faire passer la loi sur le Medicare (sécurité sociale) ? Vingt-huit ans. Les propositions sur la couverture sociale provenaient à la fois de la bureaucratie, du ministère de la santé publique et du ministère de la sécurité sociale et remontent à 1937-1950 et puis, elles ont été reprises par le gouvernement Truman.


Qu’est-ce qui viendra après la réserve fédérale? Après le Medicare? Et bien, une banque centrale internationale : une nouvelle version du FMI. Le FMI, c’est le fonds monétaire international.


Le processus de création de ce nouveau colosse est en marche depuis dix-huit ans. Le comité économique du Congrès américain analyse des études et des propositions depuis au moins 1998. Et c’est la crise asiatique qui a joué le rôle de catalyseur.


Les groupes d’intérêts et de pouvoir qui créent ces institutions font souvent face à des mouvements contradictoires avant que le processus ne s’achève parce qu’ils débattent au grand jour. Et puis, une fois que les personnes clefs signent et négocient une forme particulière et une proposition, le processus arrive à son terme. Une nouvelle structure de pouvoir naît alors.


Le développement d’une institution ayant la capacité de prêter des fonds aux Etats souverains en tant que banque centrale est au moins aussi important que la création de la Fed ou de la sécurité sociale. C’est un élément clef dans le processus de construction d’un gouvernement mondial et d’un gouvernement extrêmement dangereux pour la liberté.


Le FMI est une banque financée par les Etats et surveillée par les Etats.


Ses moyens financiers proviennent des contributions des Etats.


Elle accorde des prêts souverains « subprimes » (à un taux d’intérêt inférieur à celui du marché) aux Etats mondiaux. Elle “va à la rescousse” des Etats en difficultés. Elle met en place des plans de sauvetage.


Le rôle original du FMI, dont la charte date de 1945, était de stabiliser les taux de change fixes. Quand les taux de change ont commencé à flotter, surtout à partir de 1971, le FMI a changé de trajectoire. Il a commencé à faire des crédits aux gouvernements pour d’autres raisons.


Les USA sont le premier acteur et directeur des plans de rescousse du FMI, prêts et sauvetages divers.


Les états mondiaux coopèrent, se font concurrence et parfois même se font la guerre.


A l’âge moderne, la coopération au moyen d’institutions telles que les Nations Unies ou le FMI constitue une forme de cartellisation politique. Il complète le contrôle opéré par chacun des états sur ses propres citoyens. Il permet de contourner les  peuples du monde, de leur ôter le contrôle sur leur propre gouvernement et le pouvoir.
 

Le FMI sauve des gouvernements prodigues qui dépensent davantage que leurs impôts ne leur rapportent et qui mettent en place des politiques monétaires inflationnistes. Tout comme les sauvetages et les dépôts de garanties des banques américaines permettent aux banques de consentir des prêts plus longs qu’elles ne le feraient autrement, le FMI crée un hasard moral au niveau des pays.


Les “gros soucis”, les “crises monétaires” et les “crises bancaires” que le FMI rafistole sont autant de blessures que les pays s’infligent à eux-mêmes en raison du contrôle par l’Etat de leurs économies respectives. Le FMI renforce ce contrôle étatique.


Ces crises sont les produits du contrôle étatique sur les économies et les monnaies à cours forcé. Elles sont produites par les banques centrales en liaison avec les systèmes bancaires à réserves fractionnaires.


Le FMI fournit les pansements. Il soigne les blessures de manière à ce que les économies contrôlées par les Etats continuent à fonctionner et que le système de monnaie à cours forcé perdure.


Quand des difficultés économiques dues au contrôle de l’Etat sur l’économie apparaissent, elles se traduisent souvent par des difficultés monétaires, bancaires et touchent la balance des paiements. Fréquemment, il existe une fuite de capitaux et un déclin des prix des actifs. Le FMI constitue donc une institution de reflation (inflation). Il peut devenir l’institution centrale qui arrange des lignes de swaps émanant des banques centrales ou d’arrangements financiers provenant des Trésors publics de façon à renflouer un pays en difficultés.


Le FMI est une institution des Etats, par les Etats et pour les Etats. En tant que telle, il est fondamentalement contre le peuple et contre la liberté.


Lors du dernier sommet du G20, ses membres ont poursuivi la construction du FMI:


“Les puissances économiques mondiales les plus importantes et le Fonds monétaire International étudient la création d’un filet de sauvetage financier international qui donnerait accès aux divers pays à des fonds de liquidités importantes afin de repousser les crises et de décourager les nations des pays émergents de thésauriser les réserves étrangères (devises).


Cela constituerait une réorganisation significative des opérations du FMI, parce que ces propositions transformeraient l’agence. Elle passerait du statut d’une agence uniquement passive – qui attend que les pays en difficultés lui demandent de l’aide- à une organisation plus activiste qui essaie d’anticiper l’endroit où une crise pourrait apparaître et devrait fournir à cette zone suffisamment de liquidités pour calmer les marchés et prévenir des problèmes plus graves.


L’idée pourrait requérir une augmentation substantielle de la quantité de monnaie que les pays promettraient de confier au FMI et une libéralisation significative des règles de prêt actuellement en vigueur, et potentiellement, des taux de changes controversés.


Permettons-nous une métaphore : Les systèmes bancaire et financier mondiaux basés sur les monnaies à cours forcé et le contrôle poussé des états mondiaux sur les économies ont conduit le navire sur une barrière de corail. Les efforts de sauvetage pour  sortir l’embarcation de cette barrière durent depuis plusieurs années. Actuellement, les problèmes de la dette publique gouvernementale apparaissent sur le devant de la scène.


Le G20 recherche un truc pour que le système continue de fonctionner. Il a bouché les trous depuis des années avec les accords de Bâle et d’autres mesures. Les améliorations du FMI ont été en préparation depuis des années. Et actuellement, elles sont proches de leur phase de réalisation.


Si le FMI et les Etats obtenaient ce qu’ils souhaitent, ils contrôleraient complètement les taux d’échange et les taux d’intérêts. Ils contrôleraient les marchés de capitaux. Ils empêcheraient les investisseurs de fixer une discipline de quelque sorte qu’elle soit sur les dettes publiques et le déficit budgétaire.


Ajoutez cet indicateur d’alerte à une longue liste d’autres alarmes. Ajoutez ces doléances à une longue liste d’autres doléances. Et quel est le résultat ? Elles culminent en une nécessité de grands changements politiques.


De grands changements politiques exigent souvent de grands changements dans les idées politiques. Ce que de nombreuses personnes acceptent comme une relation normale entre les individus et le gouvernement doit changer grandement si on ne veut pas risquer le totalitarisme. La plupart des gens sont respectueux du gouvernement et l’acceptent comme maître. Cela doit changer si la civilisation doit survivre. Il n’existe tout simplement pas d’alternative au gouvernement minimaliste et/ou à l’autogouvernement. Cœurs et âmes, les gens doivent répudier les structures corporatistes fascistes et socialistes qui dominent leurs vies.


Les structures gouvernementales établies s’orientent inexorablement dans des directions qui ont été immunes à la déflection. Il n’y a aucune possibilité de résister à ces développements dans leur totalité si on veut éviter l’esclavage. Elles ne peuvent pas être combattues au cas par cas. Le système dans son entier doit être muselé.

 


Michael S. Rozeff

 

 

Michael S. Rozeff est professeur de finance (à la retraite), il vit à East Amherst, New York. Il est l’auteur du livre électronique gratuit Essays on American Empire. Il publie régulièrement ses idées et analyses sur www.LewRockwell.com . Copyright © 2009 by LewRockwell.com.


 

 

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