On raconte beaucoup de
choses concernant l’or prétendument détenu et
contrôlé par le FMI. Il y a beaucoup de questions sans
réponse concernant le véritable statut de son or et encore plus
concernant le fait de savoir si cet or n’est pas qu’un
fantôme constitué d’écritures comptables.
Il se pourrait que le FMI ne détienne qu’une partie des « créances
sur l’or » qui sont les contributions des divers pays qui
ont rejoint le FMI par le biais des souscriptions. En conséquence, le
FMI ne possèderait pas d’or en propre. Les pays membres lui auraient
fourni, par l’intermédiaire de leurs banques centrales, une
créance sur leurs réserves d’or personnelles. A cela s’ajoute la
question de savoir si lesdites banques centrales détiennent encore cet
or dans leurs coffres ou si elles ne s’en sont pas
séparées par l’intermédiaire de prêts ou de
leasings à des bullion banks
qui l’auraient vendu sur le marché. Rappelons que ce
mécanisme est l’instrument essentiel de la manipulation des
cours de l’or par les autorités monétaires.
Donc, la question se résume ainsi : le FMI
détient-il véritablement de l’or? Ou
détient il simplement des créances sur l’or des
banques centrales, or dont tout ou partie aurait été sorti
desdits coffres afint d’être
prêté aux bullion banks ?
Le FMI ne répond pas à la question. Il
espère pouvoir continuer à poursuivre ses pratiques habituels communes à tous les autres banquiers
centraux, celles qui ont lieu à huis clos parce que les banques
centrales n’ont pas de comptes à rendre au public. Selon les
propres mots de Chris Powell, le co-fondateur du GATA : « Le
protocole consiste à s’assurer que le FMI ne se mette jamais
dans une position qui puisse éventer le fait qu’il ne
possède pas d’or, qui puisse laisser penser que le FMI n’a
qu’une créance ténue sur les réserves d’or
de ses membres et que ses supposées transactions sur l’or ne
sont en réalité que des opérations comptables dont le
but premier est en effet de manipuler le marché de
l’or. »
Et
ainsi au lieu d’obtenir des réponses directes et claires du FMI
qui révèleraient la réalité, nous devons nous en
tenir à des bribes de preuves et que nous devons pondérer de
façon à obtenir une conclusion logique. En d’autres
termes, même si le FMI a du mal à l’admettre, 1+1, cela
fait toujours 2.
Il est donc très surprenant de lire de certaines preuves anecdotiques des pratiques
comptables du FMI dans un article récent du Wall Street Journal. Dans
un article intitulé « Qui est aux commandes du sauvetage de
la Grèce », le WSJ fait quelques commentaires
révélateurs sur la manière dont le FMI décompte
ses fonds supposément « donnés » par
ses membres. Et voici ce que nous dit le WSJ :
Le FMI est une sorte de grande banque
coopérative. Ses membres y injectent de l’argent. Le
comité de direction le prête.
Chaque membre possède un
“quota” c’est à dire un compte auprès du FMI,
exprimé comme un pourcentage et y contribue en conséquence. Le
quota américain est de 17,09% suivi du Japon pour 6,12% et de la
France et de la Grande-Bretagne avec 4,94% pour ces deux derniers pays.
Cela signifie-t-il que les USA sont
responsables d’une portion équivalente à 17% du sauvetage
grec ? Pas exactement.
En premier lieu, tous les pays sont
théoriquement responsables des investissements dans le pool de
prêts du FMI, mais tous n’ont pas des monnaies utilisables pour
des usagers potentiels (pensez aux dollars du Zimbabwe ou aux pesos
vénézuéliens).
Le FMI n’affirme pas exactement cela. A la
place, il utilise le concept de “ressources utilisables” ce qui
signifie qu’il utilise l’argent de pays qui sont
considérés comme financièrement sains. Environ 21% des
contributions du quota du FMI ne sont « pas
utilisables » selon un communiqué de presse de ce dernier
en date de janvier 2010.
Comme les USA, le Japon et les grands pays
européens sont dans le camp des “utilisables” ils financent une plus large part des fonds du FMI que
leur quota ne le suggère. Il n’est pas possible de
déterminer exactement ces pourcentages pour plusieurs raisons. Le FMI
tire des fonds qui sont prévus en sa faveur mais qui sont toujours
détenus dans les banques centrales.
Maintenant, remplaçons le mot “fonds” dans la
phrase ci-dessus par le mot “or”.
Si les pays ne transfèrent même pas leurs monnaies
nationales au FMI, monnaies que ces pays peuvent créer à partir
de rien en passant une écriture comptable, vont-ils vraiment
transférer au FMI leurs réserves d’or physique ?
Je
pense que nous pouvons donc affirmer sereinement pourquoi le FMI refuse
platement et systématiquement de répondre à certaines
questions simples sur le statut de ses réserves d’or
. Le FMI ne
détiendrait pas d’or.
En ce
qui me concerne, je vous conseille tout simplement d’ignorer le blabla
du FMI. Ce n’est que de la propagande anti-or faite par un tigre de
papier.
En conséquence, ne vous laissez pas
convaincre de vendre votre métal physique et ne laissez pas les
annonces faites par le FMI vous empêcher de continuer à
accumuler du métal physique. Si la crise des dettes souveraines
continue à se déployer, elle est désormais hors de tout
contrôle et révèle les erreurs des banquiers qui
craignent désespérément des pertes gigantesques sur le
papier monnaie qu’ils détiennent.
Alors oui, nous avons - plus que jamais- besoin
d’or.
James Turk
GoldMoney.com
James
Turk est le fondateur et le président de GoldMoney.com,
qui vous permet d’acheter de l’or et de le stocker à
Jersey ou en Suisse. Il est le co-auteur de The Collapse of the Dollar.
Publié
par Goldmoney. Copyright ©
2008. Tous droits réserves par James Turk.
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