Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Haaaa… comme vous le savez, si vous écoutez radio propagande tous les jours, aux États-Unis c’est la reprise… C’est pour cela que d’après l’AFP, le « FMI presse les États-Unis de s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités ».
Comme vous n’êtes pas censé l’ignorer, aux États-Unis c’est même le plein emploi avec largement moins de 5 % de taux de chômage, raison pour laquelle très certainement… le « FMI presse les États-Unis de s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités ».
Bref, aux États-Unis, tout va bien, et la reprise est exceptionnellement forte, bien que l’on n’en voit strictement aucun signe. Par exemple les salaires n’augmentent pas, par exemple le nombre de bénéficiaires des Food Stamps (le programme d’aide alimentaire) s’est certes stabilisé autour de 47 à 48 millions d’Américains, mais il ne baisse pas. Enfin, l’inflation, censée refléter toute reprise économique vigoureuse, reste profondément atone, ce qui déprime nos mamamouchis en charge de la politique monétaire.
Dire tout cela c’est passer pour un horrible bonhomme… Pourtant, c’est la stricte vérité, et parfois, le voile du mensonge généralisé se déchire un peu et c’est le cas partiellement avec cette dernière déclaration du FMI.
« Le FMI presse les États-Unis de s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités »
« Le Fonds monétaire international (FMI) a pressé les États-Unis de lutter « de façon urgente » contre la pauvreté et les inégalités qui pèsent sur l’avenir du bien-être économique du pays, dont l’économie est pour l’instant « en bonne forme »… Évidemment ! Il faut toujours commencer par dire que tout va bien, raison pour laquelle après on explique l’inverse… Cela s’appelle l’art de la sémantique… ou du foutage de gueule.
Bon, comme elle est en « bonne forme » l’économie américaine, on va quand même « réviser en baisse à 2,2 % la prévision de croissance du Produit intérieur brut (PIB) américain cette année, soit une réduction de 0,2 point de pourcentage par rapport à la prévision d’avril »… Comme tous les ans ! Chaque année, on part avec des prévisions hautes que l’on baisse tout au long de l’année… Mais comme tout le monde s’en fout…
Et Christine Lagarde de rajouter que les menus problèmes peuvent être rassemblés sous le sigle « des quatre P », qui se rapportent à la chute de « la participation à l’emploi », au ralentissement de la croissance de la « productivité », à la « polarisation » grandissante des revenus et à la « pauvreté »…
C’est sûr, vue comme ça, l’économie américaine va vachement bien. Bon, ce qui devrait vous rassurer pour une fois, c’est que ce n’est même pas moi mais dame Christine qui le dit !! Enfin rassurer, c’est vite dit, cela pourrait vous inquiéter.
Bon lisez le reste de la dépêche AFP si le cœur vous en dit mais en gros, sachez, et j’en suis pas peu « fier », que le FMI a dû s’abonner à Insolentiae afin de gagner un peu de temps dans ses analyses et de réduire ses effectifs plantureux d’experts inutiles car il parle même du taux de participation au marché du travail qui est en chute libre et qui sert évidemment à maquiller « légalement » les statistiques du chômage américain.
Bref, les États-Unis, cela ne va pas mieux, il n’y a encore une fois aucune croissance saine et autonome. Quant aux taux, ils ne pourront pas remonter sans croissance économique forte et durable et ne reposant pas sur plus de dettes ou de création monétaire.
C’est même pas bon du tout, ce n’est pas faute de vous le dire, mais au moins, maintenant, c’est officiel. Vous, vous le saviez avec 3 ans d’avance !