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On ne va pas être cruel en rappelant que François
Hollande récemment, et son prédécesseur Nicolas Sarkozy
au printemps dernier, ont déclaré que la crise de la zone euro
était « terminée »… Les différents
plans de sauvetage ne sont que de fragiles échafaudages, et la moindre
secousse menace leur stabilité, nous le savons et nous le constatons
en ce moment même.
La Grèce, encore et toujours, ne s’en sort pas. La
semaine dernière elle a bénéficié d’un
énième plan, cette fois de 84 milliards d’euros (40
milliards d’effacement de dette plus un versement de 44 milliards),
dont chacun sait qu’il ne sera pas le dernier et qu’il faudra en
venir à une restructuration massive. En ce qui concerne l’Espagne,
37 milliards d’euros ont été versés aux banques,
et il ne s’agit que d’une première tranche !
On avait fini par oublier l’Irlande et le Portugal,
erreur. Le gouverneur de la banque centrale d’Irlande vient
d’annoncer que « le délai de remboursement devrait
être considérablement allongé » pour les 85
milliards d’euros qu’à
reçu le pays dans le cadre de son plan de sauvetage. La presse
portugaise explique, elle, que le pays va exiger les mêmes conditions
que la Grèce, c'est-à-dire des effacements de dette et de
nouveaux versements.
Mais la grande frayeur de la semaine vient de l’Italie.
Deux décisions bouleversent la donne : Silvio Berlusconi annonce son
retour en politique tandis que Mario Monti présente sa
démission. Des élections anticipées auront lieu en
février ou en mars, une nouvelle période d’incertitude
s’ouvre. Le patient travail de réformes structurelles de Mario
Monti est remis en cause et l’Italie inquiète de nouveaux les
marchés.
La crise de l’euro n’est absolument pas en cours de
règlement, il n’y a que des périodes d’accalmie qui
sont achetées à coup de plans de sauvetage, ce qui ne fait
qu’augmenter la montagne de la dette, et l’instabilité du
système.
La raison économique a sombré depuis longtemps,
c’est plutôt du côté de l’agenda politique
qu’il tourner son regard. A l'approche de l'élection
présidentielle française, il fallait éviter toute grave
crise de la zone euro, désormais ce sont les élections
générales en Allemagne en septembre 2013 qui fixent l'horizon.
Quitte à devoir encore lâcher plusieurs dizaines de milliards
d'euros aux différents pays que nous venons de citer, les institutions
de la zone euro feront tout pour éviter une crise. La BCE mettra de
l'huile dans les rouages, et Angela Merkel pourra
dire que la crise de la zone euro est terminée ou, prudence allemande,
en voie de règlement. Et après l'élection, on verra !
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