Suite
de l’article précédent
La falaise démographique
Où sont passés tous les enfants ?
Le graphique parle pour
lui-même, et présente clairement la diminution du nombre de salariés par
retraité aux Etats-Unis. D’ici à 2030, le ratio devrait atteindre 2 salariés
pour chaque bénéficiaire de la sécurité sociale.
L’essence du problème est que
le gouvernement ne parviendra jamais à sucer suffisamment le sang des deux
travailleurs restants pour couvrir le coût de la troisième personne. Et pour
ce qui est du Social Security Trust Fund, tout ce
qu’il reste dans ses coffres n’est plus que des obligations. Le vrai argent a
disparu depuis bien longtemps.
Selon le scénario le plus
optimiste, les passifs non financés de la sécurité sociale s’élèveraient à 20
trillions de dollars, auxquels viennent s’ajouter les 40 trillions de dollars
d’obligations non financées de Medicare, l’autre grand programme affecté par
la transformation démographique.
Comme il sera bientôt
impossible de suffisamment taxer les deux salariés qui restent par retraité
pour couvrir ces passifs, les seules options qui resteront seront a) le
défaut – qui laisserait sans rien les membres les plus vulnérables de la
société, ou b) la destruction de la devise dans laquelle ces passifs sont
libellés. Et comme les plus vulnérables se montrent particulièrement actifs
en période d’élections, il n’est pas difficile d’imaginer quelle option sera
favorisée.
Les taux d’intérêts
Sifflotter devant un cimetière…
Aussi désespérée que la
situation puisse paraître aux yeux de Washington DC, ce graphique tiré de Big Picture par Barry Ritholtz
présentant l’évolution des taux d’intérêts sur le long terme nous montre ce
qui pourrait bien être le plus important d’entre tous les problèmes de notre
temps.
Voici trois points à
relever :
- Les
taux d’intérêts sur le long terme, malgré la dette, sont plus bas que
jamais. Et ce que je veux dire par là, c’est que tout au long de
l’Histoire des Etats-Unis, ils n’ont jamais été aussi bas.
- Lorsque
la tendance se retourne, que ce soit à la baisse ou à la hausse, elle le
reste pour longtemps – j’entends par là plusieurs décennies.
- Les
taux d’intérêts devraient être bien plus élevés que les 2,5% actuels.
Ainsi, lorsque la tendance se retournera, ce qui pourrait se produire
d’un moment à l’autre, nous ne devrions pas être surpris si les taux d’intérêts
passaient à 5% avant de doubler encore une fois en raison des dommages
que cela causerait à la capacité du gouvernement de s’auto-soutenir.
La raison pour laquelle le
problème des taux d’intérêts prédomine sur tous les autres est qu’il affecte
directement tous les autres – ainsi que la dette et le déficit. Lorsque les
taux d’intérêts grimpent, tous les autres problèmes se démultiplient.
Selon Erskine
Bowles, l’intérêt net de la dette du gouvernement –
actuellement de 220 milliards de dollars par an – devrait franchir le trillion d'ici à 2020, soit d’ici sept ans.
Et très franchement, compte
tenu des problèmes auxquels est confronté l’Etat, je crois franchement qu’il
est très optimiste.
Pour dire les choses comme
elles sont, les économies des Etats-Unis et des autres démocraties en déclin
sont insolvables. Il n’y a plus d’échappatoire possible, et la situation de
changera pas sans souffrances…
Bienvenue dans la ‘boutique locale’
Pour mieux comprendre la
situation d’aujourd’hui, je pense utile de citer un petit exemple.
Ici, en Argentine, une majeure
partie de notre pays était autrefois divisée en plusieurs territoires dirigés
par les estancias. Bien qu’il existait alors une
forme de gouvernement, ces estancias possédaient un patrimoine assez
important et une influence politique telle qu’ils opéraient en tant qu’Etats
autonomes.
Ces estancias établissaient
des boutiques qui fournissaient à leurs salariés et à leur famille les
produits dont ils avaient besoin dans la vie de tous les jours. Pour des
raisons géographiques, mais également parce que les estancias empêchait tout
compétiteur de s’établir sur leur territoire, chacune des personnes qui
travaillait pour l’un de ces estancias n’avait pas d’autre choix que de
dépenser son argent dans sa boutique locale.
Les salariés des estancias
étaient assez bien rémunérés, mais les prix des produits vendus dans les
boutiques des estancias étaient également assez élevés, ce qui empêchait les
salariés d’accumuler une épargne significative.
Le coup de grâce était porté
le jour du paiement des salaires, alors que le prix de l’alcool était
volontairement augmenté. Naturellement, à la fin du premier weekend qui
suivait le jour de paie, les salariés n’avaient plus un sou et étaient forcés
de retourner travailler et de se serrer la ceinture et vivre de leur épargne
jusqu’à leur prochaine paie. Ceux qui n’avaient pas d’épargne vivaient du
crédit de la boutique. Et lorsque le jour de paie suivant arrivait, le cycle
se répétait une fois encore, transformant les salariés en servants.
C’est la même chose pour
l’économie d’aujourd’hui. En dehors d’un petit pourcentage de la population
qui est parvenu à accumuler du capital au travers d’investissements
diversifiés et de revenus importants, la vaste majorité de la population vit
pour ainsi dire d’un chèque de paie à un autre.
Une grande partie de l’argent
que vous gagnez est retourné à l’Etat sous forme de taxes diverses. Puisque
le jeu est truqué, tout comme pour les boutiques des estancias, l’argent que
vous possédez se retrouve dévalué.
Et bien que la situation ne
soit pas rose, elle n’est pas encore désespérée. Quand le gouvernement
commencera à ne plus disposser de l’argent des
autres, il s’attaquera à votre plan épargne non-imposable (si tant est que
vous ayez la chance d’en avoir un). Peut-être vous le confisquera-t-il
directement, peut-être demandera-t-il à ce qu’il soit en partie remplacé par
des obligations du type de celles qui servent de nantissements au système de
la sécurité sociale.
S’il existe encore un coin au
soleil après tout cela, il est déjà occupé par les pensionnaires du
gouvernement dont les 800 milliards de dollars de revenus annuels représentent
5% de l’économie.
J’aimerais tant pouvoir vous
donner un peu d’espoir sur ce qui nous attend, vous donner une raison
d’espérer. Mais malheureusement, je ne vois pas comment les choses pourraient
être réglées autrement que par un effondrement qui nous ferait réfléchir à
deux fois quant à l’efficacité du socialisme.
Voici l’article de Lew Rockwell que j’ai mentionné plus haut:
Le triomphe du socialisme
Mises Daily: Mercredi 11 novembre 2009,
par Llewellyn H. Rockwell Jr.
Pensez-vous
que la pensée n’ait aucune valeur, que l’idée que les gens se font
d’eux-mêmes et du monde dans lequel ils vivent n’a aucune valeur ? Si
c’est le cas, alors ce qui suit ne vous dérangera pas le moins du monde.
Un récent sondage de la BBC a
déterminé que seuls 11% des gens – sur 29.000 personnes interrogées de par le
monde – pensent que le capitalisme de marché libre est une bonne chose. Le reste
croit en la régulation par le gouvernement. Seul un très petit pourcentage de
la population mondiale pense que le capitalisme fonctionne bien et que les
régulations en réduisent l’efficacité.
Un quart des personnes sondées
disent penser que le capitalisme est biaisé. C’est ce que pensent 43% des
français et 38% des Mexicains. Une majorité des gens pensent que les
gouvernements doivent prendre aux riches pour donner aux pays pauvres. Seuls
les Turcs pensent qu’un gouvernement de petite taille est préférable.
Et ce n’est pas tout. Alors
que les Européens et les Américains pensent qu’il est une bonne chose que
l’Union Soviétique ait éclatée, les Indiens, les Indonésiens, les Ukrainiens,
les Pakistanais, les Russes et les Egyptiens pensent le contraire. Oui oui, vous avez bien lu : des millions de personnes
libérées de l’esclavage socialiste = mauvaise nouvelle.
Voila de quoi remettre du baume au cœur aux
despotes du monde. Je trouve de tels propos choquants, vingt ans après que l’effondrement
du socialisme en Russie et en Europe de l’Est ait révélé ce que ce système a
pu créer : des sociétés rétrogrades dont les citoyens vivaient une
courte et misérable vie. Et puis n’oublions pas le cas de la Chine, une
nation sauvée du barbarisme du communisme et transformée en un pays moderne
et prospère par le capitalisme.
Que pouvons-nous en
apprendre ? Bien loin de ne rien avoir appris du tout, les gens ont tout
oublié de la mauvaise expérience du passé et éprouvent de la nostalgie pour
l’ancienne idée que tout puisse être réglé par la bonne fée du collectivisme
et de la planification centrale.
Et pour ceux que ce sondage
désespère, les choses auraient pu s’avérer bien pires sans les efforts des
intellectuels qui ont combattu la théorie socialiste durant plus d’un siècle.
Sans eux, 99% supporteraient peut-être la tyrannie socialiste. N’allons donc
pas jusqu’à dire que leurs efforts ont été gâchés.
Les idées creusent leur propre
sillon. Elles peuvent nous mentir continuellement une décennie durant, et
puis un jour nous laisser percevoir la vérité. Aujourd’hui, plus aucun effort
n’est vain. Les publications et les essais, comme toute forme d’éducation,
sont immortalisés et prêts à servir d’exemple à un monde désespéré.
Pour en revenir au sondage,
nous n’avons aucune idée de ce que ces opinions signifient ou à quel point
elles sont ancrées dans les esprits. Par exemple, qu’est-ce que le
capitalisme ? Est-ce que les gens le savent vraiment ? Michael
Moore ne le sait pas, auquel cas il ne définirait pas ‘capitalisme’ par les
plans de sauvetage dont bénéficient les firmes financières protégées de la
Fed. Nombreux sont ceux à réduire le terme capitalisme au système économique
des Etats-Unis. Mais il est bien plus que ça. C’est bien malgré lui que les Etats-Unis
ont mis en place un système qui nous cause tant de troubles.
Mais tentons d’aller encore
plus loin. Parmi tous ceux qui n’apprécient pas l’empire Américain, nombreux
sont ceux à croire qu’ils n’apprécient pas non plus le capitalisme. Si
l’économie des Etats-Unis tire le monde vers la récession, alors c’est
l’exemple rêvé de l’échec du capitalisme. Et si vous n’aimiez pas George W.
Bush et son copinage, et qu’Obama est pour vous un soulagement, alors vous
n’aimez pas le capitalisme mais aimez le socialisme.
C’est un point de vue qui interprête mal l’idée du capitalisme lui-même. Le
capitalisme n’a rien à voir avec la création de structures économiques qui
tirent des bénéfices aux dépens de la force de travail, d’une culture ou
d’une religion. Il est un système qui protège les droits des citoyens et
protègent leurs biens communs. Le capitalisme est simplement le nom qui a été
donné à ce système. Si vous vouliez appeler la liberté une banane, libre à
vous. Ce ne sont pas les mots qui importent, mais les idées.
Je sais bien qu’aucune de ces
définitions du capitalisme n’est correcte et vous le savez aussi. Mais pour
le reste du monde, les analyses idéologiques pour le moins sérieuses ne sont
pas chose de tous les jours. De nombreuses personnes s’attachent à de vagues
slogans.
En plus de cela, comme Rothbard l’a déjà expliqué, le capitalisme de marché libre n’est autre
qu’un symbole pour les Républicains et les conservateurs. La liberté
économique est l’utopie qu’ils ne cessent de nous promettre, bien qu’il
gardent comme priorité d’aller faire exploser des bombes à l’étranger,
d’emprisonner les dissidents, d’écraser les gauchistes des campus et de
mettre des bâtons dans les roues des Démocrates.
Une fois que tout cela sera
fait, disent-ils, ils mettront en place un système économique de marché
libre. Bien entendu, ce jour n’arrive jamais, et il n’est même pas supposé le
faire. Le capitalisme sert les Républicains de la même manière que le
Communisme a servi Staline : il est une distraction symbolique qui vous
pousse à voter, à espérer et à cracher de la monnaie.
Le capitalisme, le vrai – la
somme de tous les échanges volontaires et de la coopération des gens de par
le monde – n’a que très peu de défenseurs. Ils sont de plus en plus nombreux,
mais leur travail est si important qu’il en est démoralisant, d’autant plus
qu’ils s’opposent aux plus grandes forces de notre monde.
Tout cela n’a rien de nouveau.
Depuis la nuit des temps, la liberté n’a été qu’une exception à la règle. Ses
ennemis sont partout, et le plus important d’entre eux est l’ignorance. C’est
pour cela que la meilleure arme dont nous disposions est l’éducation.
Eduquer, c’est apprendre aux
autres que le socialisme est une mauvaise idée. Il n’y a rien de mieux que
l’ouvrage de Ludwig von Mises Socialisme
pour transmettre ce message. Le livre
noir du communisme est un autre ouvrage essentiel. A eux-deux,
ils suffisent à prouver que le socialisme, c’est ni plus ni moins que
l’enfer.
Personne ne peut mieux faire
l’apologie du capitalisme que Mises et son ouvrage L'Action
Humaine, qu’aucun traité sur l’économie libre ne pourra
jamais détrôner. Il est vrai que ce ne sera par le
cas pour tout le monde. Et c’est normal.
La passion pour le socialisme
et la haine ambiante pour le capitalisme devraient alarmer les amoureux de la
liberté.
Llewellyn H. Rockwell, JR. Est le directeur de
l’Institut Ludwig von Mises d’Auburn en Alabama,
l’éditeur de LewRockwell.com, et l’auteur de The
Left, the Right, and the State. Accédez aux archives
de ses articles ici.
Citations rigolotes du vendredi
Voici quelques phrases dont la
fin est inattendue et pleine d’humour.
1. Partout où il y a une volonté, j’ai
envie de me trouver.
2. La dernière chose que je veuille faire
est te faire du mal, mais c’est toujours sur ma liste.
3. Puisque la lumière voyage plus
rapidement que le son, certaines personnes paraissent brillantes jusqu’à ce
qu’on les entende parler.
4. Si j’étais d’accord avec toi, nous
aurions tous deux torts.
5. Nous ne grandissons jamais vraiment,
nous apprenons juste à bien nous comporter en public.
6. La guerre ne détermine pas qui a raison
– mais qui demeurre.
7. Le savoir, c’est avoir conscience que
la tomate est un fruit. La sagesse, c’est de ne pas en mettre dans une salade
de fruits.
8. Voler les idées d’une personne s’apelle du plagiat. Voler les idées de beaucoup s’apelle faire des recherches.
9. Je n’ai pas dit que c’était de ta faute,
j’ai juste dit que je te faisais porter le blâme.
10. Lorsque je remplis un formulaire et
qu’on me demande qui contacter en cas d’urgence, j’inscris ‘UN MEDECIN’.
11. Les femmes ne seront jamais égales aux
hommes jusqu’à ce qu’elles soient capables de marcher dans la rue chauves et
bedonnantes tout en étant sexy.
12. Il n’y a pas besoin de parachute pour
faire du parachutisme. Il en faut un pour en faire une deuxième fois.
13. Avant, j’étais très indécis.
Aujourd’hui, je ne sais plus…
14. Pour être certain d’atteindre la cible,
tirez d’abord et considérez votre cible en fonction de ce que vous aurez
touché.
15. Aller à l’église ne fait pas de vous un
chrétien, pas plus que vous asseoir dans un garage fait de vous une voiture.
16. On n’est jamais trop vieux pour
apprendre quelque chose de stupide.
17.
Je
suis sensé respecter mes aînés, mais j’ai de plus en plus de mal à en
trouver.