Photo : Département
américain de l’énergie (domaine public)
Pensez-vous vraiment être
le propriétaire de votre voiture ? Réfléchissez-y à deux fois.
De quoi sommes-nous
réellement propriétaires ?
Au vu des impôts sur les
revenus, des taxes foncières et de propriété, des manipulations de marchés,
des réserves alimentaires et des services de santé, de l’éducation et de bien
d’autres domaines, il se pourrait en fait que nous ne soyons pas
propriétaires de grand-chose. Pour l’heure, seules nos âmes sont à l’abri.
Nos voitures, notre
capacité à conduire et notre liberté de déplacement sont constamment pris
pour cible.
Acheter une voiture ne
signifie pas nécessairement que vous en êtes le propriétaire ou que vous ayez
le droit de la modifier de quelque manière que ce soit. Les restrictions imposées
aux conducteurs et les contrôles routiers ont de lourds effets sur les
constructeurs automobiles – les lois sur les émissions, les standards de
sécurité et les régulations environnementales visent à empêcher les individus
d’interférer avec la technologie motorisée régulée par ordinateur dont les
nouvelles voitures sont toutes équipées.
Voilà qui donne un sens
nouveau au principe de régulation de moteur.
Dans un article très
intéressant, le libertaire Eric Peters nous explique ceci :
Le gouvernement cherche
à contrôler votre voiture – la manière dont elle est fabriquée, ses équipements,
et la manière dont vous la conduisez. Et voici le revers de la médaille :
Les fabricants
automobiles voudraient vous empêcher d’altérer votre propre véhicule.
Les modifications –
amélioration de performance – et les opérations de maintenance de routine
devraient être rendues illégales par la mise en application du Digital
Millennium Copyright Act (DMCA).
Des droits de propriété
sont imposés aux systèmes informatiques intégrés – ou, plus techniquement, aux
unités de contrôle électronique – nécessaires au fonctionnement des voitures
modernes. On nous dit – et cela ne devrait étonner personne – que la sécurité
routière est menacée par ceux qui entretiennent eux-mêmes leur voiture et qui
mettent en péril la sûreté des programmes intégrés contrôlés par son unité de
contrôle électronique.
Sûreté
L’étau continue de se
resserrer – et, comme toujours, il l’est en le nom de la sûreté, de la
sécurité, et de la tranquillité d’esprit.
Notre liberté de
déplacement a été restreinte par les lois imposées aux véhicules à moteur,
aux pièces régulées par les lois de préservation de l’environnement, et par
les capteurs sensoriels qui jouent le rôle de boîtes noires pour les
autorités.
Peters pointe du doigt
une déclaration faite par l’Alliance of Automobile Manufacturers (un groupe auquel
appartiennent tous les plus grands fabricants automobiles) qui vise à
interdire le « débridage » des véhicules, sur le principe de la loi
déjà appliquée aux téléphones portables :
Les automobiles sont de
nature mobile, et sont composées de plus en plus d’outils qui pourraient être
considérés comme étant des appareils informatiques. Les défenseurs de cette
nouvelle régulation n’ont pas mentionné les systèmes internes aux véhicules
(ou un quelconque autre aspect des systèmes motorisés) dans la description de
la classe de véhicules concernée, et aucun commentateur n’a présenté un
quelconque document qui puisse suggérer l’exemption de certains systèmes. Il
n’en est pas moins qu’Auto Alliance ait demandé au Copyright Office de s’assurer
à ce que des véhicules ne soient pas exemptés sans raison.
Les implications de
cette régulation sont entre autres l’interdiction d’accès aux unités de
contrôle électronique des véhicules, qui sont intégrées au moteur d’un grand
nombre de voitures modernes, calibrées de manière à satisfaire les
régulations fédérales en termes d’émissions, d’économie d’énergie et de
sécurité routière.
Permettre aux
conducteurs d’ajouter ou de retirer des programmes de leur plein gré signifie
qu’un certain nombre de véhicules pourraient ne plus répondre à ces
régulations, et pourrait rendre la revente de véhicules assez problématique.
La décision d’imposer des contrôles d’accès pour empêcher les modifications
non-autorisées de ces systèmes informatiques est nécessaire à la protection
de la sûreté des conducteurs et des passagers, et à la réduction du niveau de
non-conformité aux régulations en vigueur.
Les systèmes
télématiques embarqués impliquent la géolocalisation des véhicules équipés d’unités
de contrôle électronique. Comme le note Wikipédia, les applications principales des
systèmes télématiques embarqués sont le suivi de la localisation
géographique, des mouvements et du comportement d’un ou de plusieurs
véhicules.
Le DCMA établira un lien
accru entre les restrictions imposées aux fabricants automobiles et la
capacité des individus à modifier leur propre véhicule.
Toute modification
pourrait être reconnue par les systèmes de géolocalisation d’un véhicule, et
le placer en violation de ces régulations – ce qui donnerait lieu à des amendes,
des recours en justice ou encore à des systèmes de désactivation à distance
qui pourraient empêcher son propriétaire de l’utiliser.
Et aujourd’hui, le
gouvernement (influencé par les fabricants automobiles, qui sont de gros
cartels de moins en moins discernables du gouvernement) se voit donner le
droit de criminaliser toute intervention des propriétaires automobiles
susceptible de compromettre, ne serait-ce que théoriquement, la sûreté de
leur véhicule.
Ou ses émissions.
Ou son kilométrage.
Il deviendra bientôt
criminel de consommer plus d’essence que les quantités légalement autorisées.
Que vous ayez payé pour vous la procurer ou non. Injecteurs haut-débit ?
Filtre à air conique ? Soyez prêt à payer une amende de 500 dollars. Ou
à ce qu’on vous saisisse votre véhicule.
Ou à le voir désactivé –
à distance.
Vous êtes libres tant
que vous respectez les règles et vous pliez aux régulations en vigueur.
Vous paierez pour votre
véhicule – mais ne pourrez l’utiliser que comme on vous dira de le faire. Les
systèmes de mise en application de ces régulations sont déjà en place.
Votre voiture en est
déjà équipée.
Peut-être est-il
temps de ressortir votre vieille voiture du garage… il ne lui faut peut-être
que quelques pièces de rechange et un minimum d’entretien.