Tout et son
contraire ! Ce pauvre gouvernement socialiste est totalement perdu. Deux
annonces quasi simultanées démontrent le peu de
compréhension économique des ministres en charges de
l’économie et du budget de la France.
D’un
côté, tout sourire, Pierre Moscovici, ministre des Finances,
présente le 4 septembre 2013 un projet de loi sur la simplification et
la sécurisation de la vie des entreprises. Simplifier, pour Pierre
Moscovici, c’est plus de financement participatif, plus de
procédures amiables pour les entreprises en difficulté, moins
de contraintes sur l’immobilier, moins d’obligations comptables
pour un million de PME-PMI, une réduction des délais de paiement
entre l’État, les collectivités territoriales et leurs
fournisseurs. Au total, ce sont une vingtaine de mesures supposées
faciliter la vie des entreprises.
Mais ce
n’est ni plus moins que de l’hypocrisie.
Car dans le
même temps, Pierre Moscovici et son acolyte Bernard Cazeneuve,
ministre du budget, cherchent 2,5 milliards d’euros. Les recettes de
certains impôts ont baissé en 2013. Pour compenser cette baisse, nos deux
ministres ont une idée de génie : taxer encore plus les
entreprises en imposant leurs marges. Les deux socialistes n’ont pas dû
comprendre Jean-François Roubaud, président de la CGPME
qu’ils ont reçu le 3 septembre et qui les a pourtant averti du
« niveau actuel d'exaspération des chefs d'entreprise
frappés de plein fouet par la hausse des prélèvements
obligatoires. »
Quelle est
donc cette politique de gribouille qui d’un côté «
simplifie » et de l’autre « matraque fiscalement » ?
Cela n’a aucun sens. La conclusion est que Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve ne savent pas où ils vont. Ils
n’ont qu’une seule politique à la bouche : la Taxe.
C’est
ainsi qu’ils démotivent, découragent et font fuir les
entrepreneurs.
Ils
démotivent les entrepreneurs car personne n’aime se faire
matraquer. Payer toujours plus de taxes sur le fruit de son labeur est
vécu comme une confiscation de propriété – un
revenu est une propriété privée – et une
diminution de liberté. Pourquoi continuer dans un contexte fiscal qui
est de plus en plus répressif ? À quoi cela sert ? Voilà les questions que se
posent de nombreux entrepreneurs.
Ils
découragent les créations d’entreprises tout simplement
parce qu’on y comprend plus rien, qu’on ne sait pas où
l’on va, que la fiscalité française n’est plus
stable. À ce titre-là, il n’est pas rare que des avocats
fiscalistes découragent l’esprit d’entreprise de nombreux
hommes et femmes car créer une entreprise en France, sous ce
gouvernement, relève « du suicide économique. »
Ils font fuir les
entrepreneurs qui veulent échapper à la répression
fiscale. Les frontières sont ouvertes en Europe, et les
Européens sont accueillis facilement partout dans le monde, au moins
en Asie, en Amérique du Nord et en Australie. Au fond la France
n’est qu’un pays parmi tant d’autres et il y a tant de pays
qui ont une fiscalité plus stable et plus amicale. Car ce qui compte
pour un entrepreneur, c’est certes le niveau d’imposition, mais
surtout la stabilité fiscale. Pour établir un
prévisionnel des bénéfices et anticiper les
investissements sur plusieurs années, il faut que le contexte fiscal soit
prévisible. C’est loin d’être le cas en France.
Enfin
n’oublions pas la touche finale, celle qui donne le contexte économique
: le Forum économique mondial de Davos vient de sortir son classement
sur la compétitivité et l’innovation. Si de
manière globale la France se classe 23ème sur 148, elle ne
cesse de descendre dans le classement depuis 2008. Il n’est
qu’à regarder certains indicateurs pour comprendre la
bêtise économique de nos ministres.
Le
gouvernement veut simplifier la vie des entreprises : mais la France est 130ème
pour le poids des réglementations. Nos ministres devraient entamer la « Grande
Marche de la Simplification » tellement le chemin semble long et
l’objectif inatteignable.
Le
gouvernement veut taxer de 2,5 milliards d’euros de plus les
entreprises : mais la France est déjà 134ème pour
les prélèvements obligatoires, un poids inacceptable et qui
tuent toutes les capacités de créations des entrepreneurs.
Le
gouvernement veut relancer la croissance, mais la France est 137ème
en matière d’incitations fiscales à l'investissement. Or
sans investissement, il n’y a pas d’innovation. Et sans
innovation, il ne peut pas y avoir de croissance durable.
Pierre
Moscovici avait pourtant bien analysé le « ras-le-bol fiscal
» des Français. Mais pour toute réponse, il met en place
la vraie politique économique de Monsieur Hollande : « le
grand n’importe quoi fiscal ». Et notre économie en meurt.
|