|
Au cours de l’histoire de l’humanité, des biens
différents ont été utilisés tout autour du globe en
tant que monnaie - des coquillages, des vaches, des cigarettes, de la
bière, des choux, du tabac, des perles etc. mais les moyens
utilisés le plus communément ont été les
métaux précieux comme l’or et l’argent. Ces biens
sont devenus de l’argent non pas par un vote démocratique ou par
la volonté du gouvernement mais bien par l’interaction librement
consentie des consommateurs sur le marché.
L’argent sert d’instrument d’échange
facilitant le commerce, d’instrument de mesure de la valeur et de
valeur de réserve. Les qualités qui ont fait de l’or et
l’argent la meilleure alternative en tant que monnaie par rapport
à tous les autres biens concurrents existants sont inhérentes
aux caractéristiques des métaux précieux et tout
à fait comparables au choix d’utiliser le coton pour fabriquer
des chemises ou la céramique pour les tasses à café. De
la même manière que le coton présente des qualités
nécessaires à la confection de chemises —légèreté,
matière lavable et qui respire, etc. et que la céramique
possède des qualités qui en font un excellent matériau
pour les tasses à café – isolation,
imperméabilité, etc., l’or est un bon matériau
pour la monnaie.
L’or possède quatre qualités dans des proportions
idéales pour devenir une monnaie. Ces caractéristiques sont :
sa durabilité – une pièce ayant cent ans est toujours
reconnaissable et fonctionnelle en tant que pièce de monnaie ; sa
large acceptation –les gens partout dans le monde ont une haute estime
de l’or ; sa valeur élevée par unité -une
once d’or vaut à peu près 350 $ actuellement, et
finalement, sa divisibilité -partager une once d’or en deux a
pour résultat deux demies onces parfaitement identiques. Les autres
biens utilisés comme monnaie ne possèdent pas ces caractéristiques
de manière aussi appropriée que l’or. Ainsi, la
monnaie-or est un choix très rationnel, logique et raisonnable
contrairement au fameux édit de J. M. Keynes qui relègue
« l’or à [être] une relique
barbare ».
Ironiquement, c’est l’actuel président du système
de réserve fédérale, Alan Greenspan, qui dénonce
avec justesse l’animosité existant envers l’or dans
“Capitalisme, un idéal inconnu”.
Un refus presque hystérique de
l’étalon-or: voilà un sujet qui unit les étatistes
de toutes tendances. Ils semblent pressentir –peut-être de
manière plus claire et plus subtile que bien des défenseurs
consistants du laissez-faire économique -que l’or et la
liberté économique sont indissociables, que
l’étalon-or est un instrument du laissez-faire et que chacun
d’eux implique et nécessite l’autre. Voir page 96.
L’un des reproches faits à l’or en tant que monnaie de
référence --unité de monnaie rapportée à
un poids d’or avec des pièces d’or circulant et du papier
monnaie entièrement convertible à la demande--, c’est
qu’il est paraît idiot d’extraire de l’or du sous-sol
pour en ré-enterrer la plus grande partie dans les coffres des banques
en créant des coûts significatifs dans le processus--, et
malheureusement, Milton Friedman est dans ce camp-ci. Ces critiques
prônent qu’il serait beaucoup moins onéreux de tout
simplement rétablir un standard monétaire purement papier.
Alors que cette remarque est vraie ainsi formulée, elle ne
reconnaît pas les coûts qui sont véritablement
engendrés. Un étalon-or crée un contrôle sur la
création de monnaie puisque tout le papier et le crédit doivent
être convertibles en véritable or en lingots ou bien en
pièces. Le problème d’un standard monétaire
papier, c’est qu’il n’y a absolument aucun moyen de stopper
la création de quantités de papier-monnaie toujours plus
énormes à partir du moment où l’autorité de
le faire a été accordée.
De manière analogue, on pourrait argumenter qu’il est idiot de
s’embêter à fabriquer des serrures en métal alors
que les serrures en papier sont bien meilleur marché ! Mais
évidemment, la raison pour laquelle on utilise les serrures en
métal, c’est qu’avec une serrure papier les voleurs ne
seraient pas dissuadés et ne s’abstiendraient pas de voler. Or,
les autorités de la création monétaire ne
s’abstiendront pas davantage de pratiquer le vol inhérent
à la création monétaire supplémentaire.
Contrairement à la notion selon laquelle l’or est
indésirable en tant que monnaie car il rend l’offre de monnaie
dans un système d’étalon-or difficilement ajustable
rapidement et en grande quantité, ce qui est le cas d’un
système de papier-monnaie, c’est en fait, une de ses plus
importantes vertus !
Confronté à l’alternative de choisir entre
l’intégrité des politiciens et la stabilité de
l’or, on dit que Georges Bernard Shaw aurait conseillé :
« avec tout le respect dû à ces messieurs, je recommande
aux électeurs de voter en faveur de l’or ».
D’autre part, une autre réticence ridicule contre l’or
serait le fait que le prix de l’or est trop volatile – passant de
70 $ au début des années 70 à 850 $ dans les
années 80 et se vendant maintenant 350 $ en 1995. Mais cette ligne
d’analyse renverse la véritable cause et son effet. L’or,
en termes de dollars papier, a grimpé à la fin des
années 70 en raison de la défiance croissante dans le papier
monnaie tandis que l’inflation atteignait un niveau à deux
chiffres. Avec la désinflation des années 1980, la peur demeura
et le cours de l’or baissa. L’or est considéré
comme une valeur refuge, une couverture contre l’inflation. La
volatilité réelle était dans la confiance
accordée au papier monnaie, et le prix de l’or en termes de ces
dollars papier, sa conséquence.
Un autre raison communément citée contre l’or en tant que
monnaie, est que notre économie serait alors à la merci des
grands producteurs d’or mondiaux –la Russie et l’Afrique du
Sud. Ce que cet argument oublie très commodément, c’est
que la production des ces deux pays est minuscule
comparée au stock d’or existant. De plus, il est onéreux
d’extraire de l’or du sol et ceci ne peut être fait que si
les cours sont suffisamment hauts pour couvrir les coûts. Mais une
production accrue fait baisser les cours et donc sape le résultat
escompté d’un pays qui s’obstine à obtenir une
surproduction. Cependant, pour maintenir l’argument, imaginons que les
deux pays s’engagent dans une production de masse la plus grande
possible et « inondent » le monde d’or. Doit-on
le regretter ? Après tout, l’or est un bien de valeur dans
l’industrie et pour les consommateurs, alors pourquoi serait-ce une
tragédie ? Je vais m’en inquiéter de la même
manière que je vais perdre le sommeil à
m’inquiéter d’une Russie qui pourrait se mettre à
produire massivement du pétrole ou du blé et réduire
ainsi mes coûts de chauffage et de nourriture !
Le dernier argument contre l’or, c’est qu’il n’existe
tout simplement pas assez d’or pour permettre de rétablir la
convertibilité du dollar. Il est vrai que la quantité de
dollars en papier-monnaie et crédits créés a
été si importante qu’il n’existe plus assez
d’or pour rétablir la convertibilité du dollar au cours
original de 20 $ l’once. Mais nous pouvons admettre la
réalité et rétablir la convertibilité du dollar
à un cours approprié d’environ 2000 $ l’once.
Murray N. Rothbard a proposé un tel
programme dans les « Mystères de la banque ».
1. Que le dollar soit définit
à 1/1696ème d’once d’or
2. Que la réserve fédérale sorte l’or
détenu à Fort Knox et dans les autres dépôts du
Trésor et que l’or serve ensuite
a) à convertir tous les bons du Trésor et
b) soit donné aux banques commerciales pour qu’elles liquident
tous leurs comptes à la Fed …je propose que la
définition la plus pratique soit celle qui nous permette, en une seule
et même fois, de revenir
à l’étalon-or, de dénationaliser l’or et
d’abolir le Système de Réserve Fédérale.
Jason Hommel
Silver Stock Report
|
|