Le
Hope est un grand diamant de 45.52 carats (9.10g) d’un bleu vif et
éclatant qui est désormais la propriété du Smithsonian Natural Museum à Washington DC. Il est
classé diamant de type IIB et est devenu célèbre
grâce à une légendaire malédiction qui toucherait
tous ses propriétaires. La pierre originale était bien plus
grande que le diamant actuel et aurait été taillée au
moins à deux reprises au court des trois derniers siècles.
Ce
diamant d’un bleu profond fût trouvé en Inde au 17ème
siècle et pesait à l’époque 115 carats. Le Hope
est une pierre précieuse et unique en son genre. Il est bleu à
l’œil nu grâce à une quantité de bores
(élément chimique) à l’intérieur de la
structure même de son cristal, mais lorsque que l’on observe la
pierre à la lumière ultraviolet celle-ci brille d’un
rouge vif et continue même de luire pendant 5 minutes après
avoir été retirée de la source de lumière.
Les
chercheurs ont découvert que tous les diamants bleus sont
phosphorescents, leur brillance est si unique qu’un examen
spectroscopique peut être utilisé pour identifier chacun
d’entre eux et peut également permettre de déceler les
diamants artificiels créés en laboratoires des diamants
naturels.
Le Hope vu à la lumière normale
|
Le Hope vu sous ultraviolets
|
|
|
La
légende dit que le Hope (que l’on pense venir de la mine Kollur en Golconda) ornait l’œil de
l’idole « Sita » dans un temple le long de la
rivière Coleroon en Inde et qu’il
fût dérobé par un prêtre hindou qui fût par
la suite capturé et torturé pour ses méfaits. Si cela
s’avère être véridique, cela veut également
dire que la statue possédait un second œil en diamant. Or
l’histoire ne fait aucunement référence à un second
œil ou tout du moins ce qu’il en serait advenu n’est pas
parvenu jusqu’à nous.
Le
Hope ne serait pas le premier diamant célèbre qui aurait
commencé sa notoriété sur une statue religieuse. Selon
la légende L’œil de l’Idole et l’Orloff viendraient tous deux de la statue d’une
idole.
Concernant
le Hope d’autres sources disent que ce serait Jean-Baptiste Tavernier
lui-même qui aurait volé le Hope sur l’idole Sita en 1642,
cependant aucune preuve ne corrobore cette théorie.
Le
premier nom connu du Hope était le « Diamant Bleu de
Tavernier », une pierre triangulaire vulgairement taillée
de 115 carats (22.44g) qui tira bien entendu son nom du célèbre
marchant de diamants et voyageur français qui aurait apporté le
diamant en Europe en 1642. Dans son livre « Les 6
Voyages°» JB Tavernier fait plusieurs fois référence
à des diamants de grande taille ainsi que des dessins de ces pierres
qu’il aurait vendu au roi Louis XIV en 1669.
Alors que le Diamant Bleu figure parmi ces pierres précieuses,
Tavernier ne fait aucune référence sur le lieu et la date
où il entra en possession du diamant. L’historien Richard Kurin a émis une théorie plausible sur
l’année de l’acquisition qui serait vraisemblablement
1653, et l’origine du diamant ne serait autre que la mine Kollur dans le district Guntûr à Andhra Pradesh (par la suite faisant partie du royaume de
Golconda) en Inde. Mais ce que nous pouvons dire avec plus de certitude est
que Tavernier obtînt le diamant lors d’un de ses 5 voyages en
Inde entre 1640 et 1667.
Tavernier
revînt en France en 1668, 26 ans après avoir acheté le
gros diamant bleu. Le roi de France Louis XIV, dit le roi Soleil, acheta la
pierre précieuse à Tavernier et le fît devenir noble.
Tavernier mourrût en Russie à
l’âge de 84 ans où il fût dévoré par
des chiens sauvages.
Ce
fût la première mort attribuée à la légende
de la malédiction du Hope.
Les dessins de Tavernier
représentant le Hope à l’état brut de 112 carats
En
1673 le roi Louis XIV décida de retailler le diamant pour renforcer sa
brillance (la précédente taille était dans le but de
mettre en avant sa taille et non sa brillance).
La
pierre nouvellement taillée passa de 112 carats à 67 1/8
carats. Le roi Louis XIV le nomma alors officiellement « Le
Diamant Bleu de la Couronne » et le porta
régulièrement autour du cou tenu par un ruban.
En
1749, l’arrière petit fils de Louis XIV, le roi Louis XV ordonna
au bijoutier de la couronne de créer une décoration en
l’honneur de l’Ordre de la Toison Dorée, en utilisant le
Diamant Bleu et la Côte de Bretagne (diamant rouge que l’on
pensait à l’époque être un rubis)
Quand
Louis XV mourût, son petit-fils Louis XVI devînt roi et
Marie-Antoinette sa reine. Selon la légende Marie-Antoinette et Louis
XVI ont été décapités pendant la
révolution française à cause de la malédiction du
Diamant Bleu.
Considérant
que les rois Louis XIV et Louis XVI avaient tous les deux
possédé et porté le diamant, il est cependant difficile
de dire si tous ceux qui ont possédé le diamant ont souffert
d’un destin tragique. Bien qu’il soit vrai que Marie-Antoinette
et Louis XVI furent décapités, cela est plus certainement
dû à leur extravagance et à la révolution
française, qu’à une malédiction quelconque. De
plus ces deux personnages royaux ne furent pas les seuls à avoir
été décapité lors du Règne de la Terreur.
Durant
la Révolution, les bijoux de la couronne (y compris le Diamant Bleu)
furent enlevés au couple royal alors qu’ils tentaient de
s’enfuir de France en 1791. Les bijoux furent placés dans un
garde-meuble qui fût malheureusement très mal gardé.
Du
12 au 16 Septembre 1791, le garde-meuble fût à plusieurs
reprises cambriolé, sans aucune protection officielle avant le 17
Septembre. Bien que la plupart des diamants de la couronne furent
rapidement retrouvés, le Diamant Bleu ne le fût pas.
La
pierre ré-émergeât à Londres en 1812 et
devînt par conséquence la possession du roi Georges IV. Il
fût par la suite acheté par M. Hope d’où il tient
son nom depuis 1887.
VOICI L’HISTOIRE DE LA MALEDICTION DU DIAMANT
BLEU : MYSTERE, MALHEUR ET MORT
On
raconte que cette pierre précieuse remarquable porte en elle une
malédiction qui apporte malheur et mort non seulement à ses
propriétaires mais aussi à ceux qui la toucherait.
Un
article sur les origines damnées du Diamant Hope fût
publié dans le Times le 25 Juin 1909. Son auteur est resté
anonyme. Un autre article intitulé « Le diamant Hope a
apporté des ennuis à tous ceux qui l’ont
possédé » est publié dans le Washington Post
le 19 Janvier 1908.
Quelques
mois plus tard le 17 Novembre 1909, le New York Times rapporte que
l’ancien propriétaire du diamant, Selim Habib, coula avec le
naufrage de son navire prés de Singapour. En fait ? il
s’agissait d’une personne différente mais du même
nom. Plus tard le bijoutier Pierre Cartier utilisa et embellissa
la légende de la malédiction pour encourager Evalyn Walsh McLean à
acheter le diamant maudit en 1911.
Selon
certaines sources Tavernier serait bel et bien le voleur qui déroba le
diamant sur la statue de l’idole Sita et non un prêtre hindou.
Mais comme déjà mentionné précédemment
l’autre diamant bleu correspondant au second œil de la statue
n’a jamais été découvert. De plus selon la
légende Tavernier serait mort d’une forte fièvre puis
dévoré par des loups peu de temps après avoir pris
possession du diamant, or, des rapports historiques montrent que Tavernier
vécu jusqu’à 84 ans et qu’il mourut en Russie
attaqué par des chiens sauvages.
Le
Hope fût également blâmé pour de nombreux destins
tragiques où d’autres figures historiques furent de prés
ou de loin en contact avec le diamant, tel que la chute de Madame Athenais de Montespan et le ministre français des
finances Nicolas Fouquet pendant le règne de Louis XIV. Le roi
lui-même mourut appauvri et méprisé, son empire en
ruines.
Louis
XVI et Marie-Antoinette moururent sous la lame de la guillotine. La princesse
de Lamballie qui portait
régulièrement le diamant fût violée,
mutilée et battue à mort lors de la révolution
française.
En
1830, le diamant historique fût acheté à Londres par le
banquier Henry Thomas Hope pour 150 000$. La fortune de la famille
déclina rapidement et l’un des petits-fils mourut sans un sou
avant qu’un autre héritier ne vendît le diamant. Pendant
les 16 années suivantes le diamant alla d’un propriétaire
à l’autre ;
En
1908 le sultan turc Abdul Hamid acquit le diamant pour 400 000$ pour
l’offrir à sa concubine favorite Surbaya.
Mais dans l’année qui suivi il la poignarda à mort et
fût forcé de renoncer à son pouvoir.
Même
les joailliers qui ont pu manipulé le Hope n’ont pu
échapper à un sort funeste : la folie et le suicide de
Jacques Colot qui est supposé avoir acheté le diamant à
Daniel Eliason, Simon Frankel
fût totalement ruiné après avoir acheté le diamant
à la famille Hope. Bien que répertorié en tant que
marchand de diamants français, Colot n’a cependant aucune
relation avérée avec le diamant et l’infortune de Frankel qui traversait alors une crise économique
ruina également bon nombres de ses paires.
La
légende mentionne d’innombrables morts également
liées au diamant: le tailleur Wilhelm Fals
tué par son propre fils Hendrick qui vola le
diamant et fini par se suicider peu de temps après, François
Beaulieu qui reçu la pierre d’Hendrick lui-même mais fini par mourir de faim
après avoir vendu le diamant à Daniel Eliason,
un prince russe appelé Kanitowski le
prêta à une actrice française Lorens Ladue
et fini par l’abattre sur scène en lui tirant dessus, avant de
se faire lui-même poignardé par des révolutionnaires.
Simon Montharides fût légalement son
propriétaire jusqu’au soir où sa carriole se renversa et
le tua ainsi que sa femme enceinte de leur fille.
Cependant
l’existence de ses personnages ne fût vérifiée
historiquement et avérée que pour certains d’entre eux,
ce qui conduit les historiens et les chercheurs à conclure que les
autres n’étaient que fiction.
On
dit que la famille Hope fût touchée de plein fouet par la
malédiction du diamant, la légende raconte que la famille
fût totalement ruinée à cause du diamant.
Serait-ce
possible ? Henry Philip Hope était l’un des banquiers
héritiers de la firme Hope & Co. qui fût vendue en 1813.
Henry Philip devînt un collectionneur d’art et de pierres
précieuses. Il acquit alors le diamant bleu qui par la suite porta le
nom de cette famille. Comme il ne se maria jamais, Henry Philip Hope
légua tous ses biens à ses 3 neveux quand il mourût en 1839.
Le diamant bleu fût légué à l’ainé de
ses neveux, Henry Thomas Hope.
Henry
Thomas Hope se maria et eût une fille. Sa fille grandît, se maria
et eût 5 enfants. Quand Henry Thomas Hope mourût en 1862 à
l’âge de 54 ans, sa veuve resta en possession du Diamant Hope.
Mais quand sa veuve mourût à son tour le diamant fût
légué à son petit fils Lord Francis Hope.
L’actrice
May Yohe tenta à plusieurs reprises de se
faire reconnaître en tant qu’ancienne femme de Lord Francis le
dernier propriétaire du Hope et parfois même accusa le diamant
d’être responsable de ses infortunes.
En
Juillet 1902, plusieurs mois après que Lord Francis Hope
divorça de May Yohe, elle raconta à
la police que son amant Putnam Strong l’avait
abandonnée et lui avait pris tous ses bijoux.
Le couple fini par se réconcilier et se maria dans
l’année mais divorça en 1910. A son 3ème
mariage en 1920 elle persuada le producteur de cinéma Georges Kleine de tourner une série de 15 épisodes
appelée « Le mystère du diamant Hope » en
y ajoutant plusieurs personnages fictifs, la série fût un
échec.
Lord
Francis Hope de son côté se remaria avec Olive Muriel Thompson
en 1904. Ensemble ils eurent 3 enfants mais son épouse mourût
brutalement en 1912, une mort qui fût là encore attribuée
à la malédiction du diamant. Presque tous les membres de la
famille Hope furent décimés dans la plus grande
pauvreté, ce qui conduit à la vente du diamant (officiellement
nommé) Diamant Hope en 1901.
Peu
de temps après le célèbre joaillier Pierre Cartier
trouva un acheteur potentiel en la personne d’Evalyn
Walsh McLean. C’était
l’héritière américaine d’une compagnie
minière et une personne mondaine connue pour avoir été
la dernière propriétaire privée du diamant Hope.
Par
la suite elle déclara que les objets qui normalement portaient
mauvaise chance, lui avaient toujours portés bonheur, Cartier
s’assura donc de bien embellir la légende de la
malédiction du diamant pour en obtenir la vente.
Malgré
sa confiance Evalyn Walsh McLean
fût frappée par des tragédies les unes après les
autres jusqu’à la fin de sa vie.
Evalyn Walsh McLean
portant le diamant Hope
Le
premier fils d’Evalyn mourût dans un
accident de voiture quand il n’avait que 9 ans, sa fille de 25 ans se
suicida, et son mari devint fou et dut être interné dans un
asile. Malgré ces faits Evalyn garda sa foi
dans le diamant et continua de le garder au sein de sa famille.
Malheureusement, tout comme bon nombre d’anciens propriétaires
du diamant, elle fût complètement ruinée au moment de sa
mort. Elle devint progressivement dépendante à la morphine et décéda
en 1947 laissant dernière elle un dangereux héritage à
ses 6 petits enfants. Deux ans après la famille McLean vendît le
diamant à Harry Winston, un marchand en pierres précieuses,
dans le but d’éponger les dettes d’Evalyn.
En
1958, Winston fît don du Diamant maudit au Smithsonian
Institution à Washington DC, où il devînt
instantanément la première attraction. Les visiteurs de partout
dans le monde peuvent aujourd’hui encore l’y contempler, bien
gardé derrière une solide vitrine pare-balle.
Photo de la présentation
officielle du diamant Hope au Smithsonian le 10
Septembre 1958
De
g. à d. Mme. Harry Winston épouse du donateur, Leonard
Carmichael secrétaire du smithsonian ;
Dr. Georges Switzer conservateur en minéralogie.
De
nos jours le diamant génère toujours des
références dans la culture populaire – prenons par
exemple le fameux « Cœur de la Mer » dans le
Titanic. Le vrai Hope ne fût jamais à bord de
l’infortuné navire (bien que tous deux partagent une
supposée malédiction), le personnage de Rose reçoit ce
collier « Heart of the Ocean » dont on dit que la pierre fut
crée à partir du diamant bleu original.
Cependant,
depuis que le diamant fût confié aux bons soins du Smithsonian Institution, aucun incident inhabituel ne
fût attribué à la pierre précieuse.
Peut-être que la malédiction n’agit pas sur les
institutions de la façon qu’elle le fait pour les individus, ou
peut-être que le terrible désenchantement est mort avec Evalyn McLean. Cependant,
l’un de ses 6 petits enfants fût retrouvé sans aucune
cause de mort apparente dans son appartement de Dallas le 13 Décembre
1967 à l’âge de 25 ans.
Tous
les articles sur les diamants célèbres
|