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Le jeu Pokémon Go est-il déjà mort ?

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Published : September 09th, 2016
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Category : Editorials

La frénésie de la « réalité augmentée » n’aura pas duré longtemps.

Le premier avertissement m’est parvenu au milieu du mois de juillet, après que ma femme m’a annoncé que l’un de ses collègues, qui profitait de sa pause déjeuner pour aller chasser des Pokémon plutôt que manger, avait supprimé l’application de son téléphone.

Il ne s’agissait alors bien sûr que d’un échantillon de taille n=1, étudié alors que la frénésie n’en était encore qu’à ses débuts. Dans toutes les rues, des gens, les yeux rivés sur leur téléphone, marchaient avec une lenteur d’escargot sur l’Embarcadero ou le long de Columbus, ou n’importe où ailleurs à San Francisco, aux Etats-Unis, et dans les autres pays du monde dans lesquels le jeu était disponible.

Le brouhaha qu’a fait le jeu dans les médias était assourdissant. Plus personne ne cessait d’en parler. Quand deux personnes sont tombées d’une falaise en jouant au jeu le 13 juillet à Encinitas, en Californie, et se sont blessées, nous en avons entendu parler aux informations nationales.

Une semaine après son lancement au début du mois de juillet, Pokémon Go a dominé l’Apple Store. A l’époque, beaucoup pensaient que son nombre d’utilisateurs actifs quotidiens dépasserait rapidement celui de Twitter.

Une peur sans précédent s’est emparée des plateformes de médias sociaux comme Twitter, Facebook, Whatsapp et Snapchat : leurs utilisateurs passaient bien trop de temps dans la « réalité augmentée » de Pokémon Go. Les applications des médias sociaux ont reculé en termes de « temps partagé », un jargon signifiant que nos cerveaux se trouvent coupés en tranches et monétisés par de nombreuses compagnies de la Silicon Valley et d’ailleurs.

Mais parmi le reste des 7,5 milliards de personnes sur Terre qui n’étaient pas intéressés par l’idée de chasser des mini-monstres sur leur écran de téléphone, cette frénésie a beaucoup amusé et causé beaucoup de roulement d’yeux. Beaucoup se sont demandés où s’en allait l’humanité.

Pokémon Go est une application gratuite. Mais elle n’est ultimement pas gratuite pour ceux qui souhaitent y jouer : afin de progresser dans le jeu, les utilisateurs doivent effectuer des achats en lignes, en devises. Les investisseurs se sont léché les babines.

Le succès initial du jeu a fait griller les serveurs, ce qui a été perçu comme un signe prometteur : un succès cuisant pour le nouveau jeu. Il suffisait de nouveaux serveurs pour que tout reparte de plus belle.

Et puis il y a eu l’affaire des utilisateurs qui s’étaient inscrits via leur compte Google ou Apple : sans qu’ils ne le sachent, ils avaient donné à l’application un accès illimité à leur compte Google, ainsi qu’à leur liste de contacts et à tout ce qu’ils avaient sauvegardé sur le cloud.

Encore une fois, aucun problème. Tout le monde s’en moquait. Et les analystes ont élevé le jeu jusqu’à un nouveau niveau. Voici ce qu’en a dit Han Joon Kim, de chez Deutsche Bank :

« Pokémon Go est allé au-delà du succès et est devenu un phénomène, pour atteindre le sommet des graphiques de revenus dans les trois régions dans lesquelles le jeu a été lancé : Etats-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande. »

Nous avons reçu d’autres avertissements quant à ce phénomène : les foules amassées sur les trottoirs, les yeux rivés sur leurs téléphones, se sont peu à peu amoindries. Et soudainement, Pokémon Go a fait l’objet d’un grand silence médiatique. Toute mention au jeu a simplement disparu.

Et les chiffres viennent maintenant nous indiquer que la frénésie s’est tue : Bloomberg, citant des données publiées par Sensor Tower, SurveyMonkey et Apptopia, a rapporté que « les nombres d’utilisateurs actifs, de téléchargements et de temps passé sur l’application chaque jour ont tous entamé une tendance baissière ».

Et c’est un euphémisme. Le nombre d’utilisateurs quotidiens actifs a atteint un pic de 45 millions à la mi-juillet avant de plonger. Il a déjà perdu 38% et se trouve désormais autour de 28 millions.

Les directeurs de Snapchat, Whatsapp, Twitter et al. Ont pu pousser un soupir collectif de soulagement.

« Cette tendance baissière devrait apaiser les inquiétudes des investisseurs quant à l’impact de Pokémon Go sur le nombre d’heures passées chaque jour sur les applications des sociétés mentionnées ci-dessus, » écrit Victor Anthony, analyste chez Axiom Capital Management. Cette frénésie de courte durée pourrait être un mauvais signe pour les autres jeux de réalité augmentée dont on parlait tant il y a encore quelques semaines.

Les investisseurs ont certes fait l’expérience de montagnes russes ! Les actions de Nintendo, un investisseur de Niantic Inc, qui a développé le jeu, ont chuté de 1,3% mardi à Tokyo pour atteindre 22.595. Le 10 juillet, en réponse à cette frénésie, les actions de Nintendo avaient gagné 25% pour atteindre le maximum de hausse intra-journalière autorisée, ce qui a représenté la plus importante hausse de la valeur des actions Nintendo depuis l’entrée en bourse de la compagnie en 1983, avant même la naissance d’une majorité des joueurs de Pokémon Go. En deux jours, les actions Nintendo ont gagné 34%.

Maintenant que le ballon a laissé s’échapper de l’air, les actions Nintendo ont perdu 31% depuis le pic de Pokémon Go, mais ont toutefois gagné 35% depuis le début de l’année bien qu’elles aient baissé de 4% sur un an. Dans ce graphique quotidien de la valeur des actions Nintendo depuis février, vous pourrez voir la flambée puis le déclin des volumes de négoce :

Nintendo-shares-Feb-Aug-22-2016

Pour les investisseurs, la frénésie s’est résumée à cela : les actions ont gagné 131% entre le 6 juillet (14.000) et le 19 juillet (32.400), avant que Pokémon Go n’enregistre un déclin. Les actions Nintendo ont depuis perdu plus de la moitié de ces gains. Pokémon Go est devenus une frénésie qui a fait perdre beaucoup d’argent à beaucoup d’investisseurs.  

Et dans les rues, les gens en sont revenus à allouer de plus grosses tranches de leur « temps partagé » aux grosses sociétés de la Silicon Valley et de San Francisco.

« Tout est distordu, plus rien n’est naturel, » s’est lamenté le directeur de stratégie de crédit de Citigroup. Lisez ceci : “Mother of all Shorts” when Stocks Cave to Reality?



 

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