Ronan
Manly a publié aujourd’hui une analyse fascinante des statistiques d’affinage
du LBMA.
Le métal
affiné par les raffineries suisses « Good Delivery » du LBMA est
parfois impliqué dans la conversion de barres existantes en barres d’un kilo
destinées à être exportées vers les marchés asiatiques.
Ronan
Manly n’a pas peur des détails, et s’intéresse à la récente révision des
données d’affinage du LBMA pour 2013. Une révision d’une telle ampleur (un
tiers des réserves affinées) et sans aucune explication semble quelque peu
étrange.
Il
suppose que le LBMA ait originellement comptabilisé des barres d’or issues de
sources existantes, comme les ETF et la Banque d’Angleterre, avant de les
raffiner en barres d’un kilo destinées à être livrées en Asie. Les quantités
d’or totales ont ensuite été abaissées de 2.200 tonnes. Nous n’en connaissons
pas la raison, mais il se pourrait que cet or ne soit pas provenu de
l’activité minière ou du recyclage traditionnel.
Dépendamment
de la manière dont le GFMS et le Conseil mondial de l’or utilisent ces
sources et statistiques, 2.200 tonnes d’or pourraient manquer au compte des
flux d’or depuis l’Occident vers l’Orient pour seulement un an.
Quelle
est ici la politique du LBMA, et qu’apprendrons-nous des années 2014 et
2015 ?
D’où
vient ce métal ? Et en quoi 2013 a-t-elle été une année
particulière ?
Ce qui
semble significatif au sujet de 2013 est que le prix de l’or a été très
affecté par les volumes de ventes, et que les quantités d’or détenues par les
investisseurs auprès de dépôts et ETF occidentaux ont significativement
diminué en parallèle au prix de l’or. Vous trouverez plus bas un graphique
qui souligne ce point.
Jusqu’à
présent, nous avons posé plus de questions que nous avons eu de réponses.
Peut-être obtiendrons-nous bientôt plus d’informations. D’après ce que je
comprends, le LBMA ne souhaite pas en discuter.
J’ai ma
propre hypothèse. Ce sont les efforts de suppression du prix de l’or en 2013
qui ont engendré une importante hausse de la demande en or de la Chine.
Des
« mesures palliatives » ont été prises afin de satisfaire cette
demande tout en maintenant le prix de l’or à la baisse.
A mesure
que de l’or s’est trouvé extrait de nombreuses sources, une campagne de
suffocation de l’intérêt de l’Occident pour l’or a été lancée afin de
permettre à davantage d’or de quitter les dépôts des ETF.
Mais la
demande de la Chine et de l’Inde n’a pas été que passagère. Les mesures
palliatives se sont transformées en un transfert constant des ressources
existantes afin d’empêcher le prix de l’or de grimper et de menacer les
banques commerciales et institutions qui ne pouvaient pas rembourser ce qui
avait été prêté et vendu à bas prix.
Mais il
pourrait s’agir de tout autre chose. Le temps nous le dira. Mais je pense
qu’il y a deux évènements dont nous pourrions un jour nous rappeler comme
étant décisifs : le premier remonte à 2007, alors que les banques
centrales du monde sont devenues des acheteuses d’or pour la première fois en
plus de trente ans ; et 2013, qui a vu tant de réserves d’or partir pour
l’Orient que la Gold Pool pourrait ne pas s’en remettre afin de laisser les
prix grimper.
Ronan
Manly suggère qu’un article sera bientôt publié pour justifier son analyse.
J’attendrai donc de voir ce qu’il a à dire. Je ne dispose pas de toutes les
informations nécessaires et certaines choses me poussent encore à me poser
des questions.
Pour une
analyse détaillée, lisez le commentaire de Ronan Manly, The
LBMA’s shifting stance on gold refinery production statistics
En voici
un extrait :
« Parmi
les 6.601 tonnes de métal qui ont été retirées des rapports du LBMA le 5 août
2015, 2.200 tonnes d’or ont été affinées qui ne sont pas provenues de la
production minière et du recyclage.
Se
pourrait-il que ces 6.601 tonnes incluent l’affinage des barres Good Delivery
qui ont été retirées des ETF et des coffres du LBMA et de la Banque
d’Angleterre afin d’être converties en barres d’un kilo en 2013 ?
Peut-être que ces 6.601 tonnes de métal avaient des airs d’aberrance
statistique dont personne ne désirait parler ?
Les
objectifs du Fair and Efficient Markets Review (FEMR) du Trésor britannique
incluent la transparence et la franchise. Il semblerait qu’altérer des
données déjà publiées ne s’intègre pas dans ces objectifs particuliers.
La
deuxième partie de mon analyse des statistiques du LBMA se penche sur ces
6.601 tonnes de métal et la fonte de barres Good Delivery par des raffineries
suisses en 2013, ainsi que les retraits enregistrés par les ETF de Londres et
les livraisons d’or depuis le Royaume-Uni vers la Suisse. Elle examine
également les retraits d’or depuis la Banque d’Angleterre, et la manière dont
le GFMS et le Conseil mondial de l’or ont tenté d’expliquer la transformation
de barres Good Delivery en barres d’un kilo en 2013. »