L’implication des
banques centrales pourrait empêcher de marché de l’or de Londres de devenir un
jour transparent, a annoncé la directrice générale du London Bullion Market
Association au groupe d’étude de la Banque d’Angleterre.
La directrice générale
du LBMA, Ruth Crowell, a fait cette déclaration le 30 janvier dernier dans un
communiqué transmis au comité « Fair and Effective Market Review »
de la banque, qui étudie la régulation des marchés des devises et des
marchandises. Elle a pu être trouvée sur le site internet de la banque par le
consultant du GATA, Ronan Manly.
Bien que
Crowell ait écrit que le LBMA cherche à améliorer la transparence du marché
de l’or de Londres, notamment au travers des « rapports
post-transactions », elle a aussi fait l’éloge des prêts d’or par les
banques centrales, qui fournissent de la liquidité au marché. Selon elle, « il
est vital que les fournisseurs de liquidité ne se trouvent pas diminués mais
renforcés, afin que les marchés puissent demeurer justes et efficaces ».
L’analyse du marché de l’or
menée par la Banque d’Angleterre, explique la déclaration du LBMA, « devrait
prioriser la liquidité, puisqu’une liquidité accrue crée des marchés moins
facilement manipulables et, en conséquence, les régulateurs devraient apporter
aux participants des marchés des outils générateurs de liquidité ».
Mais si les premiers
fournisseurs de liquidité sont les banques centrales, cet apport de liquidité
est sans doute le mécanisme premier de la manipulation, puisque les banques
centrales n’ont pas seulement accès à des ressources financières illimitées,
elles ont aussi le pouvoir de manipuler les marchés sur lesquels sont
échangés leurs devises et obligations.
Le LBMA a donc fait la
même déclaration que l’opérateur du CME Group, qui en janvier dernier
apportait son soutien aux remises sur les volumes échangés par les banques
centrales sur les marchés à terme américains sur lesquels elles opèrent en
secret – l’idée était que les opérations secrètes des banques centrales
découragent la manipulation des marchés plutôt qu’elles ne les encouragent :
http://www.gata.org/node/14385
http://www.gata.org/node/14818
Selon le LBMA, « le
rôle des banques centrales sur le marché physique pourrait écarter une
transparence totale, du moins au niveau public ». Il ajoute que « la
transparence devrait être encouragée au travers d’analyses statistiques
post-transactions des volumes nominaux, fournies par les banques de
compensation ».
Le LBMA n’a aucun
problème avec l’idée que ses membres sachent ce que font ses banques
centrales clientes sur le marché de l’or, mais ne souhaite pas que ces activités
soient dévoilées aux traders et citoyens ordinaires.
Le LBMA adopte donc la
même position que les banques centrales telle qu’elle est décrite dans le
rapport de mars 1999 du Fonds monétaire international, qui mentionne les
objections des banques centrales à la proposition du FMI d’améliorer la
transparence concernant les réserves d’or de ses banques centrales membres.
Le FMI avait alors
demandé aux banques centrales de faire une distinction dans leurs bilans
publics entre leurs prêts et swaps d’or et les réserves d’or présentes dans
leurs coffres. Les banques se sont dites horrifiées par cette proposition, et
ont déclaré que toute clarté concernant leurs réserves d’or serait un
handicap pour leurs interventions secrètes sur les marchés de l’or et des
devises :
http://www.gata.org/node/12016
Nous savons grâce au
commentaire de Crowell que le LBMA est l’agent enthousiaste de l’intervention
des banques centrales sur le marché de l’or. Un sujet supplémentaire que les
organisations médiatiques grand public devront ignorer ou étudier.
La déclaration du LBMA
est disponible, du moins pour le moment, sous le lien suivant :
http://www.bankofengland.co.uk/markets/Docume...s/femr/lbma.pdf
Et sur le site du GATA,
ici :
http://gata.org/files/LBMALetterToBankOfEn...-01-30-2015.pdf