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Le malentendu tragique

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Chroniques en liberté
Published : April 25th, 2019
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Category : Editorials
L’économie de marché, fondée sur le double principe de la liberté individuelle et de la responsabilité individuelle, n’est en aucune manière l’agent de la régression sociale. Le libéralisme est une éthique et un ensemble de valeurs morales sans lesquelles la science économique et la pratique de l’économie n’ont pas de sens. A toutes nos belles âmes et nos professionnels des bons sentiments, qui s’arrogent le monopole du cœur et de l’expression publique, il faudrait rappeler que Robin des bois, qu’ils récupèrent volontiers comme symbole de leur combat contre la mondialisation, s’attaquait à un roi illégitime et spoliateur – et donc à l’État sorti de son rôle - pour rendre les richesses ainsi pillées à leurs créateurs et seuls propriétaires légitimes, c’est-à-dire aux contribuables. Il n’y avait pas là de lutte des « puissants » en tant que riches contre les « faibles » en tant que pauvres. C’était un combat de toujours entre les spoliateurs parasites (les hommes de l’État qui abusent de leur pouvoir du fait de leur position de monopole) et les véritables créateurs de richesses (les hommes libres et responsables qui créent des richesses). Ce combat ne sera jamais acquis car la liberté, toujours menacée, n’est pas une situation mais bien un processus. Il existe donc une asymétrie fondamentale entre les puissants, en tant que détenteurs du monopole de la violence légitime, et les vulnérables en qu’individus protégés par leurs seuls droits que les hommes de l’Etat ont trop vite fait de bafouer alors qu’ils sont chargés de les défendre. Il n’y a pas plus grand péril que d’être protégés par ceux qui ont le pouvoir de nous soumettre. Il n’y a pas plus grand danger que d’être dépendants de ceux qui ont le pouvoir de nous spolier. Le rôle d’une Constitution est justement de protéger l’individu du pouvoir politique, ce qu’avaient oublié les rédacteurs du projet de constitution européenne qui ont pris le risque de briser la dynamique européenne en voulant faire passer un projet confus et politisé. Pourtant, il semble acquis aux yeux du plus grand nombre qu’il faudrait aujourd’hui moins de libéralisme ou, du moins, qu’il faudrait l’encadrer et le réguler avant qu’il ne ravage la planète et les sociétés. Mais n’a-t-on jamais défini le libéralisme ? Ne croyons pas que le libéralisme triomphe partout sur la planète. Les sempiternelles négociations entre Etats par délégations ministérielles interposées, dans le cadre de l’O.M.C. (qui est une instance publique se proposant de réguler le commerce mondial au nom des intérêts des Etats), montrent que c’est le mercantilisme qui triomphe aujourd’hui. Or, le mercantilisme est la négation même du libéralisme. Les mercantilistes, parce qu’ils considèrent que l’économie est un jeu à somme nulle (ce que gagne un pays ou un individu est nécessairement perdu par un autre pays ou un autre individu) transposent dans l’économie leur vision antagoniste des rapports politiques et humains. Ce sont eux qui font des échanges une véritable « guerre économique » comme ils se servent de l’aspiration universelle à la foi et à la spiritualité pour nourrir leurs guerres de religions. Les arguments protectionnistes n’ont aucune validité puisqu’ils reviennent à nous infliger à nous-mêmes en temps de paix ce que nos adversaires chercheraient à nous faire subir en tant de guerre. Comment une armée peut-elle soumettre un pays ou une ville si ce n’est en décrétant le blocus et l’état de siège qui ont justement pour fonction d’étouffer l’adversaire en interdisant les échanges, préalables nécessaire à toutes activités économiques. A leur origine, les accords du G.A.T.T. avaient pour mission de veiller à ce que tous les pays démantèlent leurs propres systèmes de protection puisque aucun ne voulait le faire s’il n’avait pas la garantie que les autres fassent de même. En transformant les accords du G.A.T.T. en O.M.C, les Etats – et notamment la France qui est à l’origine de cette conversion – ont pris le risque de faire triompher à nouveau le mercantilisme. Et quand le mercantilisme triomphe, ce sont toutes les valeurs du libéralisme qui reculent. Alors le commerce, source de paix et de prospérité, devient, aux mains des Etats et de leurs représentants officiels, l’enjeu de chantages diplomatiques et de calculs géopolitiques qui peuvent à tout moment dégénérer en véritables conflits.
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Docteur en sciences économiques de l'université de la Méditerranée et Maître de conférences – HDR - à l'IAE de l'université de Perpignan. Médaille du Bibliographical Institute of Cambridge (London, 2012), il est spécialiste de croissance économique ainsi que chercheur en tourisme international et consultant pour l’Organisation Mondiale du Tourisme (Nations-Unies). Il signe des chroniques économiques dans la presse nationale (Les Echos, Le Monde, le Figaro, Economie-Matin) et internationale (l’AGEFI le quotidien suisse des finances, le Boston de Providence aux USA, le Québécois Libre à Montréal). Il anime enfin, depuis plus de 15 ans, un blog à vocation pédagogique, Chroniques en liberté, à l'attention de ses étudiants et du grand public. Ouvrages [1] Les défis économiques de l'information, la numérisation, L'Harmattan, Paris 1996. [2] L’innovation dans l’industrie du tourisme - Enjeux et stratégies. En co-écriture avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris, 2001 [3] L’épopée de l’innovation – Innovation technologique et évolution économique, L’Harmattan, Paris, 2005. [4] L’innovation dans l’industrie du tourisme. Enjeux et stratégie, avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris 2006. [5] Fondements d’économie du tourisme. Acteurs, marchés, stratégies. De Boeck Université, Bruxelles 2007. [6] Le modèle français dans l’impasse, Tatamis Editions, Paris 2013. [7] Histoire thématique et contemporaine des faits économiques, Ellipses, Paris 2015. [8] Analyse de la finance internationale : le grand naufrage, en co-écriture avec Faouzzi Souissi (Trader),The Book Edition, Paris 2019.
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