Le mécontentement des épargnants Allemands

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AuCOFFRE
Published : May 19th, 2016
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Category : Crisis Watch

 

Depuis quelques semaines, les conservateurs d’outre-Rhin tirent à boulets rouges sur les mesures accommodantes de la BCE. Selon eux, ses taux bas ruinent les épargnants de Berlin ou Munich, tandis que ses rachats de dettes publiques alimentent le laxisme budgétaire des pays du Sud, comme le Portugal ou la Grèce.

Graphique Politique de baisse accélérée des taux par la BCE, (Credit Crunch, 2008)

24hGold - Le mécontentement de...

Quels sont les effets de ces politiques monétaires laxistes mises en place depuis l’éclatement de la Crise de 2009 ? Celle-ci entraîne plusieurs risques de gestion, selon le chef économiste des Etudes Economiques, Natixis, P. Artus. Dans tous les cas, nous sommes face à un véritable mécontentement des épargnants allemands. Explications :

1./ Tout d’abord, l’effet-revenu pour les épargnants/ futurs retraités qui conduit à un report de l’épargne sur la consommation future (effet déflationniste dans l’économie, entraînant des carnets de de commandes par les entreprises imprévisibles liée à une demande intérieure reportée)

2./ La baisse des profits des banques (marge bancaire plus faible) : arbitrage entre baisse de la rémunération de l’épargne et taux des crédits.

3./ Le risque de retour d’une bulle immobilière (conditions d’accès de crédit de financement de l’immobilier poussant la demande de l’immobilier).

4./ Les conséquences néfastes de la remontée des taux d’intérêt par les défauts en cascades anticipés par les banques et les investisseurs et les banques (scénario Japonais, 50 QE depuis, ne donnant plus aucun effet sur la reprise économique japonaise…).

Le 10 avril, le puissant ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a même accusé M. Draghi d’être en partie responsable de la montée de l’extrême droite dans son pays (même condition sine qua Non économiques et financières, comparables à la situation avant l’éclatement de l’ex-You_go_sla_VIE : déreglémentation budgétaire, crise économique, retour des nationalismes, facilement instrumentalisés par les belli-gérants , pour réduire à néant une zone stratégique à leurs “faims économiques”.

Le 18 avril, dernier, le président du parti bavarois allié de Madame Merkel, Hans-Peter Uhl, a déclaré que « le prochain dirigeant de la BCE devra être un Allemand, qui se sente lié à la tradition de stabilité monétaire de la Bundesbank », la banque centrale du pays.

Car une gestion italienne reste « à l’ italienne ».

Cette révolte des Allemands a une source visible et une source cachée. La source visible, c’est la nature même de toute union monétaire. La banque centrale doit y mener une politique conforme aux intérêts de l’ensemble de la zone et non de tel ou tel Etat, fut-il son premier actionnaire. L’argument de la Banque Centrale. C’est ce qu’a rappelé Mario Draghi, son président, jeudi 21 avril, en disant que son mandat ne concernait « pas seulement l’Allemagne ».

Mais il y a aussi également, une inquiétude cachée de la part des Allemands. C’est le risque de délabrement de la finance allemande , masquée par la puissance éclatante de son industrie.

Les deux premiers établissements à faire faillite en Europe lors de la crise financière, dès juillet 2007, furent deux banques allemandes qui avaient cherché du rendement sans comprendre les risques associés. Le fleuron bancaire du pays, la Deutsche Bank, qui était devenu un gigantesque « hedge fund », erre depuis de restructuration en restructuration, avec une valse de dirigeants sans équivalent au monde. Des centaines de banques locales sont dans un état lamentable, souvent sous influence politique (collusion d’intérêts).

Le lobby du secteur s’est mobilisé pour éviter que les autorités européennes regardent ses comptes. Les rendements de l’épargne sont pitoyables. L’assurance-vie fonctionne souvent avec des taux garantis.

Comme l’a souligné le FMI, la finance allemande est trop vulnérable aux taux d’intérêt bas. C’est le signe d’un ménage qui reste à faire, et c’est à l’Allemagne de le faire (les Echos, Vittori, 22/04/2016).

Estelle Blanc

 

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