Le meilleur business du monde

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From the Archives : Originally published February 24th, 2016
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Category : Fundamental

 

 

 

 

OH ! PERFECTION : C’est étrange, mais la plus populaire et la plus citée des anecdotes que j’aie écrites ne concerne pas le marché des actions, mais l’entreprise, et plus particulièrement ce que j’appelle l’entreprise idéale théorique. Je l’ai publiée pour la première fois dans les années 1970. Je l’ai répétée dans ma lettre numéro 881, puis dans ma lettre numéro 982. Je lui ai ajouté quelques points suite à chaque édition. Mais rarement un mois ne passe sans que des souscripteurs ou d’autres maisons de publication me demandent l’autorisation de publier mon anecdote sur l’entreprise idéale. La voici donc à nouveau – avec quelques nouveaux commentaires.

 

J’ai un jour demandé à mon ami, un grand avocat d’entreprise de New York, quel était au cours de toutes ses années d’expérience le meilleur modèle d’entreprise qu’il ait pu observer. Sans hésitation, Dave m’a répondu avoir eu un client dont le seul objectif était de manufacturer un produit chimique nécessaire à la fabrication de caoutchouc synthétique. Ce produit chimique est utilisé en de très petites quantités par l’industrie du caoutchouc, mais est absolument essentiel, et ne peut être utilisé que sous sa forme la plus raffinée.

 

« Mon client est le seul à produire ce matériau. Il dirige donc un monopole, puisque ce produit chimique est extrêmement difficile à fabriquer, et n’est pas suffisamment utilisé pour qu’une autre entreprise ne risque d’entrer en compétition avec lui. Puisque les sociétés de l’industrie du caoutchouc n’ont besoin que de très petites quantités de ce produit, elles se moquent aussi du prix qu’elles paient pour en obtenir – tant qu’il correspond aux spécifications requises. Mon client est un multimillionnaire, et sa société le meilleur modèle d’entreprise que j’aie pu observer ». J’ai été fasciné par ce que m’a dit cet avocat, et n’ai jamais oublié cette anecdote.

 

Quand j’étais jeune et que je sortais tout juste du lycée, mon père m’a donné quelques conseils. Il avait beaucoup d’expérience, il avait travaillé dans l’industrie du papier et a été l’assistant de Mr. Sam Bloomingdale (des magasins Bloomingdale), il avait travaillé dans la construction en tant qu’ingénieur du génie civil, et avait aussi été un expert de la gestion immobilière.

 

Et voici ce qu’il m’a dit : « Richard, gardes tes distances avec l’industrie de la vente au détail. Les heures de travail sont trop longues, et tu aurais à gérer toutes les variables possibles et imaginables. Ne t’approche pas de l’immobilier. Quand les temps sont durs, le marché immobilier s’immobilise et puis s’effondre. Et puis les biens immobiliers ne sont pas liquides. Quand un effondrement survient, tu ne peux pas te débarrasser de tes actifs. Lances-toi dans la manufacture. Crée quelque chose que dont les gens ont besoin, et que tu pourras vendre au monde. Mais Richard, mon fils, si tu veux vraiment gagner de l’argent, lances-toi dans les affaires monétaires. Tu pourras utiliser ton cerveau et balayer tes inventaires et tes erreurs en 30 secondes. Mieux encore, ton produit, l’argent, ne deviendra jamais démodé ».

 

Voici à quoi ressemblait la sagesse de mon père (qui a bien évidemment été influencée par la Grande dépression). Mais mon père était un homme intelligent. Pour ma part, j’ai travaillé dans un certain nombre de secteurs – depuis le design textile jusqu’à la publicité, en passant par la publication. J’ai même été gérant de boîte de nuit et conseiller en investissement.

 

On dit souvent que toutes les entreprises nécessitent 1) un rêveur, 2) un homme d’affaires, et 3) un enfoiré. Je ne sais pas grand-chose à propos du troisième, mais les entreprises à succès ont pour la plupart un numéro 1, voire un numéro 2 et un numéro 1 combinés.

 

Bill Gates est connu pour être l’homme le plus riche des Etats-Unis. Mais savez-vous ce qu’a été le plus gros coup de Gates ? Il a signé un contrat avec IBM, Big Blue avait besoin d’un système d’exploitation pour ses ordinateurs. Gates n’en avait pas, mais il savait où en trouver un. Une petite société de Seattle savait comment en fabriquer. Gates a acheté le système pour 50.000 dollars et l’a présenté à IBM. C’était le début de la montée en puissance de Microsoft. Leçon : il ne suffit pas d’avoir un produit, il faut aussi connaître et comprendre son marché. Gates n’avait pas le produit, mais il connaissait le marché – et il savait où acheter le produit.

 

Avec le Mac, Apple avait de loin le meilleur produit. Mais Apple a fait une erreur monumentale en refusant d’autoriser les fabricants de PC à utiliser le système d’exploitation Mac. Si Apple en avait décidé ainsi, Apple pourrait aujourd’hui être Microsoft, et Gates essaierait encore d’inventer quelque chose d’utile (Microsoft a toujours été un suiveur et un as du marketing, mais pas un innovateur). « Trouvez un besoin, et répondez-y ». Peut-être devrions-nous désormais dire « Rêvez un besoin et répondez-y ». C’est ce qu’il s’est passé dans le monde informatique. Et ce qui continuera de se passer, encore et encore.

 

Mais revenons-en au monde merveilleux de la perfection. Je passe beaucoup de temps à réfléchir à ce que j’ai appelé l’entreprise idéale. Il est évident que l’entreprise idéale n’existe pas, et qu’elle n’existera jamais. Mais si vous êtes sur le point de lancer votre entreprise ou de joindre celle de quelqu’un d’autre, ou que vous pensez acheter une entreprise, la liste suivante devrait pouvoir vous aider. Mieux vous satisferez ces critères, mieux vous vous porterez.

 

(1) L’entreprise idéale vend un produit au monde entier, plutôt qu’à un quartier, une ville ou un pays. En d’autres termes, son marché est global et illimité (chose qui est aujourd’hui plus importante que jamais, puisque les marchés sont désormais plus ouverts qu’ils l’ont été tout au long de ma vie). Combien de fois avez-vous vu un magasin s’en sortir très bien pendant plusieurs années avant qu’un autre ne vienne s’installer à côté de lui et le force à fermer ?

 

(2) L’entreprise idéale offre un produit dont la demande est inélastique. L’inélasticité fait référence à un produit que les gens désirent ou dont ils ont besoin – peu importe son prix.

 

(3) L’entreprise idéale vend un produit qui ne peut pas facilement être substitué ou copié. Cela signifie que son produit est un original, ou qu’il peut faire l’objet d’un dépôt de brevet ou d’un droit d’auteur.

 

(4) L’entreprise idéale a un besoin limité d’employés. Ce dont on parle beaucoup aujourd’hui sont les corporations virtuelles, qui consistent en un bureau depuis lequel travaillent trois directeurs, et dont tous les services liés à la manufacture sont confiés à d’autres sociétés.

 

(5) L’entreprise idéale a des frais généraux peu élevés. Elle n’a pas besoin d’une infrastructure coûteuse, ne requiert pas d’importantes quantités d’électricité, de publicité ou de conseils légaux. Elle n’a pas besoin d’employés qui coûtent cher, ni d’énormes inventaires.

 

(6) L’entreprise idéale n’a pas besoin de faire de gros empruntes ou d’investir sur trop d’équipement. En d’autres termes, elle ne lie pas votre capital (l’une des raisons pour lesquelles les nouvelles entreprises font faillite est souvent la sous-capitalisation).

 

(7) L’entreprise idéale ne lie pas votre capital à des termes de crédit complexes.

 

(8) L’entreprise idéale est relativement libérée de toute forme de régulation gouvernementale et industrielle, mais aussi de restrictions (si vous dirigez votre propre entreprise, vous savez certainement ce que je veux dire par là).

 

(9) L’entreprise idéale est portable ou peut être déplacée. Cela signifie que vous pouvez l’installer (ainsi que vous-même) où vous le voulez – dans le Nevada, en Floride, au Texas, dans le Dakota (aucun de ces Etats n’a d’impôts sur le revenu), ou encore à Monte Carlo, en Suisse ou dans le sud de la France.

 

(10) Point crucial qui est souvent laissé de côté, l’entreprise idéale satisfait vos besoins intellectuels (et souvent émotionnels). Rien de tel que d’être fasciné par ce que vous faîtes. Si c’est votre cas, alors vous ne travaillez plus, vous vous amusez.

 

(11) L’entreprise idéale vous offre du temps libre. En d’autres termes, elle n’a pas besoin de votre attention pendant douze, seize ou dix-huit heures par jour (ma femme, qui est avocate, part de la maison à 6h30 tous les matins et rentre à 18h30 tous les soirs. Elle sait de quoi je parle).

 

(12) Point important : l’entreprise idéale ne laisse pas vos revenus être limités par votre production personnelle (un problème qu’ont les médecins et les avocats). L’entreprise idéale vous permet de vendre à 10.000 clients aussi simplement que vous pouvez vendre à un seul (l’édition est un autre exemple).

 

Et c’est tout. En utilisant cette liste, vous pourrez parvenir à contourner l’hypocrisie, les souhaits et les rêves de ce que vous recherchez vraiment dans la vie et dans le travail. Aucun d’entre nous ne dirige ou ne travaille pour une entreprise idéale. Mais il est bon de savoir ce que nous cherchons. Comme l’un de mes amis l’a un jour dit, « je ne peux pas pondre et je ne sais pas cuisiner, mais je sais à quoi ressemble une bonne omelette ».

 

 

 

 

 

 

 

 

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