Le modèle de la prochaine crise

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Published : March 05th, 2015
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Category : Crisis Watch

Tous ceux qui chercheraient à savoir à quoi ressemblera la prochaine crise devraient jeter un œil à ce qui se passe aujourd’hui en Europe.

L’Europe est au cœur de l’implosion de la bombe de la dette, non pas parce que sa dette est la plus importante, mais parce qu’elle est, économiquement comme politiquement, en fin de vie.

Quelques dix-neuf pays partagent la devise unique, et ils sont tous engagés, à divers degrés, dans une forme de socialisme (le secteur public représente un employé sur trois en Allemagne, qui est dite être une économie de marché libre), et son tous plus ou moins sans le sou : même la dette de l’Allemagne est de plus de 200% de son PIB.

En ce sens, l’Europe nous offre un avant-goût de ce qui se passera lorsque la vraie crise fera son apparition, et que l’élite politique et financière risquera de perdre son pouvoir et sa richesse.

Nous sommes passés par là à de nombreuses reprises au cours de ces trois dernières années. Les cas les plus notoires ont concerné l’Espagne et Chypre. Les évènements se succèdent généralement comme suit :

1)   Des problèmes se présentent.

2)   Des officiels politiques et financiers annoncent que le problème a été réglé et qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter.

3)   Des mois plus tard, le marché et les médias grand public se rendent à l’évidence… généralement quand le problème s’est déjà transformé en crise et qu’un jour férié bancaire doit être annoncé.

4)   Les investisseurs individuels perdent énormément d’argent, alors que ceux qui se trouvent à l’origine du problème ne sont pas licenciés, ne font pas l’objet d’une amende ou d’une peine de prison ; n’admettent jamais l’étendue du problème ; et pensent toujours pouvoir le régler.

Prenons par exemple l’affaire Bankia.

Bankia est née en 2010 de la fusion de sept banques espagnoles régionales en banqueroute.

Cette nouvelle banque a été financée par le fonds de sauvetage du gouvernement espagnol… qui a reçu des « actions préférentielles » en échange de plus de 4 milliards d’euros de financements (fournis bien entendu par les contribuables).

Ces actions préférentielles offraient des rendements de 7,75%, et seraient payées par les contribuables si Bankia venait à se déclarer en banqueroute. Le gouvernement espagnol a donc utilisé l’argent des contribuables pour se procurer des traitements préférentiels en comparaison aux autres investisseurs (et contribuables).

Ces investisseurs qui ont acheté des actions aux sept banques qui ont fusionné ont tout perdu.

Bankia est devenue publique en 2011. Les banquiers d’investissement espagnols ont convaincu le public que la banque était une excellente opportunité d’investissement. Plus de 98% des actions ont été vendues à des investisseurs espagnols.

Un an plus tard, Bankia était de nouveau en banqueroute, et a eu besoin du plus gros plan de refinancement de l’histoire de l’Espagne : 19 milliards d’euros. L’Espagne a pris (encore une fois) le contrôle de la banque, et les actions de Bankia ont été gelées sur le marché (personne ne pouvait plus les vendre).

Au moment du plan de refinancement, les actionnaires de Bankia ont été obligés d’enregistrer de très grosses pertes. La grande majorité de ces investisseurs étaient des particulier, pas des gens de Wall Street ou de son équivalent européen (Bankia fait actuellement l’objet de poursuites, avec plus de 140.000 dossiers de vente abusive).

Deux banqueroutes, en autant d’années.

La banque est de nouveau devenue publique en mai 2013. Une fois de plus, les actions de la banque se sont effondrées, et ont perdu 80% de leur valeur en quelques jours. Une fois de plus, ce sont les investisseurs ordinaires qui ont été écrasés.

La situation a tant dégénéré qu’un officier de police a poignardé un banquier de Bankia qui lui avait vendu plus de 300.000 euros d’actions (le banquier l’avait convaincu qu’il s’agissait d’un excellent investissement).

Bankia fait aujourd’hui l’objet d’une demande de compensation pour dommages, et risque d’avoir à payer entre 200 et 250 millions d’euros aux investisseurs qui ont acheté ses actions pendant le placement initial de ses actions sur le marché. Bien entendu, ce paiement est basé sur des standards qui sont au mieux dilués et dans le pire des cas frauduleux (il s’agit, encore une fois, d’une banque qui a ruiné ses clients trois fois en trois ans), alors qui sait ce qui pourrait se passer ?

Bien que certains détails concernant cette affaire soient uniques, les leçons à en tirer peuvent être appliquées à l’ensemble de l’économie et des finances.

Moralités :

1)   Ceux qui sont en charge de la gestion du système mentent, trichent et volent plutôt que de se montrer honnêtes face à ceux qu’ils devraient protéger (investisseurs individuels et publics).

2)   Tout problème financier qui fera surface sera combattu par la fraude et le mensonge plutôt que par le renvoi ou l’emprisonnement des responsables.

3)   Lorsque l’effondrement inévitable se présentera, ce seront des investisseurs individuels et le public qui se feront avoir, pas les banquiers et les politiciens).

4)   Le problème sera prolongé autant que possible, peut-être même sur plusieurs années, et les individus ne pourront rien y faire.

Voilà ce que nous réserve l’avenir.

 

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