« La crise économique existe et nous adaptons notre présence en
baissant les dépenses, nous faisons revenir des expatriés dans leurs pays
mais nous conservons tout ce que nous pouvons conserver, surtout des usines
et des partenariats en Russie », a-t-il confié dans les couloirs du
quatrième Forum eurasiatique à Vérone.
Il a souligné que les investissements européens avaient atteint 170
milliards d’euros, ce qui représente 75% des investissements directs dans le
pays. Cette somme n’était que d’un milliard il y a 20 ans.
« Des entreprises européennes sont là, et elles sont là pour
longtemps, elles ont survécu à plusieurs crises. La seule différence de cette
crise est que cette crise n’est pas seulement économique, mais aussi
politique », estime M. Pégorier.
D’après lui, toutes les crises, y compris les crises politiques, sont
temporaires. « Ces sanctions sont-elles aussi temporaires, surtout les
sanctions liées à l’Ukraine de l’Est. Nous travaillons avec les autorités
européennes pour qu’elles enlèvent ces sanctions », a conclu Philippe
Pégorier.
Depuis la réunification de la Crimée avec la Russie en 2014 suite à un
référendum, dénoncée comme une annexion par les autorités ukrainiennes et les
pays occidentaux, l’UE et les Etats-Unis ont décrété plusieurs trains de
sanctions visant les responsables et grandes entreprises russes, ainsi que
des secteurs entiers de l’industrie.
En août 2014, le gouvernement russe a riposté aux sanctions occidentales
en imposant un embargo sur les importations de certains produits depuis les
États-Unis, l’Union européenne, le Canada, l’Australie et la Norvège.
Selon les estimations du Comité des organisations professionnelles
agricoles de l’Union européenne, les pays de l’UE auraient perdu 5,5
milliards d’euros en raison de l’embargo russe décrété en réponse aux
sanctions occidentales visant Moscou sur fond de crise ukrainienne.