Le nazisme est-il un socialisme ?

IMG Auteur
Published : December 21st, 2012
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Si vous cherchez un bon livre à offrir à Noël, je vous en recommande un tout particulièrement. Alors que des milliers et des milliers de pages ont été publiées sur l’extermination des Juifs, la composante socialiste du nazisme a fait l’objet de peu d’attention. Le livre de Benoît Malbranque, Le socialisme en Chemise Brune, vient combler utilement cette lacune.


Saviez-vous que les Nazis ont institué un système d’État-providence que de nombreux historiens ont comparé au Welfare State inspiré par William Beveridge ? Dans Mein Kampf, Hitler a longuement salué la nécessité d’un mouvement syndical puissant et influent pour en finir avec l’exploitation capitaliste. Il créa ainsi un syndicat géant, le Front du travail, en 1933. 


Écrit comme une enquête policière, dans un langage clair et agréable, ce livre s’attache à détruire un par un les mythes populaires qui ont trop longtemps collé aux chaussures de l’historiographie du nazisme.


Ainsi, l’aversion d’Hitler et des Nazis pour les communistes, les marxistes et les bolcheviks est fréquemment utilisée par les historiens pour contrer la thèse qui fait l’objet de ce livre, à savoir que le national-socialisme était un mouvement socialiste.


Comme l’a montré Ludwig von Mises, l’apport original du nazisme ne se situe pas sur le plan idéologique, mais sur celui de l’exécution : « Les principes fondamentaux de l'idéologie nazie ne diffèrent pas des idéologies sociales et économiques généralement acceptées. La différence concerne seulement l'application de ces idéologies aux problèmes spéciaux de l'Allemagne. » Et dès 1933, F. A. Hayek écrivait : « la persécution des marxistes et des démocrates en général, tend à occulter le fait fondamental que le National-Socialisme est un véritable mouvement socialiste, dont les idées principales sont le fruit des tendances antilibérales qui ont progressivement gagné du terrain en Allemagne depuis la fin de l’époque bismarckienne. »


Telles sont les idées fondamentales qui ont guidé Benoît Malbranque dans la rédaction de ce volume, commencé il y a plusieurs années, alors qu’il suivait ses cours d’histoire au lycée. S’appuyant sur des travaux d’historiens anglo-saxons contemporains comme Adam Tooze (The Wages of Destruction), il montre que ce que rejette Hitler dans le communisme, ce n’est pas son socialisme, c’est son origine juive et sa tendance internationaliste. Et c’est pour les mêmes raisons qu’Hitler condamne le capitalisme.



Le capitalisme libéral, mondialisé, financiarisé, était pour lui le mal absolu. Or les Juifs en étaient à la fois les créateurs et les maîtres absolus. Le capitalisme, pensait Hitler, était un système essentiellement Juif. De même, le bolchevisme était considéré par les nazis comme une création essentiellement juive. Bien qu’ayant largement versé dans l’antisémitisme, Karl Marx était lui-même d’origine juive, et même le descendant d’une longue lignée de rabbins.



C’est pourquoi, écrit Benoît Malbranque, « la source des divergences entre nazisme et communisme n’est pas à trouver dans la doctrine socialiste mais dans ce qui l’entoure, et notamment l’esprit nationaliste. Le communisme, selon Hitler et selon les Nazis, n’était pas antilibéral jusqu’au bout ». Comme l’a bien fait remarquer Hayek, les nazis « ne s’opposaient pas aux éléments socialistes du marxisme, mais à ses éléments libéraux, à l’internationalisme et à la démocratie. »


Si donc Hitler a dénoncé le marxisme comme un « faux » socialisme d’origine juive, ce fut pour mieux construire une économie socialiste dans laquelle chacun agirait pour le bien-être de la collectivité. C’est ainsi que de la législation sociale à la fiscalité, de la politique environnementale à la réglementation des entreprises, il fut un architecte de peuple et un dessinateur de nation. Il voulut façonner non seulement l’économie allemande mais aussi chaque sphère de la vie individuelle, partant du principe que l’individu n’est qu’un agent de l’État et qu’il doit se mettre au service du bien commun, c’est-à-dire du bien de l’État.


Tout comme le système économique allemand, la vie sociale des Allemands fut également collectivisée. L’État prit à sa charge les activités sportives, les manifestations culturelles et tout le temps de loisir. Il y eu plus d’État dans la culture, le gouvernement se chargeant de subventionner grassement les manifestations culturelles « dignes » de l’Allemagne et de proscrire les autres.


Le ministère de l’Éducation du Reich se chargea d’édicter les programmes et les manuels furent réécrits. Anciennement assurée par les écoles confessionnelles, l’éducation des jeunes Allemands fut désormais une mission d’État. Les professeurs devinrent des fonctionnaires du gouvernement. Or tout cela, cet État si large, disposant de pouvoirs si grands, si étendus, n’était-ce pas là le grand rêve des socialistes ?


Une autre objection est souvent entendue : les socialistes n’ont jamais parlé de la « race » et le racisme est contraire au socialisme. Mais comme l’explique bien Benoît Malbranque, le racisme lui-même est une idée collectiviste : il ne peut s’établir que dans un esprit qui considère que chacun appartient à un groupe particulier. Pour reprendre les mots du représentant au Congrès américain Ron Paul, « le racisme n’est qu’une affreuse forme de collectivisme, une façon de considérer les hommes comme faisant partie de groupes plutôt que comme étant des individus. Les racistes considèrent que tous les individus qui partagent des caractéristiques physiques superficielles sont pareils : étant collectivistes, les racistes ne pensent qu’en termes de groupes ».


Table des matières ici


A lire aussi : l’interview de l’auteur sur Contrepoints

 

 



 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie en terminale et en classes préparatoires à Paris. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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Bon article, ça nous change des prédictions du cours de l'or à 1800 dollars avant la fin de l'année, ou de l'argent à 100 dollars.


3,2,1 pluie de notes négatives...
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Comment est-ce possible? non! ce n'est pas une erreur? ce n'est pas exagéré ?
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Rien n'est jamais ni tout blanc ni tout noir dans la vie.
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D'où l'intérêt de lire plusieurs ouvrages avec différents points de vues afin de se forger sa propre idée sur la question à l'aune des faits historiques concrets observés et de ses propres valeurs morales... enfin, si tant est que les valeurs morales que nous avons sont bel et bien morales, c'est-à-dire des valeurs qui respectent la liberté de chacun et ne sont pas basées sur la simple jouissance d'un pouvoir absolu et illimité à n'importe quel prix.

;-)
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L’antiracisme sans races, ça va être compliqué !
Le mot « race » vient d’être officiellement supprimé des documents officiels. En finir avec le mot pour éradiquer les maux : n’est-on pas une fois encore en pleine pensée magique ? D’ailleurs, s’il n’y a pas de races, comment peut-il y avoir du racisme ?

Rassurez-vous. Si elle affirme en effet ne plus reconnaître « l’existence d’aucune prétendue race », la République française déclare toujours qu’elle « condamne le racisme ». En fait, ce qui va être plus difficile à justifier, c’est la condamnation pour « incitation à la haine raciale », c’est-à-dire pour incitation à la haine de quelque chose qui n’existe pas. Il va aussi être plus difficile de justifier l’apologie du métissage, qui désigne désormais un mélange d’entités imaginaires, voire la promotion de la « diversité », puisqu’« il n’y a pas de diversité des races » (François Hollande, 12 mars 2012). Enfin, comme les gens s’entêtent à voir et reconnaître des « races » autour d’eux, il va falloir les persuader qu’ils sont victimes d’une illusion d’optique. Tous mes vœux à ceux qui voudront se charger de cette tâche !

Cela dit, vous n’avez pas tort de parler de pensée magique, puisqu’on confond les mots et les choses. On pourrait aussi parler de démonologie, dans la mesure où il s’agit d’énoncer des formules rituelles et des mantras pour exorciser les “pensées mauvaises”. Mais on ne peut qu’être frappé également de la concomitance entre l’affirmation de la non-existence des races et l’offensive de l’idéologie du genre, qui raisonne à partir de prémisses identiques. La race serait comme le sexe une « construction sociale » sans réalité substantielle. D’où une même stratégie, typiquement orwellienne, de substitution lexicale : « population » au lieu de « race », « genre » au lieu de « sexe », « parent » au lieu de « père » et « mère ». L’idée sous-jacente est que lutter contre le racisme implique de nier l’existence des races, tout comme lutter contre le sexisme conduirait à nier l’existence des sexes. La réalité est évidemment qu’on peut accorder aux hommes et aux femmes les mêmes droits sans exiger d’eux qu’ils deviennent androgynes. Et qu’on n’assurera pas l’égalité par la négation de la diversité, ou par sa réduction à la mêmeté.

L’analyse de l’ADN permet de définir des groupes d’ascendance au sein de l’espèce humaine, que « les différences génétiques entre groupes humains existent » et qu’elles « sont ancrées dans l’histoire déjà longue de l’humanité ». Le fait est que depuis le premier séquençage du génome humain (2001), les travaux se multiplient sur les marqueurs génétiques qui identifient des appartenances de groupes. La diversité humaine n’est donc pas seulement individuelle, mais aussi collective, la prise en compte de ces pools génétiques permettant de retracer la phylogénie des populations humaines. Ce n’est évidemment pas qu’une affaire de peau, puisqu’en médecine légale on peut aussi bien identifier l’appartenance ethnique par l’examen du squelette ou celui de l’ADN. Comme l’écrivaient Nancy Huston et Michel Raymond dans Le Monde du 17 mai dernier, dire que l’espèce humaine s’est diversifiée au cours de l’évolution en populations qui possèdent des marqueurs génétique distincts est une simple constatation, qui n’implique aucun jugement de valeur.

Les théories racistes sont celles qui, soit postulent une inégalité entre les races, soit considèrent l’appartenance de race comme facteur essentiel de l’histoire des hommes, ce qui implique la toute-puissance du déterminisme racial. Il n’y a plus grand monde aujourd’hui pour souscrire à ce genre de théories. Au sens des comportements, le “racisme” est une attitude de méfiance ou d’hostilité irraisonnée, souvent instinctive et spontanée, envers ceux qui appartiennent (ou qu’on croit appartenir) à une autre race. Cette méfiance ou cette hostilité n’a évidemment pas besoin d’être “théorisée” pour se manifester. Ce n’est qu’une forme parmi d’autres d’altérophobie ou d’hétérophobie, c’est-à-dire d’allergie à l’Autre-que-nous.

J’y ajouterai une troisième forme de racisme. C’est celle qui consiste à déclarer les différences inexistantes, superficielles ou sans importance. On ne stigmatise plus l’Autre, on dit seulement que cet Autre n’existe pas, qu’il n’est en définitive que le Même. Ce racisme-là se pare souvent du masque de “l’antiracisme”. Plus pervers, il n’en est aussi que plus dangereux.

11 août 2013
Nicolas Gauthier

Kévin Barth, expert en géostratégie: Une intervention militaire ne résoudra pas la crise : " elle ne fera que compliquer davantage la donne ainsi qu'il en est de toutes les interventions américaines ces dernières années dans les quatre coins du monde".

" Nous sommes au seuil de la troisième guerre mondiale . Le Moyen Orient se déstabilise de jour en jour .. je crois que les pressions du lobby israélien est derrière ce virage dangereux que vient de prendre l'administration Us "

Obama ira-t-il jusqu'à faire entrer son nom dans les annales de l'Histoire à tire de président Us qui a déclenché la 3ème guerre mondiale ?

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LoloBis - 12/23/2012 at 4:16 PM GMT
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