Il est rare
de regarder vers l'avenir économique et de voir ce qu'il réserve...en
tout cas assez tôt pour en tirer parti. Aujourd'hui, cela est possible.
Après avoir subi un siècle d’abus par des politiciens
flatteurs, encouragée à tous les niveaux par les masses
bruyantes, l'économie américaine se dirige à la fois
vers un iceberg, Moby Dick et un U-Boat.
Ainsi que je
l’expose ci-dessous, il est possible d’analyser la situation
grâce à une combinaison de facteurs qui, mis ensemble, ne
laissent que des choix difficiles, assurant que le gouvernement tentera
d'honorer ses nombreuses obligations avec du papier monnaie de peu de valeur.
Seulement, cette fois-ci, et pour les raisons qui vont vous être
expliquées, l'inflation va déclencher une crise
monétaire d'une ampleur telle que peu de gens en ont vécu.
Voilà pour la mauvaise nouvelle.
La bonne nouvelle, c'est que si vous vous y préparez, vous
pourrez profiter des évènements qui s’annoncent.
78 millions.
Ce chiffre est la clé qui vous servira pour guider avec
succès votre portefeuille à travers les écueils de la
crise monétaire qui se prépare aujourd'hui. Et si vous jouez
bien, ce chiffre est également la clé qui vous permettra de
faire beaucoup d'argent au cours des dix prochaines années.
78 millions, c'est le nombre de baby-boomers qui sont à la
retraite ou qui s'en approchent. C'est la plus grosse explosion
démographique de l'histoire américaine, et elle
représente 26 % de la population.
Et nombre de ces 78 millions sont dans le pétrin. Tandis qu'ils
approchent de la retraite, ils accusent encore des niveaux de dette
historiques, et possèdent en moyenne un actif net terriblement
insuffisant, dont la plus grande partie est fondée sur des prix immobiliers
instables.
En fait, 25 % des baby-boomers qui partent à la retraite
(près de 20 millions en tout) possèdent un actif net de moins
de 50 000 $. Pas besoin d'être comptable pour voir qu'avec la
monnaie dévaluée d'aujourd'hui et une espérance de vie
plus longue, ils n’iront pas très loin avec si peu.
Cela risque de se transformer en une vraie tragédie.
Après tout, qu’y aurait-il de plus triste que des millions de
gens luttant toute leur vie pour atteindre le rêve américain
pour finalement découvrir que l'âge d'or n'est qu'un fantasme,
leurs richesses ayant été absorbées par des
décennies d'inflation et d’impôts que les politiciens et
les bureaucrates ont dilapidé pour financer leur propre
réussite politique ?
En 1930, la part totale de l'économie américaine
contrôlée directement par le gouvernement ou dépendante
de lui s'élevait à environ 11 %, laissant les 89 % restants aux
mains des entreprises privées.
Aujourd'hui, selon les calculs de Milton Friedman, la part du
gouvernement dans l'économie américaine, incluant le temps et
les ressources nécessaires afin de respecter toutes les
réglementations, a enflé pour atteindre plus de 50 %,
réduisant ainsi le système de libre entreprise, créateur
de richesses, à un simple moteur auxiliaire au service du
gouvernement.
Pas étonnant que tant de gens vivent en ne voyant pas plus loin
que leur prochain salaire.
Ce que tout cela signifie, et comment en profiter.
La dette du gouvernement américain a atteint aujourd'hui 14.000
milliards de dollars, et cela sans prendre en compte ses obligations sans
provisions à l'égard de la sécurité sociale et de
l'assurance-maladie, dette que les baby-boomers partant à la retraite
demanderont bientôt à percevoir.
Après avoir ajouté la sécurité sociale,
l'assurance-maladie et toutes les autres obligations que le gouvernement
devra payer plus tard, la dette actuelle atteint en réalité
plus de 100 000 milliards de dollars, une somme si faramineuse que pas
une personne sur un million ne sait vraiment ce qu'elle représente.
Essayons donc de mettre ce chiffre en perspective. Mille milliards,
c’est 1000 X 1000 X 1000 X 1000, autrement dit un million de millions.
Dans son premier discours au congrès, le président Reagan,
lui-même très dépensier, a fait remarquer avec exactitude
qu'une liasse de 10 cm d'épaisseur de billets de 1000 $ fait de vous
un millionnaire, et que mille milliards de dollars représenteraient
une liasse de près de 108 km de haut. Et le gouvernement
américain doit 100 de ces liasses vertigineuses de billets de 1000 $.
C'est beaucoup d'argent. Et ce n'est pas n'importe quelle sorte
d'argent. De manière très surprenante, cette devise à
découvert d'un gouvernement en situation de banqueroute est toujours
la monnaie de réserve de presque toutes les nations du monde aujourd'hui.
Mais nous pensons que cela ne va plus durer très longtemps. Afin
d'honorer sa dette et de pouvoir continuer à fonctionner, le
gouvernement américain doit vendre de l'ordre de 2,5 milliards de
dollars par jour de bons du Trésor, dont la plus grande partie
à des étrangers qui détiennent déjà
environ 9000 milliards de dollars de papier américain. Dès que
les étrangers arrêteront d'acheter les fonds du Trésor
américain, toute cette escroquerie se défera. Et lorsqu'elle
commencera à se défaire pour de bon, et que les riches
étrangers, puis les gouvernements se déferont de leurs dollars,
la rapidité et la profondeur de l'effondrement monétaire seront
vertigineuses.
Mais revenons aux
baby-boomers.
Même si des millions d'entre eux auront la chance de pouvoir
vivoter pendant un ou deux ans dans une caravane, leurs maigres avoirs ne
leur suffiront pas pour les 20 ou 30 ans de retraite que la médecine
promet aujourd'hui. Pour cela, il leur faudra compter sur les aides
insignifiantes du gouvernement. Et s'ils ne possèdent rien d'autre,
ils ont tous une boîte aux lettres qui suffira
tout à fait pour recevoir les chèques de Washington.
En fait, selon la Fed, une majorité d'Américains à
la retraite compterait déjà sur la sécurité
sociale pour au moins 80 % de leurs revenus.
Et cela rend la sécurité sociale et l'assurance-maladie
politiquement intouchables, quelques mauvaises que soient les
conséquences de ces programmes sur l'économie
américaine. Comme ils se rendent compte qu'il est très
difficile pour les États-Unis de freiner leurs dépenses
prodigues et qu’ils n’ont ni l’intention ni la
capacité de rembourser leurs dettes de 60 billions de dollars dans une
monnaie approchant ne serait-ce qu'un peu sa valeur d'aujourd'hui, les
étrangers sont de plus en plus méfiants lorsqu'il s'agit
d'accumuler plus de billets verts.
Par exemple Reuters a
rapporté que « les marchés obligataires et
d’échange s'efforçaient de résoudre le
problème des commentaires du gouverneur de la banque centrale
chinoise, Zhou Xiaochuan, selon lesquels son pays
avait un plan concret afin de diversifier ses réserves de 1000
milliards de dollars, et envisage à cette fin diverses options
».
Normalement, plus les investisseurs étrangers deviennent
sceptiques, plus les taux d'intérêt doivent monter afin de les
inciter à continuer à lever la main lors des ventes aux
enchères du Trésor… Et à ne pas vendre à
bas prix les réserves qu'ils possèdent déjà.
Mais même cette route, en tout cas pour le moment, est
fermée. Cela est dû au rôle critique de l'immobilier dans
l'économie d'aujourd'hui et dans l'état financier de tant de
millions d'Américains propriétaires de leur maison. Tout
simplement, des taux d'intérêt plus élevés
auraient des effets dévastateurs sur le déjà faible
marché de l'immobilier et ruinerait une population lourdement
endettée, surtout les baby-boomers à court d'argent, et
augmenterait encore un peu plus le coût de l'emprunt du gouvernement.
En d'autres mots, l'augmentation des taux d'intérêt n'est pas
une solution.
Mais alors, que doivent faire les bureaucrates nerveux ?
La réponse : dévaluer la monnaie, et ceci aussi
discrètement que possible. Cela permettrait au gouvernement d'honorer
ses obligations, mais avec encore plus de dollars sans aucune valeur. C'est là leur seul moyen
de gagner du temps.
En réalité, le président de la Fed, Ben Bernanke, a pour ainsi dire dévoilé cette
stratégie lors d'un discours à Francfort l’année
dernière.
« Il serait juste de dire que l'agrégat monétaire
et l'ensemble du crédit n'ont pas joué un rôle central
dans l’élaboration de la politique monétaire
américaine ».
En d'autres mots, la quantité totale d'argent dans le
système, c’est à dire ce que nous « imprimons
», est tout ce que le gouvernement trouve pratique d'un jour à
l'autre. Cela est une manière politique d'admettre que le gouvernement
américain prévoit de rembourser sous forme de papier toutes ses
nombreuses obligations et d'accélérer une tendance qui est
née avec la création de la Réserve
Fédérale en 1913.
Ne vous y trompez pas, c’est une stratégie de
désespoir, mais au point nous en sommes, c'est la seule option pour un
gouvernement dont les décennies de dépenses insouciantes ont
mené l'économie dans un cul-de-sac dont le sol est fait de
sables mouvants. Et il n'y a aucun moyen de s'en sortir. Le mieux qu'ils
puissent espérer, c'est de retarder l'inévitable aussi
longtemps qu'ils le peuvent. L’expression du jour ? « Pourvu
que ça ne tombe pas sur moi ».
La mort du dollar
En cette époque de communication instantanée, le
gouvernement ne peut pas cacher la vérité, en tout cas pas
très longtemps. Ainsi, bien qu'il ait arrêté de publier
les chiffres du M3, de plus en plus de gens se rendent compte que nous sommes
coincés.
Il sera bientôt temps de rendre des comptes. Et quand ce jour
arrivera, cela sera plus rapide et plus brutal que ce à quoi presque
tout le monde s'attend. Le tableau financier mondial sera complètement
redessiné, et une douloureuse série de bouleversements
économiques préparés par des décennies de
flatteries politiques commencera.
Même si personne ne peut dire avec certitude de quoi sera fait le
désastre, il y a quand même une vérité que vous
pouvez mettre à la banque. Tout au long de l'histoire de
l'humanité, l’or a toujours maintenu sa valeur en tant
qu'instrument monétaire. Aucune monnaie papier ne peut revendiquer ce
genre de durabilité antichoc, et encore moins le dollar, qui a perdu
70 % de sa valeur depuis l'abandon de l'étalon or en 1971. Le dollar
étant détaché de l’or, la valeur du billet de 20 $
qui se trouve dans votre poche se rapproche de sa valeur intrinsèque :
un objet recyclable.
Au cours des semaines, des mois et des années à venir,
l’or, l'argent, ainsi que d'autres valeurs tangibles, vont une fois
encore devenir bien plus que d'obscures valeurs financières
rangées dans un coin de la page des matières premières. Elles sont sur le point de faire la une.
Quand cela arrivera, les prix des métaux, ainsi que ceux des
actions performantes dans l’or et dans l'argent que nous suivons pour
le compte des abonnés à notre newsletter, International Speculator,
vont atteindre des niveaux vertigineux.
Il est à espérer que parmi les 78 millions de
baby-boomers, assez nombreux seront ceux qui se rendront compte de la
réalité profonde de leur situation assez tôt pour en
tirer parti. Pour nombre d'entre eux, cela pourrait bien être la
dernière chance de profiter d'un âge d'or digne de ce nom au
lieu de travailler dur chez McDonald's jusqu'à 90 ans.
Doug Casey
CaseyResearch.com
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