Le Pape et Lincoln

… Mentionné aujourd’hui à l’occasion de son discours devant le Congrès des Etats-Unis est l’homme qui, lors de son premier discours d’investiture, a apporté son soutien à un amendement constitutionnel qui aurait ancré l’esclavagisme à la Constitution américaine (appelé l’amendement Corwin). Celui-là même qui a prononcé des douzaines de discours en faveur de la déportation des Noirs hors des Etats-Unis et travaillé à cette fin jusqu’à ses derniers jours. Celui-là même qui a menacé d’invasion et de bains de sang tout Etat qui oserait refuser de collecter la taxé fédérale récemment doublée. Celui-là même qui a mené une guerre total de quatre ans contre ses propres citoyens et fait plus de 850.000 morts et deux fois plus de blessés. Celui-là même qui a illégalement suspendu l’Habeas Corpus et fait arrêter des dizaines de milliers de ses critiques, dont des élus locaux, des éditeurs de journaux et des membres du Congrès. Celui-là même qui a fait fermer des centaines de journaux de l’opposition et fait emprisonner leurs éditeurs et propriétaires. Celui-là même qui a récompensé des généraux comme Grant, Sherman et Sheridan pour avoir assassiné en masse des citoyens du Sud et dérobé des dizaines de millions de dollars de propriété privée. Celui-là même qui s’est tu alors que ses soldats violaient des femmes du Sud. Ce capitaliste de copinage qui a passé sa vie au service des intérêts des grosses entreprises du Nord qui cherchaient à piller ses citoyens par des tarifs protectionnistes, des programmes d’aides aux sociétés parasites et une banque nationale dirigée par des politiciens. Celui-là même qui a versé des millions de dollars aux sociétés ferroviaires qui l’ont élu. L’homme qui a lui-même détruit l’union volontaire établi par les Pères fondateurs et remplacé le fédéralisme par une union soviétique, centralisée, bureaucratique et obligatoire maintenue par la force. Celui-là même qui s’est obsessive ment exprimé à l’aide d’armes de destruction massive toujours plus puissantes contre ses confrères Américains, hommes comme femmes. L’athéiste qui épiçait ses discours de rhétorique religieuse pour tromper le public qu’il percevait comme une masse d’idiots ignorants.

Le Pape Francis n’a pas mentionné Jésus Christ une seule fois dans son discours devant le Congrès. Il a réservé ses éloges au véritable « Dieu » de l’Etat américain, au « Père » Abraham Lincoln.