In the same category

Le paradigme de cécité.

IMG Auteur
Published : October 31st, 2013
787 words - Reading time : 1 - 3 minutes
( 13 votes, 4.9/5 ) , 1 commentary
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
1
comment
Our Newsletter...
Category : Editorials

Quelque chose est en train d’aspirer  l’air du terrarium fétide qu’est la politique Américaine, faisant par là même hyperventiler les lézards, tarentules et scorpions qui y cohabitent. Ce quelque chose n’est autre que la bouche d’évacuation qui petit à petit fait disparaître le capital. Les fraudes comptables, les mensonges dans les statistiques,  la manipulation des prix, les positions à découvert sans couverture et les rackets de carry-trade ne pourront pas dissimuler la réalité plus longtemps. La nation court à sa perte – si ce n’est qu’à hauteur de 99%. Le pourcent qui reste, celui qui se trouve à l’extérieur du terrarium, nage dans une piscine de richesse notionnelle qui finira elle aussi par s’écouler dans le siphon, les laissant là tels des carcasses déchiquetées attendant que les corbeaux viennent s’en nourrir.

La raison pour laquelle tout le monde semble impuissant et que chacun sait que s’il fait quoi que ce soit sa réputation s’en trouvera salie. Alors personne ne fait rien, sur fond de cris stridents de lézards et de susurrements de serpents. La nature a pris le dessus sur les personnalités, et la nature conduit désormais l’Humanité aveugle vers là où elle devrait se trouver. Un endroit plus restreint, plus simple, plus localisé. Et les soubresauts de révolte des politiciens ne pourront que rendre notre grand voyage plus pénible et désordonné. Le train est en marche.

Toute forme de pouvoir - politique, entrepreneuriale, médiatique, ou de la tour d’ivoire – est incapable de comprendre que le projet humain a changé. L’idée est désormais à un retour à l’époque médiévale, non pas dans le sens Pulp Fiction, mais pour ce qui est de l’arrangement de notre vie quotidienne. La nature nous demande de dire gracieusement au revoir à notre modernité actuelle. Si nous refusons de le faire dans la grâce, alors Mère Nature nous en sortira par des coups de pieds aux fesses et nous traînera, malgré nos protestations, vers notre nouvelle réalité. C’est le problème auquel se heurte actuellement le gouvernement, bien que cela ne soit pas expliqué de manière à ce que le public puisse le comprendre. Un manque d’explications conduit à un manque de souveraineté. Et un échec de la souveraineté conduit à un échec décisionnel.

C’est quelque chose que je comprends d’autant mieux que j’ai récemment passé trois jours dans une région très particulière des Etats-Unis : Orange County, en Californie, plus particulièrement le fiasco connu sous le nom d’Irvine. Cette ‘ville’ était autrefois un ranch qui s’étalait sur des centaines de milliers d’acres construit sur d’anciennes terres Espagnoles par un certain James Irvine, un immigrant Irlandais qui a fait fortune en vendant des produits alimentaires lyophilisés pendant la ruée vers l’or Californienne avant de se lancer dans l’immobilier. La ville nommée après lui – et aujourd’hui toujours contrôlée par une société immobilière privée qu’il a autrefois fondée – se vante d’être pensée rationnellement. Ce qu’elle entend par là, c’est qu’elle excelle dans l’art de fabriquer des volumes énormes de jolies banlieues au meilleur profit possible.

Cela prouve entre autres que l’organisation rationnelle n’a rien à voir avec l’intelligence, parce que le résultat final est un cauchemar de dépendance au secteur automobile, peut-être même encore plus que Los Angeles. Il est également un cauchemar d’uniformité étouffante, de déconnection, d’ennui et, avant toute autre chose, d’absence de futur. Les Américains ne pourront jamais poursuivre leur motorisation forcenée une autre génération durant, et pourtant, la société Irvine continue de confectionner de nouvelles monocultures immobilières et de nouveaux centres commerciaux avec la confiance abrutie de ceux intoxiqués par les âneries du Rotary Club. C’est par le même état d’esprit qu’est bâtie la politique de droite d’Orange County.

Orange County, et les autres endroits qui lui ressemblent, représentent un gros problème pour notre pays. Ils sont le produit de forces économiques émergeantes que les Hommes ne peuvent que prétendre contrôler grâce à leur organisation rationnelle. Il est impossible de les réparer. Ces endroits sont trop étendus et nous n’aurons jamais suffisamment d’argent pour cela. La formation de capital est handicapée, et notre situation n’ira que de mal en pis. Une crise s’y développera d’ici ces dix prochaines années, peut-être même bien avant cela. Et ceux qui y vivent verront leur propriété perdre sa valeur et devront prendre la décision de partir. Ils ne baisseront pas les bras facilement, ce qui entraînera des conflits politiques conséquents, mais ils finiront par perdre.

Un retour à l’époque médiévale signifie un retour à des villes plus petites et plus spécialisées, concentrée sur un type particulier de commerce, en fonction de la région dans laquelle elles se trouvent. Sous de telles conditions, le gouvernement fédéral ne pourra subsister. Le spectacle de clowns qui se joue actuellement à Washington n’en est qu’un symptôme.


<< Previous article
Rate : Average note :4.9 (13 votes)
>> Next article
James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
WebsiteSubscribe to his services
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
" La Nature conduit désormais l'humanité aveugle vers là où elle devrait se trouver " .
" La Nature nous demande de dire gracieusement au revoir à notre modernité actuelle. Si nous refusons de le faire dans la grâce, alors Mère Nature nous en sortira par des coups de pieds aux fesses et nous traînera, malgré nos protestations, vers notre nouvelle réalité. "
Quelle poétique lucidité !
Les modernes ont choisi, en 1913, de foncer, tête baissée, dans une course folle qui aura, finalement , duré un siècle . Voici venu le moment de payer la note, car leur monstrueux moteur, survitaminé à l'argent-dette, va nous péter à la figure. Il n'y a plus rien à faire, Mère Nature, qui a toujours le dernier mot, matera cette humaine arrogance.
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
Latest comment posted for this article
" La Nature conduit désormais l'humanité aveugle vers là où elle devrait se trouver " . " La Nature nous demande de dire gracieusement au revoir à notre modernité actuelle. Si nous refusons de le faire dans la grâce, alors Mère Nature nous en sortira  Read more
LOUIS L. - 11/6/2013 at 4:51 PM GMT
Rating :  1  0
Top articles
MOST READ
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS
Take advantage of rising gold stocks
  • Subscribe to our weekly mining market briefing.
  • Receive our research reports on junior mining companies
    with the strongest potential
  • Free service, your email is safe
  • Limited offer, register now !
Go to website.