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Le phénomène monétaire global dont personne ne parle

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Published : November 02nd, 2015
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Category : Gold and Silver

J’aimerais vous faire part, en quelques graphiques, un phénomène monétaire remarquable que personne, ou presque, n’aborde publiquement.

 

Comme vous pourrez le voir ci-dessous, les banques centrales du monde, notamment les banques occidentales gouvernées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont vendu de l’or tout au long des années 1990 et jusqu’au début du siècle. Le rôle joué par la Réserve fédérale est tenu secret, mais son implication est rendue évidente par une abondance de preuves circonstancielles. Puisqu’elle est responsable de la devise de référence internationale et de la superpuissance mondiale, les banquiers centraux du monde n’ont pas pu prendre de décision majeure sans l’implication de la Réserve fédérale, du Trésor et de leur machinerie bancaire globale constituante.

 

Les achats d’or par les banques centrales, du moins celles qui ont accepté de rendre leurs achats publics, ont commencé à devenir positifs en 2010 au plus tard.

 

Les observateurs ne s’attendaient pas à voir cette tendance se poursuivre, comme nous le prouvent les prédictions faites pour les années 2012 et suivantes représentées par ce premier graphique de RBC/Bloomberg.

 

 

Ce graphique montre peut-être le plus clairement la manière dont les banques centrales occidentales ont accru leurs volumes de ventes d’or dans l’objectif de prendre le contrôle puis d’écraser le prix de l’or, pour le porter jusqu’à 250 dollars l’once en 1999-2001.

 

Il est intéressant de noter que cet évènement est désormais connu sous le nom de Brown's Bottom. En Angleterre, Gordon Brown, alors Chancelier de l’échiquier, a très publiquement décidé de vendre 400 tonnes de l’or britannique entre 1999 et 2001, afin de sauver des banques aux positions à découvert trop importantes.

 

La plus grosse vente d’or a été enregistrée en 2005, alors que les banques centrales tentaient de mettre fin à la flambée du prix de l’or, qui était récemment passé de 250 à 450 dollars. Cette vente a été coordonnée sous les Accords de Washington, une sorte d’accord informel entre certaines banques centrales occidentales, d’abord signé en 1999 puis révisé et élargi en 2004.

 

Les banques centrales européenne, suédoise, suisse et britannique ont été impliquées. Bien qu’elle n’ait pas été signataire, la Réserve fédérale était évidemment impliquée. En août 2009, l’accord passé entre 19 banques centrales a été rallongé pour cinq ans.

 

Décrit positivement par les médias comme étant « bon pour l’or », cet effort de coordination était destiné à permettre aux banques d’allier leurs efforts en évitant de perturber les marchés comme l’avait fait la Banque d’Angleterre en 1999, tout en leur offrant la possibilité de gérer leurs ventes et annonces de vente sans trop affecter le prix de l’or.

 

Comme nous le montre le graphique ci-dessous, les ventes d’or par les banques centrales n’ont pas rencontré un grand succès, et le prix de l’or a continué de grimper alors même que les banques tentaient de le contrôler au travers de la vente de métal physique. Il existe d’autres instruments que les banques centrales ont pu employer pour contrôler le prix de l’or.

 

 

Ce simple graphique explique de manière frappante à quel point des prévisions d’un déclin des achats d’or par les banques centrales après 2011 ont pu se tromper.

 

Depuis cette date, les achats des banques centrales ont atteint des records sur 48 ans.

 

 

Voici ma propre explication de ce retournement de tendance en termes d’achats d’or par les banques centrales.

 

Le retournement coïncide avec ce que moi-même et d’autres analystes appelons la guerre des monnaies, un terme employé dans un livre chinois publié en 2007 intitulé Currency Wars (货币战争), ainsi que dans le livre du même nom publié en novembre 2011 par Jim Rickards.

 

C’est un phénomène différent des guerres des devises dont aiment parler les médias financiers, puisque la dévaluation des devises nationales dans l’objectif d’obtenir un avantage compétitif est plus un artéfact des années 1930. Cette nouvelle guerre des monnaies implique une remise en question du dollar en tant que devise de référence, une condition inhabituelle pour une devise fiduciaire, adoptée suite à la fermeture du guichet de l’or par Nixon en 1971. A la fin de la seconde guerre mondiale, les accords de Bretton Woods ont été établis afin de garantir le rôle du dollar en tant que devise directement liée à l’or, et échangeable contre de l’or par les autres banques centrales et gouvernements.

 

 

Je ne peux certes pas prédire où tout cela nous mènera, mais si nous pouvons apprendre quelque chose de la London Gold Pool, c’est qu’en l’absence d’actions draconiennes par les gouvernements, les forces de marché tendent à surpasser ces efforts au fil du temps.

 

Comme je le répète depuis de nombreuses années, l’objectif naturel d’un régime global de devises fiduciaires est un gouvernement unipolaire, ou du moins au parti unique, d’une oligarchie centralisée plutôt que de démocraties souveraines. La relation entre les divers pays du monde avec les autorités en zone euro est un récent exemple de ce totalitarisme ou néo-corporatisme sur une petite échelle ; d’un entraînement pour le totalitarisme inversé, ou le néo-corporatisme des bureaucrates et de leurs sponsors. Le TTP et le TTIP n’en sont que les poteaux indicateurs.

 

Un point qui me frustre particulièrement est le temps qu’il a fallu à certains économistes et commentateurs pour réfléchir aux programmes monétaires qu’on nous propose. S’ils les comprenaient, je doute qu’ils les accepteraient, même si leurs objectifs sont jugés être positifs.

 

 

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