Voilà une information comme je les affectionne. Certaines mauvaises
langues, qui jugent bien vite, diront, évidemment, c’est inquiétant,
apocalyptique et donc c’est bon pour vendre sa “soupe”… pessimiste.
Laissons-les dire.
Évidemment, ce type d’information, au premier abord, peut sembler
inquiétant. Pourtant, ce n’est pas là ni l’important ni l’essentiel.
Trouver cela inquiétant est une émotion. Considérer cela comme faisant
peur, c’est laisser les émotions et l’irrationalité prendre le pas sur
l’intelligence et la réflexion.
Cette information totalement vraie et vérifiable (vous avez le lien tout
en bas de l’article comme à chaque fois) est simplement révélatrice du
fonctionnement de nos économies, de notre système mondialisé.
Cette information pointe du doigt, froidement, nos faiblesses, nos
abandons, nos résignations et nos lâchetés de souveraineté.
Une entité au pouvoir financier considérable peut donc effectivement en
toute impunité “jouer” et miser 22 milliards de dollars contre les intérêts
souverains de pays européens qui sont composés de gens formant ce que l’on
appelle des peuples !
Le plus gros hedge fund du monde mise 22 milliards contre l’Europe
Voilà ce que nous rapporte cet article du quotidien économique Les
Échos.
“L’analyse des positions «vendeuses» du fonds Bridgewater montre qu’il
parie contre nombre d’entreprises allemandes, françaises et italiennes.
Bridgewater mise gros contre l’Europe. En quelques mois, le plus grand fonds
spéculatif au monde, gérant environ 160 milliards de dollars d’actifs, a
sensiblement augmenté ses positions à la baisse dans des entreprises du Vieux
Continent. Selon les chiffres analysés par Reuters et Bloomberg, le total de
ces positions s’élèverait à 22 milliards de dollars.
Tout a commencé en Italie cet automne lorsque le fonds a pris des
positions « short » sur les banques du pays. Les bilans de la plupart d’entre
elles sont criblés de créances douteuses, qui minent leur performance et font
peser d’importants risques en matière de régulation. La Banque centrale
européenne presse les établissements de les nettoyer, mettant sous pression
leur cours de Bourse. Bridgewater s’est notamment attaqué à Intesa Sanpaolo.
Le hedge fund a ensuite pris des positions vendeuses sur d’autres sociétés
italiennes : Enel et Eni… pour un total de 18 sociétés représentant 3
milliards de dollars. Ces dernières semaines, il a étendu ses paris à la
baisse à toute l’Europe. Le fonds est « short » sur les allemands Siemens et
Deutsche Bank, l’européen Airbus, la française BNP Paribas, la banque
néerlandaise ING, Sanofi, Nokia ou encore sur le pétrolier Total… Il a pris
des positions courtes sur près de la moitié des sociétés du DAX allemand,
pour un total de 7,3 milliards de dollars outre-Rhin. Dans l’Hexagone, le
total s’élève à 4,5 milliards.”
L’abandon du politique et des… opportunités économiques !
Ce que nous montre cette information, c’est que nos pays ont été
abandonnés en rase campagne par l’élite au pouvoir, censée veiller aux
intérêts des populations qu’elle représente.
Elle représente encore officiellement et incarne “en semblant” – comme
dirait mon petit dernier quand il joue – le pouvoir, mais un pouvoir qu’elle
n’exerce pas pour laisser volontairement le champ libre aux forces
spéculatives et de marché.
Le combat à mener doit être donc politique par la reconquête de notre
souveraineté, c’est-à-dire du choix de décider nous-mêmes, citoyens, de notre
destin et de la façon dont nous souhaitons utiliser nos ressources. L’action
politique n’a de sens que lorsqu’elle est orientée vers le service du bien
commun.
Pour le reste, et en l’absence pour le moment d’alternative politique
crédible et cohérente, il ne vous reste plus qu’à considérer vos propres
opportunités économiques à titre personnel.
Et cet article vous en dit beaucoup sur ce que vous pouvez faire et les
opportunités que vous pouvez éventuellement saisir.
Je ne vous inciterai jamais à la spéculation, mais si le plus gros hedge
fund de la planète joue à la baisse massivement sur le secteur bancaire
européen, vous pouvez vous aussi parier à la baisse sur ces mêmes banques à
travers des trackers parfois éligibles dans vos PEA.
Autre élément de réflexion à vous soumettre : si Bridgewater joue
massivement à la baisse le secteur bancaire européen, cette entreprise crée
les conditions éventuelles d’une nouvelle crise bancaire de grande ampleur
nécessitant à terme une intervention massive de la BCE… ou aboutissant à
l’explosion de la monnaie unique l’euro.
Vous le voyez, en réalité, nous tournons en rond, comme des poissons
rouges dans un bocal, nous sommes toujours prisonniers du même bocal. Ce
bocal, c’est celui de l’Union européenne.
Notre soumission à l’Europe entraîne notre soumission à des entreprises
comme Bridgewater.
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les
causes. »
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !