L’effondrement de l’URSS en
1991 a été perçu par beaucoup comme le triomphe du capitalisme sur le
communisme. Il a marqué la fin de la guerre Froide. L’Occident avait gagné. Cette
perception était en revanche tout aussi prématurée qu’elle était trompeuse.
Les problèmes étaient encore bien loin d’être terminés. Aujourd’hui, nous les
retrouvons au sein du capitalisme même, dans l’arène de la monnaie papier.
L’Occident, comme Mao
Tsé-Toung l’a autrefois déclaré, n’est pas un tigre de papier… à moins bien
sûr que vous ne fassiez référence à sa monnaie.
En 1991, le communisme
s’effondrait. Mais le capitalisme, bien qu’il ne s’en rendait
pas encore compte à l’époque, a sombré dans la banqueroute après des
décennies de conflit avec le communisme. De nos jours, les anciennes
superpuissances communistes que sont la Russie et la Chine émergent à nouveau
et jouent la carte de l’or contre le Royaume-Uni, les Etats-Unis et les
devises papiers vulnérables de l’Ouest.
Les billets de banque Anglais
basés sur la dette ont été la raison de l’hégémonie de l’Occident trois cent
années durant. Grâce à leur capacité de financer la guerre par le crédit et
d’utiliser leurs billets de banque fondés sur la dette en tant que monnaie,
l’Angleterre des XVIII et XIXe siècles et les Etats-Unis du XXe siècle se
sont accaparés un pouvoir encore jamais vu depuis l’Empire Romain.
Dans les années 1900, la Chine
et la Russie ont échappé à la dominance capitaliste de l’Occident en se
tournant vers le communisme, un paradigme économique alternatif basé sur les
théories de Karl Marx, Friedrich Engels et Vladimir Lénine. Le communisme
était un amalgame à la fois capable et dysfonctionnel de théories infondées,
d’espoirs injustifiés et de totalitarisme.
Offrant un partage de la
richesse ostensiblement plus équitable que le paradigme bancaire du crédit et
de la dette, le Marxisme-Léninisme n’était autre qu’une trappe sanglante et
coûteuse dans laquelle la Chine et la Russie étaient certaines de tomber dans
leurs efforts d’échapper à la domination économique et politique de l’Ouest.
Les tentatives de l'Occident
de subjuguer la Russie et la Chine lui ont coûté les fondations mêmes de son
pouvoir économique et politique, c’est-à-dire sa capacité d’utiliser ses
billets de banques soutenus par la dette en tant que monnaie.
Au sein des économies
capitalistes, le papier monnaie soutenu par la dette possède une valeur
intrinsèque parce qu’il était autrefois échangeable contre de l’or sur simple
demande. L’or était à dire vrai la recette secrète du capitalisme,
l’ingrédient essentiel qui a transformé les billets des banquiers en quelque
chose de bien plus grande valeur que de simples obligations souveraines.
Depuis 1971, en revanche, les
billets de banque ne sont plus convertibles en or. La raison à cela est
qu’après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis, dans leurs efforts de
subjuguer militairement la Russie et la Chine, ont épuisé une trop grande
partie de leurs réserves d’or, ce qui les a forcés à mettre fin à la
convertibilité de leur monnaie en métal jaune. En conséquence, toutes les
devises du monde qui étaient autrefois liées au dollar devinrent des devises
fiduciaires, c’est-à-dire des devises qui n’ont une valeur que parce que le
gouvernement l’exige.
Après 1971, il ne fut plus
qu’une question de temps pour que les billets de banque soutenus par la
dette, qui n’était plus convertibles en or, commencent à devenir instable et
à perdre de leur valeur. Aujourd’hui, en 2013, elles ne valent quasiment plus
rien.
La
valeur de la monnaie papier d’aujourd’hui est déterminée uniquement par les
paris que font les spéculateurs grâce à leurs effets de levier dans l’espoir
d’en tirer des profits sur le court terme. Après que la convertibilité du
dollar en or ait été abolie, les devises modernes ne devinrent rien de plus
que des coupons de papier portant une date d’expiration écrite à l’encre
invisible.
Aujourd’hui, l’Occident et ses
banquiers espèrent que personne ne s’en rendra compte et pensent qu’éviter un
effondrement hyperinflationniste de la monnaie
papier redonnera au monde confiance en le futur de leurs devises.
Mais de leur côté, la Russie
et la Chine se prépare à la possibilité d’un effondrement total. Elles
accumulent de l’or aussi rapidement que possible dans l’éventualité de voir
arriver une crise de la monnaie papier de plus en plus suspecte de
l’Occident.
Pour les anciens pouvoirs
communistes, l’heure de la revanche a sonné. Mais pour l’Angleterre et les
Etats-Unis, il est temps de récolter les fruits qu’ils ont semé.
Retour de coup :
effet, résultat ou conséquence inattendu et non-désiré.
Dictionnaire Merriam-Webster
L’ORIENT, C’EST L’OR AVEC UN
RUBAN ROUGE
Voici un extrait de l’article
intitulé China
Gold Imports from Hong Kong Climb
to record on Wealth, publié le 6 février
2013 par Bloomberg :
Les importations d’or de la
Chine depuis Hong Kong ont plus que triplé pour atteindre 310.861 kilos en
2012 contre seulement 95.529 l’année précédente. Au mois de décembre, ces
importations s’élevaient à 29.718 kilo, contre 28.978 kilos en novembre.
Dans cet article, Bloomberg
News note également le lien de plus en plus fort entre la richesse de la
Chine et l’accumulation d’or :
En
Chine, le revenu par tête en zone urbaine a augmenté de 12,6% en termes
nominaux en 2012 pour passer à 24.565 yuans, selon des données publiées par
le Bureau National des Statistiques le 18 janvier dernier. Le revenu net par
tête en zone rurale a augmenté de 13,7% en termes nominaux, et de 10,7% en
termes réels.
Non seulement la Chine
achète-t-elle des quantités d’or record, mais la Russie en achète encore
plus. Le 11 février dernier, dans un article intitulé Putin Turns Black Gold Into Bullion as Russia Outbuys World,
Bloomberg indiquait que le président Poutine investissait de plus en plus les
revenus pétroliers de son pays sur l’or.
Lorsque Vladimir Poutine
disait que les Etats-Unis mettaient en danger l’économie globale en abusant
de leur dollar, il ne faisait pas que parler. C’est là ce sur quoi il place ses
paris. Sa banque centrale a ajouté 570 tonnes d’or à ses réserves de métal au
cours de cette dernière décennie, soit un quart de plus que la Chine, selon
des données publiées par le FMI et compilées par Bloomberg. Cet or représente
trois fois le poids de la Statue de la Liberté.
La Chine, premier producteur
mondial d’or, et la Russie, quatrième plus important producteur d’or,
n’autorisent plus que le métal produit au sein de leurs frontières soit
exporté vers l’étranger. Cela signifie que les deux pays accumulent à la fois
de l’or par le biais d’achats, mais également par le biais de leur secteur
minier national.
LA GEOPOLITIQUE ET LE PRIX DE
L’OR
Monnaie et pouvoir sont les
deux faces d’une même pièce, et les deux sont au centre du marché de l’or
d’aujourd’hui. Au vu de la croissance de la demande en or de la Chine et de
la Russie, nous pourrions nous attendre à ce que le prix de l’or grimpe à
mesure que les réserves de métal disponibles diminuent.
Sandeep Jaitly est
l’auteur du Gold
Basis Service, un site internet réservé à ses clients qui s’intéresse au
développement de la base des marchés de l’or et de l’argent et du futur des
prix de ces deux métaux. Dans son communiqué de presse du mois de février, Jaitly fait référence à son récent article du 25 janvier.
Les bases/co-bases de l’or et l’argent chutent/grimpent, ce qui
indique qu’une part substantielle de la demande en métal physique n’est pas
satisfaite. Le prix de l’or est entré en phase de backwardation
au mois de février. En conséquence, la chute/hausse des bases/co-bases et la volatilité des métaux physiques par
rapport aux devises devrait augmenter. L’opportunité d’échanger de l’or pour
de l’argent devrait être saisie dès que le ratio or/argent franchira la barre
des 55.
Les observations de Sandeep Jaitly se sont avérées
très consistantes au cours de l’année 2012. La demande en or et en argent est
demeurée constante dans le même temps que les réserves disponibles pour ces
deux métaux subissaient des pressions, ce qui indique qu’une fluctuation de
leur prix à la hausse peut être attendue et que l’accumulation de métaux doit
être encouragée.
L’an dernier, en revanche,
l’or et l’argent ne se sont pas comportés comme prévu. Je suppose que cette
anomalie temporaire est attribuable à deux facteurs : 1, la
détermination des banques centrales et commerciales Occidentales de prévenir
tout nouveau mouvement de prix vertical sur le marché de l’or, comme cela
s’est produit en juillet-août 2011 alors que le prix de l’or grimpait de 27%
en seulement 60 jours ; et 2, la stratégie actuelle de la Chine qu’est
celle d’acheter de l’or au prix le moins élevé possible.
Le 11 février dernier, alors
que le prix de l'or s'effondrait pour retomber à 1642 dollars, Takoa de Silva, de chez Bull
Market Thinking, a demandé à un trader de Londres de lui
expliquer ce qu’il s’était passé.
Voici ce qu’il a dit au sujet de cet
effondrement : Je ne suis pas inquiet de la vague de vente d’aujourd’hui,
à vrai dire, je la trouve logique. J’ai été surpris qu’elle ait mis si
longtemps à se manifester, parce que de nombreuses opportunités de pousser le
prix jusqu’à un niveau aussi bas se sont déjà manifestées. Ce qui vient de se
produire est bon pour le marché. C’est une bénédiction. Nous n’en sommes pas
encore au record à la baisse de janvier qui était de 1625 dollars, mais pour
le moment, je ne pense pas que nous puissions espérer que le prix de l’or
passe en-dessous des 1642 dollars. Il existe un fort support pour ce prix.
C’est
d’ailleurs là la réaction typique du prix de l’or en période de Nouvel An
Chinois, parce que ceux qui ont une position à découvert savent que la
demande en métal physique sera nulle pendant quelques jours. Ils sont intelligents.
Ils ne font que pousser une monnaie intelligente jusqu’à ses limites. Pour
moi, c’est là une opportunité d’obtenir quelque chose à prix réduit pendant
un court instant. Il est impossible d’aller à l’encontre de la tendance en
matière de politiques employées par la Fed, etc… Sur le long terme, la monnaie règne.
Lorsqu’il parle de
l’opportunité d’obtenir quelque chose à prix réduit, il fait bien entendu
référence à la stratégie de la Chine. La Russie tout comme la Chine désire
acheter l’or de l’Occident au prix de plus faible possible. Tous les
investisseurs devraient en faire de même.
Dans ma récente vidéo YouTube Bankers,
England and Israel,
j’explique le rôle qu’ont joué les banquiers Occidentaux et l’Angleterre dans
la création de l’Etat d’Israël. Comme je l’ai déjà dit, la monnaie et le
pouvoir sont les deux faces d’une même pièce. La création de l’Etat d’Israël
n’est pas une exception à la règle.
Les observations que fait Sandeep Jaitly du marché de
l’or sont correctes. L’accumulation d’or et d’argent est conseillée. Pour ce
qui concerne le combat qui fait actuellement rage entre l’or et la monnaie
papier, les investisseurs sur les métaux précieux ont déjà placé leur monnaie
sur les gagnants, et devraient l’y laisser.
Achetez de l’or, achetez de
l’argent, gardez la foi.
|