L’opinion à la mode
en ce moment est que les économies occidentales seraient
confrontées à une stagnation de long terme. Aux yeux de ceux
qui défendent cette thèse, cet évènement est
dû au fait que l’innovation technologique serait interrompue.
L’argument principal est le
suivant. Les vraies innovations – les télécommunications,
le moteur à combustion interne, la radio, la pénicilline, les
antibiotiques, etc. – ont
déjà toutes été inventées.
De la charrette à la voiture
Internet et la téléphonie
sans fil nous simplifient la vie mais les gains économiques
qu’ils nous donnent ne seraient pas aussi grands que ceux perçus
par la génération qui a vu la fin des coursiers à chevaux
et leur remplacement par la voiture.
Les percées technologiques
seraient ainsi devenues triviales ou graduelles, motivées par des
consommateurs irrationnellement obsédés par les changements
mineurs de fonctionnalités opérés d’un
téléphone à l’autre.
Il y a sans doute une part de
vérité dans tout cela mais cette thèse semble
exagérée.
Les rendements sont décroissants dans la plupart des activités humaines mais la révolution
numérique continue de transformer l’économie mondiale et
ses percées majeures sont encore à venir : des voitures automatiques
aux drones commerciaux, en passant par les traitements médicaux
personnalisés grâce au génie génétique.
Le pessimisme économique a
de fait une longue tradition, de Thomas Malthus à Alvin Hansen, ce dernier annonçant en 1938 dans son ouvrage Full Recovery or
Stagnation? l’apparition d’une stagnation économique durable.
Depuis, le produit intérieur brut américain a pourtant été
multiplié par 13.
Sans compter que la
révolution nano technologique est en marche et pourrait constituer une
nouvelle révolution comparable aux trois autres : agricole,
industrielle et numérique. Bref, le long terme semble assuré. À moyen terme en revanche, les
choses semblent effectivement plus problématiques.
À moyen terme, bulles et croissance nulle ?
Car l’économie
française semble bien être la victime d’un choc
d’offre. Le scenario le plus probable pourrait être un retour à
une croissance faible suscitée par le retour progressif du
crédit à la consommation. La dette privée en augmentant
pourrait alimenter une légère croissance.
Le résultat n’a pas
de quoi faire envie. Car cette croissance nulle ou à peine positive
sera couplée à l’apparition de bulles et à une
consommation financée par des revenus gagés sur le futur.
Cela dit, il existe des moyens
pour renouer avec une croissance
durable. La baisse des dépenses
publiques en points de PIB et une baisse des prélèvements
obligatoires peut y conduire. Les entreprises basées sur des modèles
économiques obsolètes seront finalement remplacées et le
système bancaire sera amélioré.
La priorité du gouvernement
actuel devrait donc être de libérer l’offre. Si les innovations
technologiques pourront continuer à nous apporter une véritable
croissance à terme, il serait bon d’agir dès maintenant
pour en favoriser le potentiel et ne pas s’en servir d’excuse
à l’inaction actuelle.
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