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Les récentes révélations quant
à la manipulation du taux d’intérêt interbancaire
(LIBOR) par un essaim de termites ancré au plus profond du
système bancaire Britannique afin de tirer systématiquement quelques
milliards de centimes de bénéfice des opérations
effectuées en salle des marchés, représentent le dernier
coup porté à la crédibilité du système
monétaire global – et probablement un pas de plus vers
l’implosion de l’édifice rafistolé qu’est
celui des promesses brisées, des obligations piégées, et
de toutes ces autres manipulations encore enterrées trop
profondément pour que nous puissions en apercevoir la fumée.
Nous finirons peut-être un jour par apprendre que le grand homme de
Goldman Sachs qu’est Lloyd Blankfein a
bricolé avec la rotation de la Terre pour apporter un avantage de
quelques micro-millisecondes aux fraudes commerciales de sa
société. Après tout, en 2008, Lloyd lui-même avait
déclaré faire ‘le travail de Dieu’.
En clair, le système bancaire mondial est
complètement bousillé, et je ne suis absolument pas certain que
l’édition moderne du projet de civilisation puisse continuer
ainsi. Les handicaps de la formation de capital sont désormais si
profonds que nous ne pouvons plus faire confiance en rien ni personne. Les
anciens paris sont non seulement clos, plus personne n’ose miser sur
quoi que ce soit – j’entends par là ‘investir du
capital dans un projet visant à maintenir le bien-être de l’Humanité’.
Ce qu’il nous reste à faire aujourd’hui n’est plus
que d’amasser ce qu’il nous reste d’actifs n’ayant
pas encore été contaminé par de trop nombreuses
promesses.
Nous ceci contribuera à nous mener vers un
dangereux épisode de notre histoire politique. Un Hobbesien
menaçant avance péniblement vers la porte de sortie de
l’édifice enflammé qu’est celui du contrat social
mondial. C’est là que se situe toute l’importance du
principe de légitimité : il est la condition de base de la
gouvernance, tout particulièrement au sein de nations supposées
libres. Vous pouvez bien vous pencher des heures durant sur des questions de
redistribution – qui reçoit quoi -, mais lorsque vous commencez
à trafiquer les opérations monétaires les plus simples
au point que plus personne ne sache ce que vaut réellement la monnaie
ou ce qu’elle représente, alors vous portez atteinte à
votre société. C’est là la raison pour laquelle
nos républiques sont aujourd’hui sur le point d’être
pulvérisées.
La réalité n’aime ni la fraude ni les
astuces comptables. Elle est bien trop sérieuse pour cela. Elle finit
toujours par intervenir et mettre fin aux singeries.
L’Europe et les Etats-Unis se sont achetés un
mois par ci, un mois par là, dans le cadre du fragile statu quo
qu’est celui des contrats de vente à crédit. C’est
pourquoi ils ont créé le quantitative easing,
les TARP, les opérations de refinancement à plus long terme, et
cetera… Pensez-y comme à une série d’extincteurs
achetés à crédit pour plusieurs milliards d’euros.
L’Europe n’a aujourd’hui plus du tout
les moyens de s’en procurer de nouveaux. Ces derniers mois, il
n’a plus été question que de savoir si l’Allemagne
avait l’intention de continuer de supporter l’Espagne,
l’Italie, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et les banques
Françaises (ainsi que d’autres pays dont personne ne
connaît le nom, perdus entre le Danube et le golfe de Finlande), sans
pour autant que ces dernier n’aient à lui expliquer ce
qu’ils comptent faire de ces allocations. Bien que l’Allemagne se
soit fait une joie d’observer l’apogée du système Ponzi en zone Euro, une lumière clignote
désormais au-dessus du continent, signalant la fin de la partie. Tout
s’effondre. Tout le monde devient très pauvre, et très
vite. Mr Hollandaise a déjà scellé son destin avec son
stupide projet qu’est celui de s’en retourner vers le plateau de
jeu Ponzi. Et il ne fait aucun doute que le culte
de la vache sacrée de Merkel sera
réduit à néant lors des prochaines élections
nationales. Les pays du Club Med deviendront bientôt le
théâtre de violences de rues. La Hollande et la Finlande se
noieront dans l’alcool, et de l’autre côté de la
Manche, l’Angleterre ne ressemblera bientôt plus
qu’à un vieux bol de porridge brûlé. Voici à
quoi ressemblera la fin de l’été.
Aux Etats-Unis, les élections ressembleront de plus
en plus à un combat de lutte entre deux otages de l’oligarchie
corporatiste. Imaginez-vous cet idiot de Romney passer quatre mois à
dénoncer Obamacare, réforme ayant
été fondée sur l’exemple de sa propre
réforme des services de santé au Massachussetts, dans le
même temps qu’Obama continuera de prétendre qu’il
tient encore les rennes d’une économie au sein de laquelle
l’importance de la Loi diminue du fait même de ses propres
omissions et négligences.
Si vous ne vous sentez pas la force d’observer ce
spectacle, jetez simplement un œil sur les Etats-Unis : un terrain
vague servant de royaume à de futiles engins motorisés, terre
de soldes et de shopping à pas cher, peuplée de clowns
déprimés fardés de tatouages et se prenant pour des
Guerriers des Etoiles. Aucune nation de l’Histoire n’avait encore
pondu un œuf aussi décevant.
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