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Le quantitative easing va-t-il cesser ?

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Published : April 14th, 2011
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Category : Gold and Silver





La reprise des actions US et européennes depuis leurs plus bas de 2009 tient à quatre facteurs d’importance décroissante:  1/ le Quantitative Easing (la planche à billets) mis en place par les banques centrales US, britannique et européenne, consistant à imprimer ex nihilo de la monnaie de papier sans limite, avec laquelle elles achètent elles-mêmes -directement ou indirectement- obligations et actions dont les investisseurs et les banques privées ne veulent plus; 2/ les taux d’intérêts à court terme négatifs mis en place par les mêmes banques centrales pour relancer l’inflation, laquelle pousse certains investisseurs qui ne veulent pas garder du cash dont la valeur se déprécie vers l’achat d’actions et d’obligations; 3/ toutes sortes d’astuces comptables permettant aux Etats comme aux grandes entreprises multinationales de cacher leurs dettes ou de ne plus payer d’impôts (à l’instar de General Motors) ainsi que les nombreuses méthodes de manipulation des marchés boursiers (comme le high frequency trading, le flash trading, etc.); 4/ en dernier lieu, les profits faits par certaines entreprises sur ceux des marchés émergents qui ont connu une bonne croissance domestique.


Or, ces banques centrales étant confrontées à une spirale inflationniste domestique et mondiale dont elles sont les principales responsables pour avoir imprimé (et continuer de le faire) des masses colossales de fausse monnaie ex nihilo, alors même que leurs économies ne sont évidemment pas parvenues à une reprise réelle auto-entretenue ni à résorber le chômage de masse (s’il suffisait d’imprimer de la fausse monnaie pour créer de la croissance durable cela se saurait depuis longtemps!), devront prochainement se prononcer sur la poursuite, le ralentissement ou l’arrêt de leurs politiques monétaires insensées.

L’arrêt de ces politiques n’étant pas une option pour lesdites banques centrales dans la mesure où les Etats occidentaux étant en faillite, réelle ou virtuelle selon les cas, et de nombreuses entreprises (banques privées, compagnies d’assurance, etc.) étant en passe de l’être; elles n’auront jamais le courage de laisser les inévitables ajustements se produire, comme le font les banques centrales de Chine et d’autres pays BRIC qui montent régulièrement leurs taux d’intérêt à court terme et gèlent les liquidités excessives. Ce qu’il faudrait pourtant faire en Occident pour assainir les budgets des Etats et des entreprises afin qu’ensuite ils repartent sans béquilles dans un environnement assaini. Le système monétaire et de crédit occidental ne vivant plus que d’artifices et les banquiers centraux occidentaux n’étant plus chargés que de gérer le déclin en gagnant le plus de temps possible avant son effondrement, la poursuite du laxisme monétaire et la fuite en avant dans le mur de la dépression hyper-inflationniste -qui marquera la fin du parcours- sont assurés! Mais la continuation immédiate à l’identique de ces politiques se heurte à de nombreux obstacles, en particulier politiques et sociaux.

Les banques centrales occidentales devraient donc choisir de faire semblant de ralentir ces politiques pour calmer leurs critiques mais en les poursuivant plus discrètement, tout simplement parce qu’elles ne peuvent plus cesser d’acheter en dernier ressort les obligations d’Etat émises par les Trésors publics occidentaux, au risque de provoquer des défauts étatiques en chaine. Chacune selon ses méthodes.  La BCE a monté de façon infinitésimale son taux d’intérêt à court terme, la Federal Reserve et la Banque d’Angleterre  n’en feront rien mais laisseront passer un peu temps avant de recommencer leurs QE. Entretemps, les trois banques centrales continueront de prêter à des taux d’intérêt à court terme négatifs aux primary dealers et autres banques privées qui se substitueront en pratique à elles pour mener les QE, évidemment sans le dire. Avant que les marchés comprennent l’astuce et réalisent que les QE existent toujours mais sous d’autres formes plus discrètes, les actions occidentales et japonaises pourraient chuter de 15% à 25% à partir de mi juin.

La question qui nous intéresse ici concerne les métaux précieux puisque c’est aussi l’émission massive de liquidités à des taux d’intérêt à court terme négatifs par les banques centrales occidentales et japonaise comme la chute du dollar US (deux facteurs fortement inflationnistes) qui les font monter. Que leur adviendrait-il si les acteurs des marchés avaient l’impression que les QE ne seront pas immédiatement renouvelés ou bien le seront “sous la table” ? Selon nous, ils baisseraient temporairement à la condition que le dollar US remonte. Ainsi que l’on a pu en avoir un avant goût en mars 2011 avec le mini krach des actions japonaises mais surtout en 2008 lors du grand krach des actions US et européennes. Si, le dollar US ne remontait pas, alors les prix des métaux exploseraient à la hausse du fait d’un report massif de liquidités depuis les marchés des actifs de papier (actions, obligations, etc.) vers les marchés d’actifs réels (or, argent-métal, pétrole brut, etc.).

Conclusion: en cas de tsunami provoqué par le ralentissement (même déguisé et momentané)  du QE, les marchés d’actions et d’obligations pourraient chuter à partir de mi juin 2011 quant aux marchés de l’or et de l’argent-métal tout dépendra pour eux de la façon dont réagira le dollar US. Ne pas se baser sur le dollar US Index (dans lequel la part de l’euro est trop importante) pour mesurer la force ou la faiblesse du dollar US mais sur  les parités australian dollar/dollar US ou dollar US/CHF qui les reflétent mieux. A notre avis le dollar US étant condamné à aller plus bas contre le dollar australien et le CHF, il n’ y a pas de risque à court terme de baisse de l’or et de l’agent-métal. Continuer en revanche de s’abstenir de traiter platine et palladium.

http://www.zerohedge.com/article/antal-fekete...mpeach-bernanke


http://www.caseyresearch.com/editorial.php...f=DLC209ED0411A


http://www.businessinsider.com/morgan-s...2-stocks-2011-4


http://www.businessinsider.com/depre...-economy-2011-4


http://www.chrismartenson.com/blo...rtesy-fed/55822


http://www.zerohedge.com/artic...pwcs-complicity


http://www.businessinsider.com/stock-market-is-overvalued-metrics-2011-4$


http://www.zerohedge.com/article/how-fed-sourced-834-treasury-cash-needs-start-qe2


Pierre Leconte


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Economiste, essayiste, consultant financier et gérant de fortune, Pierre Leconte préside le « Forum monétaire de Genève pour la paix et le développement ». Il a été membre des bourses des marchés à terme de Londres et de New York. Il a aussi conseillé plusieurs institutions publiques, dont une banque centrale sud-américaine, et travaille actuellement à la création de produits financiers peu risqués, adaptés aux besoins de placement d’investisseurs institutionnels comme privés et de gestion des réserves de change de pays émergents. Pierre Leconte a publié en 2007 : La grande crise monétaire du XXIe siècle a déjà commencé !
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