La reprise des actions US et
européennes depuis leurs plus bas de 2009 tient à quatre
facteurs d’importance décroissante: 1/ le Quantitative Easing (la planche à billets) mis en place par les
banques centrales US, britannique et européenne, consistant à
imprimer ex nihilo de la monnaie de papier sans limite, avec laquelle elles
achètent elles-mêmes -directement ou indirectement- obligations
et actions dont les investisseurs et les banques privées ne veulent
plus; 2/ les taux d’intérêts à court terme
négatifs mis en place par les mêmes banques centrales pour
relancer l’inflation, laquelle pousse certains investisseurs qui ne
veulent pas garder du cash dont la valeur se déprécie vers
l’achat d’actions et d’obligations; 3/ toutes sortes
d’astuces comptables permettant aux Etats comme aux grandes entreprises
multinationales de cacher leurs dettes ou de ne plus payer
d’impôts (à l’instar de General Motors) ainsi que
les nombreuses méthodes de manipulation des marchés boursiers
(comme le high frequency trading, le flash trading,
etc.); 4/ en dernier lieu, les profits faits par certaines entreprises sur
ceux des marchés émergents qui ont connu une bonne croissance
domestique.
Or, ces banques centrales
étant confrontées à une spirale inflationniste
domestique et mondiale dont elles sont les principales responsables pour
avoir imprimé (et continuer de le faire) des masses colossales de
fausse monnaie ex nihilo, alors même que leurs économies ne sont
évidemment pas parvenues à une reprise réelle
auto-entretenue ni à résorber le chômage de masse
(s’il suffisait d’imprimer de la fausse monnaie pour créer
de la croissance durable cela se saurait depuis longtemps!), devront
prochainement se prononcer sur la poursuite, le ralentissement ou
l’arrêt de leurs politiques monétaires insensées.
L’arrêt de ces
politiques n’étant pas une option pour lesdites banques
centrales dans la mesure où les Etats occidentaux étant en
faillite, réelle ou virtuelle selon les cas, et de nombreuses
entreprises (banques privées, compagnies d’assurance, etc.)
étant en passe de l’être; elles n’auront jamais le
courage de laisser les inévitables ajustements se produire, comme le
font les banques centrales de Chine et d’autres pays BRIC qui montent
régulièrement leurs taux d’intérêt à
court terme et gèlent les liquidités excessives. Ce
qu’il faudrait pourtant faire en Occident pour assainir les budgets des
Etats et des entreprises afin qu’ensuite ils repartent sans
béquilles dans un environnement assaini. Le système
monétaire et de crédit occidental ne vivant plus que
d’artifices et les banquiers centraux occidentaux n’étant
plus chargés que de gérer le déclin en gagnant le plus
de temps possible avant son effondrement, la poursuite du laxisme
monétaire et la fuite en avant dans le mur de la dépression
hyper-inflationniste -qui marquera la fin du parcours- sont assurés!
Mais la continuation immédiate à l’identique de ces politiques
se heurte à de nombreux obstacles, en particulier politiques et
sociaux.
Les banques centrales
occidentales devraient donc choisir de
faire semblant de ralentir ces politiques pour calmer leurs critiques mais en
les poursuivant plus discrètement, tout simplement parce
qu’elles ne peuvent plus cesser d’acheter en dernier ressort
les obligations d’Etat émises par les Trésors publics
occidentaux, au risque de provoquer des défauts étatiques en
chaine. Chacune selon ses méthodes. La BCE a
monté de façon infinitésimale son taux
d’intérêt à court terme, la Federal
Reserve et la Banque d’Angleterre n’en feront rien
mais laisseront passer un peu temps avant de recommencer leurs
QE. Entretemps, les trois banques centrales continueront de prêter
à des taux d’intérêt à court terme
négatifs aux primary dealers et autres
banques privées qui se substitueront en pratique à elles pour
mener les QE, évidemment sans le dire. Avant que les marchés
comprennent l’astuce et réalisent que les QE existent toujours
mais sous d’autres formes plus discrètes, les actions
occidentales et japonaises pourraient chuter de 15% à 25% à
partir de mi juin.
La question qui nous
intéresse ici concerne les métaux précieux puisque
c’est aussi l’émission massive de liquidités
à des taux d’intérêt à court terme
négatifs par les banques centrales occidentales et japonaise comme la
chute du dollar US (deux facteurs fortement inflationnistes) qui les
font monter. Que leur adviendrait-il si les acteurs des marchés
avaient l’impression que les QE ne seront pas immédiatement
renouvelés ou bien le seront “sous la table” ? Selon nous,
ils baisseraient temporairement à la condition que le dollar US
remonte. Ainsi que l’on a pu en avoir un avant goût en mars 2011
avec le mini krach des actions japonaises mais surtout en 2008 lors du
grand krach des actions US et européennes. Si, le dollar US ne
remontait pas, alors les prix des métaux exploseraient à la
hausse du fait d’un report massif de liquidités depuis les
marchés des actifs de papier (actions, obligations, etc.) vers les
marchés d’actifs réels (or, argent-métal,
pétrole brut, etc.).
Conclusion: en cas de tsunami
provoqué par le ralentissement (même déguisé et
momentané) du QE, les marchés d’actions et
d’obligations pourraient chuter à partir de mi juin 2011 quant
aux marchés de l’or et de l’argent-métal tout
dépendra pour eux de la façon dont réagira le dollar US.
Ne pas se baser sur le dollar US Index (dans lequel la part de
l’euro est trop importante) pour mesurer la force ou la faiblesse du
dollar US mais sur les parités australian
dollar/dollar US ou dollar US/CHF qui les reflétent
mieux. A notre avis le dollar US étant condamné à
aller plus bas contre le dollar australien et le CHF, il n’ y a pas de risque à court terme de baisse
de l’or et de l’agent-métal. Continuer en revanche de
s’abstenir de traiter platine et palladium.
http://www.zerohedge.com/article/antal-fekete...mpeach-bernanke
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http://www.caseyresearch.com/editorial.php...f=DLC209ED0411A
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http://www.businessinsider.com/morgan-s...2-stocks-2011-4
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http://www.businessinsider.com/depre...-economy-2011-4
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http://www.chrismartenson.com/blo...rtesy-fed/55822
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http://www.zerohedge.com/artic...pwcs-complicity
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http://www.businessinsider.com/stock-market-is-overvalued-metrics-2011-4$
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http://www.zerohedge.com/article/how-fed-sourced-834-treasury-cash-needs-start-qe2
Pierre
Leconte
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