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Le rafistolage des banques zombies de l’Europe

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Published : March 16th, 2014
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Danièle Nouy, qui dirige le Mécanisme de supervision unique, le nouveau régulateur bancaire de la BCE qui n’a pas encore vu le jour, a trouvé la solution parfaite aux problèmes des banques européennes, ces boîtes noires scellées dont personne n’est supposé soulever le couvercle : « rétablir notre réputation et notre crédibilité », et faire « tout notre possible » pour que le secteur bancaire « puisse être perçu comme sûr et transparent ».

« Etre perçu comme »…

Perception et confiance, fondées sur la « crédibilité et la réputation ». Oubliez la réalité. Parce que si la réalité avait une quelconque importance, beaucoup de ces banques, fourrées d’actifs en décomposition jusqu’aux étages directionnels, s’effondreraient et les plus grosses emporteraient avec elles l’Espagne, l’Italie et même la France. Mais certaines des banques plus petites seraient autorisées à faire faillite – elle ne sait pas combien « combien », mais cela permettrait un renouveau de la « crédibilité et de la réputation » du régulateur et de la perception des banques restantes comme « sûres et transparentes ».

Hélas, ces banques ont été sapées par des prêts toxiques. Les compagnies qui ne peuvent plus rembourser leurs prêts devraient être autorisées à faillir et forcer les banques à endosser leurs pertes. Et c’est exactement ce que les banques ne peuvent pas se permettre de voir arriver. Elles convertissent donc les prêts accordés à des sociétés en faillite et nouveaux prêts à plus long terme à intérêts moindres, ou en actions à la valeur douteuse, pour éviter d’avoir à reconnaître et annuler ces prêts non-performants. Quand les compagnies ne peuvent pas rembourser ces nouveaux prêts, les banques les rallongent encore une fois et font comme si tout allait de nouveau bien sur leurs bilans.

Les outsiders ne savent jamais vraiment ce qui se trouve sur les bilans d’une banque. Au cours des rares occasions où quelqu’un a pu soulever leur couvercle pour laisser s’en échapper des vapeurs de putréfaction d’actifs, des banques se sont effondrées. Ce n’est qu’après ce genre d’évènements que les outsiders sont autorisés à venir mettre leur nez dans les détritus, et ce qu’ils y découvrent n’est qu’un trou béant qui devra être rempli par les contribuables.

Les quantités de prêts continuellement rallongés sont gardées secrètes en Europe, par peur que le simple fait que le public en entende parler suffise à ébranler quelques banques, réduire les profits de quelques autres, et mettent en colère des directeurs étouffés d’amour et de récompenses financières. Bien que certaines banques publient des détails de leurs bilans, un tiers des 39 plus grosses banques de la zone euro, dont 4 des 10 plus grosses – Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole et Commerzbank – ne laissent selon Bloomberg rien paraître de leurs gigantesques portefeuilles d’apparences et de faux-semblants.

Les banques prouvent de leurs profits en attachant entre autres une valeur créative à leurs actifs. Evaluer les mauvais prêts en fonction de leur valeur nominale est une technique qu’elles utilisent beaucoup. Quand elles disposent de capital pour endosser une perte, elles le font en toute discrétion. Autrement, les prêts toxiques s’accumulent et engendre de nouveaux prêts pour faire naître des banques zombies.

La BCE veut désormais semer le chaos au sein de cet ordre établi, fouetter les 128 plus grosses banques d’Europe et en extraire des informations au sujet de ces prêts non-performants. Le fait que les banques de différents pays jugent différents prêts comme non-performants en fonction de ce qui les arrange ne fait rien pour arranger les choses. Mais d’ici la fin de cette année, elles seront forcées d’adopter des standards communs. Des inspecteurs de la BCE viendront fouiller leurs bilans.

Et des tests de stress seront menés, qui ne seront cette fois-ci pas des blagues. Avant, des banques s’effondraient quelques mois après avoir passé des tests de stress. Cette fois-ci, les banques, comme l’a dit Mme Douy si éloquemment, « seront perçues comme sûres et transparentes ». Perçues comme…

Le nouveau régulateur aura cependant du mal à persuader les sceptiques. Il se trouve que 27 banques risquent de ne pas passer le test de stress, dont les résultats seront publiés en octobre. Parmi elles : huit banques allemandes dont Commerzbank, qui a été renflouée, la Banque nationale grecque, les banques italiennes Credito Valtellinese, Banca Carige, et Monte dei Paschi di Siena, Liberbank en Espagne, pays qui a déjà bénéficié d’un plan de sauvetage bancaire de 41 milliards d’euros. Mais ce ne sont là que les estimations de Bloomberg. Personne ne peut en être certain.

Les banques qui ne passeraient pas le test devraient récolter des fonds, d’abord par le biais d’investisseurs – ou de bail-ins ? – et puis de l’argent public « disponible », a expliqué le vice-président de la BCE, Vítor Constâncio. L’argent public est toujours disponible au sauvetage des banques. « L’objectif, a-t-il dit, est de mettre fin aux doutes quant aux banques européennes ».

Ce que les banques européennes ont révélé jusqu’à présent laisse à désirer : un trillion d’euros de prêts non-performants en juin. 6,7% des prêts ! 6% de plus que l’année précédente ! Et les six plus grosses banques qui ont publié des informations relatives à leurs prêts

Qui sait ce qui sera encore dévoilé.

Les prêts non-performants des banques italiennes atteignent 9,1% des prêts totaux, a admit le gouverneur de la Banque d’Italie Ignazio Visco. Ces banques tentent désespérément d’obtenir des fonds en vendant des actions et réduisant leurs coûts pour augmenter leur capital et pouvoir survivre les tempêtes de la réalité. Mais cela pourrait ne pas suffire pour les sauver, et Mr Visco a parlé « d’interventions plus ambitieuses ». Les contribuables s’accrochent déjà à leurs portefeuilles.

Entretemps, la Commission européenne tente de régler le problème de son côté. Elle révise actuellement la pertinence de ses règles de capital et de liquidité dans le but de les diluer toujours plus. Elle cherche une nouvelle façon d’évaluer les actifs des banques, et toute notion de juste valeur, ou ce qu’il en reste, est en passe de passer par les fenêtres. Soigner les bilans des banques est encore le moyen le plus efficace pour repousser le problème à plus tard. Mme Nouy, avec toute l’éloquence d’une eurocrate accomplie, a annoncé que « tout devrait être fait » pour que les « jeux de miroirs que sont le secteur bancaire apparaissent surs et transparents ».

Les banques françaises sont en face d’une économie déclinante et sans croissance dans 5 des derniers 8 trimestres. Pendant que le secteur dominant du gouvernement fonctionne à plein régime, les records de faillites d’entreprises sont battus chaque mois. A lire (en anglais)  : No Crisis? France’s Private Sector In Deeper Trouble Than In 2009


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