La publication jeudi 6
juin 2013 d'un rapport parlementaire favorable à une exploration et
une exploitation « maîtrisées » des gaz de schiste
vient relancer la polémique autour d'une source d'énergie dont
les promesses sont régulièrement noircies par les lobbies
écologistes.
L’écologie
est un souci légitime. Elle est d’ailleurs comme nous
l’avons déjà rappelé ici, le premier souci de l’économie. Elle
peut également être un souci sanitaire. Mais il arrive
malheureusement souvent qu’elle soit motivée par
l’idéologie, la communication, et le clientélisme
politique. Dans ces conditions, il est possible que ses objectifs
désignés soient en contradiction totale avec la
réalité de l’impact écologique sur la
planète. Il est ainsi difficile de démêler ce qui tient
de l’image verte, de ce qui tient d’une réelle démarche
de bonne gestion des ressources naturelles.
Que penser par exemple,
d’un système de production d’énergie, dite «
renouvelable », dont la fabrication demanderait une dépense
d’énergie supérieure à la quantité
d’énergie que ce système pourrait produire pendant toute
sa durée de vie ? Si pour fabriquer, entretenir, et retraiter un
panneau solaire, il faut consommer plus d’énergie que celle
qu’il aura produite pendant sa durée d’utilisation,
le bilan est-il bon pour l’environnement ? Autrement dit,
l’utilisation de sources d’énergie dont le bilan
énergétique global est négatif est-elle une
avancée ou un recul écologique ?
Et pourtant, certaines
techniques bénéficient mystérieusement d’une
« image » écologique. Quand bien même
toutes les études sérieuses viendraient démontrer la
nocivité globale de telle ou telle solution énergétique,
l’intention, l’image maintiendrait cette dernière dans le
camp bien gardé du développement
durable.
De la même
façon, mais en miroir, certaines technologies ont la vie dure. Des OGM
au Bisphénol
A, une fois estampillés ennemis de la
planète, ce sont autant de domaines qui vont devoir avancer sous les
coups de l’ensemble de la communauté durable, et de ses relais
médiatiques.
Les gaz de schistes font
partie de cette catégorie.
Alors que les deux
parlementaires en charge du rapport indiquent que la fracturation hydraulique
(technique d’extraction des gaz de schiste la mieux maitrisée
à ce jour, mais également la plus critiquée par les ONG)
aurait déjà été utilisée en France
« à au moins 45 reprises », entre 1980 et
l’interdiction de 2011 « sans qu’aucun dommage
n’ait été signalé », et qu’ils
ajoutent que « la France possède toutes les
compétences scientifiques, techniques, et industrielles, à tous
les niveaux de la filière pour créer une filière de
fracturation propre », des collectifs d’ONG ont
dénoncé une approche « qui vise à
réduire la débat public à la dimension strictement
technique » .
Ce qui compte, pour ce
type de militants, est bien évidemment plus la dimension
idéologique que la dimension technique, et c’est bien là
tout le problème de l’écologie.
La question des risques
techniques de ce type d’extraction est bien la seule qui devrait
compter pour un écologiste honnête et responsable. Le reste est
une histoire de communication, de manipulation idéologique, et de
clientélisme. Le plus grave étant qu’en dernière
analyse, c’est toujours la planète, qui paie la facture de
l’idéologie.
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