Le gorille d’un quadrillion de
livres qu’est l’argent attend patiemment de faire son grand retour en tant
que monnaie alors que le marché des obligations semble traverser une phase de
reprise.
Peut-être les banques
centrales testent-elles la résistance du marché des obligations en forçant la
milice des obligations hors de sa cachette ? Il est toutefois nécessaire
de se rappeler qu’il n’existe à la Fed aucun Volcker
assez courageux pour rehausser les taux d’intérêts en vue de combattre les
pressions inflationnistes.
Ben Bernanke
et ses amis du FOMC sont évidemment réticents à l’idée de renforcer les taux
d’intérêts à l’aube d’une nouvelle crise financière aux Etats-Unis, et les
ont fixés à près de zéro dans l’objectif de stimuler leur économie en déclin.
Le prochain effondrement ne sera pas un mandat de politique
générale
Malgré la faiblesse actuelle
des taux d'intérêts aux Etats-Unis, les taux d’emprunt des consommateurs
Américains pourraient grimper et peut-être même atteindre des sommets.
Toute amélioration de la
confiance des consommateurs mènera très certainement à une accélération de la
vélocité de la monnaie. En conséquence, l’inflation fera rage et les taux
d’intérêts grimperont.
Ce scénario troublant souligne
la nécessité d'investir sur les métaux précieux en tant qu’alternatives aux
devises papier, aux actions et aux obligations.
Le futur de l’argent
Un tel scénario peut sembler
étrange au vu de l’environnement de marché actuel, d’autant plus que le prix
de l’or s’est effondré et est aujourd’hui de tout juste 1400 dollars par
once, et que le prix de l’argent, encore considéré une devise
transactionnelle, est de moins de 50 dollars.
Etant donné le ratio or/argent
très élevé, les performances de l’argent pourraient surpasser celles de l’or
pour de simples raisons de bases fondamentales. Ce n’est pas uniquement
probable en termes monétaires, mais aussi du fait de sa rareté et de ses
diverses applications en tant que métal industriel relativement peu cher.
La hausse à venir du prix de
l’argent pourrait limiter son utilisation industrielle et amorcer son grand
retour en tant que métal monétaire. Peut-être pas en tant que devise, puisque
sa valeur sera certainement trop grande et qu’il est bien trop rare pour être
utilisé dans la finalisation des transactions de la vie de tous les jours,
mais certainement en tant que repère pour déterminer les valeurs des devises
papier.
Vers un retour de
l’argent en tant qu’actif Tier 1 ?
Si l’argent d’investissement
devenait un actif Tier 1, il pourrait être utilisé
comme nantissement pour les prêts des banques ou comme base monétaire capable
de sécuriser les transactions financières et stabiliser la valeur des devises
papier.
En plus de cela, le faible
retour qu’offre l’argent physique – en raison de son coût d’extraction –
signifie qu’il sera nécessaire d’établir une méthode plus robuste de
recyclage de ce métal dans le futur.
La Monnaie Canadienne remonétise l’argent
La Monnaie Canadienne a
récemment répondu à la hausse croissante de la demande en pièces d'argent en
annonçant la frappe d’une nouvelle pièce d’argent de 100 dollars ne contenant
qu’un quart d’once d’argent.
La Monnaie est donc certaine
qu’un très important premium sur la valeur métal de ses pièces est justifié.
Il est plutôt intéressant de noter que ce produit est parvenu à recevoir
l’accord de son équipe marketing !
Ce prix très élevé pourrait
être plus symbolique que directement lié au prix de l’argent contenu dans les
pièces, mais il apporte la preuve indéniable que la valeur réelle de l’argent
est contrôlée par au moins quelques autorités monétaires.
Comment les prochains
acheteurs de pièces d’argent répondront à cela ? S’ils prennent la peine
de faire le calcul, ils ne s’en trouveraient que plus dubitatifs qu’ils ne le
sont déjà, compte tenu l’état actuel du marché de l’argent.