Le roi de la dette veut devenir président

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Published : May 10th, 2016
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Lors d’un entretien assez long avec CNBC ce matin, Donald Trump, le candidat républicain à la présidentielle, est revenu sur sa trajectoire d’entreprise afin d’établir ce qu’il aimerait achever en tant que président. Il est allé plus près que n’importe quel autre candidat d’admettre que la formule de reprise économique des Etats-Unis pourrait impliquer un remboursement de leurs créditeurs inférieurs à ce qui leur est dû. C’est un développement majeur qui devrait fortement impacter Wall Street et remettre en question la nature sans risque des bons du Trésor américains.

Malgré son image publique de bonimenteur, de négociant et de constructeur de certaines des propriétés résidentielles les plus prisées du monde, Donald Trump doit son succès à sa capacité à entrer dans une pièce bondée de monde à qui il doit de l’argent et, par la menace, de fausses promesses et de dures négociations, à convaincre ces gens d’accepter moins que ce qu’il leur doit. Il a maintes et maintes fois utilisé les erreurs de créance de ses compétiteurs comme levier pour obtenir ce qu’il désirait. C’est pourquoi il s’est plusieurs fois déjà qualifié de « roi de la dette ».

Maintenant qu’il s’est débarrassé de ses rivaux républicains, Donald est libre de prendre des positions en termes d’économie qui sont plus à gauche encore que celles de son opposante, Hillary Clinton. Il est évident que ses priorités impliqueront de grosses dépenses en infrastructures aux Etats-Unis, notamment le développement de routes, de ponts et d’aéroports. Il a également proposé un vague remplaçant pour Obamacare, qui impliquera certainement un financement gouvernemental. Parce que de telles décisions pourraient faire grimper le déficit budgétaire fédéral, ce sont des questions que le Congrès a jusqu’à présent refusé d’aborder.

Mais Trump a également fait preuve d’un certain réalisme, chose que d’autres politiciens ont du mal à faire. Il a déclaré que l’économie des Etats-Unis dépendait encore lourdement des taux d’intérêt très bas, et que même une hausse de 1% des taux d’intérêt pourrait s’avérer dévastatrice. En tant qu’emprunteur en série, Trump « aime les taux faibles » et a déjà fait mention du remplacement de Janet Yellen par un républicain qui serait du même bord que lui (il aurait moins de mal à trouver un végétarien qui aime les hamburgers). Il semble aussi comprendre que les taux ne pourront pas rester si bas indéfiniment.

Mais comment emprunter plus dans un environnement de hausse certaine des taux, sans faire gonfler le remboursement de notre dette ? C’est simple, il suffit de renégocier, et de forcer ses créditeurs à accepter moins que ce qui leur est dû ou d’attendre leur argent plus longtemps (des bons sur trois ans deviennent des bons sur trente ans). Il semble comprendre que des décisions si radicales convaincraient les investisseurs internationaux à aller voir ailleurs, ce qui serait désastreux pour le dollar. Mais il ne semble pas s’en soucier.

Lors de son entretien avec CNBC, il explique qu’un dollar fort est intéressant sur le papier, mais qu’une devise faible offre de bien meilleurs bénéfices dans le monde réel. Il perçoit les devises faibles comme l’arme principale utilisée par la Chine pour assurer son propre succès. Il veut la même chose pour les Etats-Unis. Les électeurs soutiendront-ils un programme plus sévère envers les Chinois qui vise à utiliser plus d’argent pour la construction d’aéroports et les services de santé ? Je pense que oui.

Bien évidemment, le talon d’Achille d’un tel programme est qu’un dollar affaibli amènera une vague d’inflation qui pourrait rivaliser avec celles des années 1970. Si Trump et ses nouveaux valets de la Fed ne souhaitaient pas faire grimper les taux pour mettre fin à cette tendance, les plus pauvres souffriraient les premiers à mesure que le pouvoir d’achat s’évaporerait. La pauvreté se propagerait. La dette a été son amie tout au long de sa carrière. Pourrait-il chasser sa véritable nature ? Plus particulièrement s’il est jusqu’à présent parvenu à se débarrasser de toutes les proies sur son passage ?



 

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