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Le suicide de l'épargnant

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Published : November 02nd, 2011
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Category : Editorials

 

 

 

 

Epargnants et pensionnaires!


Voici aujourd’hui 100 ans que l’Angleterre mettait en place son système d’Etat-providence. Très peu de temps après cela, alors que la première guerre mondiale se propageait, le pays abandonnait l’étalon or et se mettait à refuser systématiquement tout change de billets de banque contre de l’or.


Ces trois évènements étaient alors liés de nombreuses manières. Cependant, 100 ans plus tard, ce sont ces changements en termes de politique  monétaire qui semblent peser le plus lourd sur notre société. Il est clair que le débat actuel relatif au renouveau du système social se fait de plus en plus animé, mais un changement en ce sens demeure, à l’échelle Européenne, plus qu’improbable (du moins pour l'instant). Les épargnants et retraités, qu’ils soient d’Angleterre ou d’ailleurs, sont peu à peu en train de se faire saigner.



Depuis 1911, le taux d’intérêt réel annuel moyen– c’est-à-dire la rémunération sur dépôts de liquidités après inflation –  s’élève en Angleterre  à 0,9%. En 1811, après la fin des guerres Napoléoniennes, le Parlement Anglais demandait un retour à l’étalon or. Le taux d’intérêt réel annuel moyen passait à cette époque à 4,4%, et a su demeurer stable jusqu’au début de la première guerre mondiale.


Assez parlé d’Histoire, intéressons-nous à ce qu’il se passe aujourd’hui. A l’heure actuelle, en Angleterre, le taux d’intérêt réel est au plus bas depuis 1975, époque à laquelle le taux d’inflation était à deux chiffres. A l’époque, les banques centrales avaient du moins tenté de relever le défi en fixant un taux nominal de base à hauteur de 11%. L’inflation est aujourd’hui au plus haut depuis 20 ans, et les taux d’intérêts très faibles font de la monnaie papier un investissement à risque. En effet, ce que font aujourd’hui les épargnants ne revient qu’à payer des fortunes pour que leur papier puisse continuer à perdre de sa valeur tout en restant stocké dans une banque. Les créditeurs prêtent de l’argent à des institutions dont le problème n’est plus la liquidité mais la solvabilité, comme l’annonçait la nuit dernière le gouverneur de la banque d’Angleterre, Mervyn King lui-même.


Conserver une monnaie constamment dévaluée sur un compte en banque revient à commettre un suicide financier. Les millions d’épargnants, de pensionnaires et de futurs retraités ont aujourd’hui beaucoup en commun avec ‘l’euthanasie du rentier’ que Keynes espérait voir apparaître au milieu des années 1930. Keynes était un apôtre des dépenses déficitaires, et ses théories furent peu à peu mises en pratique dès la fin de la seconde guerre mondiale, avec par exemple la mise en place de taux d’intérêts inférieurs à zéro. La taxation sur les rentes, ayant durant quelques temps été de 98%, n’a bien sûr pas rendu les choses plus aisées.


‘Les taux d’intérêts récompensent aujourd’hui les sacrifices réels de la même manière que le fait le loyer de la terre’, écrit Keynes en 1936 juste avant que l’apparition d’une ‘dépression au sein d’une dépression’ ne fasse son apparition et soit baptisée ‘récession’ par les économistes.


‘Celui qui possède le capital peut en obtenir un intérêt, puisque le capital est rare. De la même manière, celui qui possède la terre peut en tirer un bénéfice. Alors qu’il peut y avoir des raisons intrinsèques à la rareté de la terre, il n’existe aucune raison intrinsèque à la rareté de capital… Je vois ainsi l’aspect rentier du capitalisme comme une phase traditionnelle qui finira tôt ou tard par disparaître… L’euthanasie du rentier ne se fera pas soudainement, mais ne sera que la continuation des évènements que nous avons récemment pu observer en Angleterre. Elle n’aura nul besoin d’une révolution’.


L’épargnant d’aujourd’hui ne pense pas être un rentier, et souffre de ‘l’oppression du capitalisme et de l’exploitation de la rareté du capital’. Mais celui qui possède le capital, bien que modeste, ne parvient plus à en tirer quelque intérêt. Le capital n’est plus limité. Ce qui est rare n’est désormais autre que la solvabilité.






Adrian Ash


 

 







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