La Banque
des Règlements Internationaux détient aujourd’hui
à hauteur de 500,7 tonnes d’or. Comment cela est-il
possible ?
Au cours du troisième trimestre 2009, elle
n’en détenait que 120 tonnes, issues de swaps or/devises. Aucun
nom n’apparaît sur les bilans quant à l’origine de
cet or. N’est-ce que simple coïncidence que ces 500 tonnes
d’or représentent la totalité des réserves
officielles de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne ?
Qu’est-il
advenu des 111 tonnes d’or de la Grèce ?
Il n’est que pure conjecture de notre part
d’établir un lien entre la BRI et les réserves d’or
des trois pays de l’Union étant économiquement les plus
faibles.
Au cours du premier quart de 2010, la BRI a
entré dans ses bilans l’or qu’elle a acquis depuis 2009.
Quatre ans auparavant, le Portugal et l’Espagne vendaient leur or sur
le marché grâce à l’Accord des Banques Centrales
sur l’Or. Nous ne faisons donc pas de rapprochement entre l’or
vendu sous cet accord et les transactions opérées avec la BRI.
La BRI a alimenté ses réserves
d’or par le biais de multiples arrangements or/devises dont les
détails n’ont pas été rendus publics. Il
n’en demeure pas moins que ces transactions ont été
opérées alors que la crise économique en zone Euro
était à son apogée. En amont de tout plan de secours
économique, alors que les banques centrales commençaient
probablement à lancer le débat quant à leur situation,
il aurait en effet été prudent de mettre en place quelque
arrangement collatéral basé sur le bien de dernier recours
qu’est l’or afin de sécuriser ce dernier contre toute
offre future de plan de sauvetage.
Alors qu’un swap ne consiste en rien en une
vente d’or, il permet toutefois à la BRI de l’enregistrer
dans ses bilans en tant qu’acquisition. Les banques centrales
impliquées dans ce swap n’ont nul besoin d’enregistrer
cette transaction, conférant à cette dernière un air
plutôt clandestin.
D’où la question que nous nous
posons : ‘Où se trouvent les 111 tonnes d’or de la
Grèce ?’
Il nous est impossible de déterminer si le
plan de sauvetage de la Grèce nécessite ou non la vente de ses
réserves d’or (valant autour de 5,5 milliards de dollars
à ce jour). Il ne fait aucun doute que la Grèce tentera de
conserver son or aussi longtemps que possible, mais ses créditeurs
tenteront toutefois de s’en accaparer. Est-il alors nécessaire
de déclarer, si cela s’avère être le cas, que
l’or de la Grèce a été l’objet d’un
swap l’an dernier ? Cela représenterait un sujet assez
sensible, ce qui est sûrement la raison pour laquelle mention
n’en a encore été faite.
Combien
vaut l’or Grec ?
Dans la conjecture économique actuelle,
les 111 tonnes d’or possédées par la Grèce ont une
valeur bien plus importante que 5,5 milliards de dollars. Elles
représentent un moyen d’assurer les importations
lorsqu’aucune autre monnaie ne le permet plus. L’or est une
nécessité. La monnaie prend bien plus de valeur lorsque vous
n’en avez plus que lorsque vous en possédez en de trop grandes
quantités ! L’or sera toujours pleinement accepté
par la Grèce. Si son or n’est plus, alors pèsera sur
Athènes bien plus qu’un sentiment d’échec.
L’or est donc clairement
sous-évalué. Les banques centrales conservent leurs
réserves d’or pour surmonter des périodes
économiquement difficiles.
Lorsque le monde entier essuie ce genre de crise
(lors d’une guerre, par exemple), l’or n’est plus
utilisé selon son prix en devises. La valeur sentimentale qui lui est
conférée, en des temps incertains, est bien plus importante que
toute autre chose. En des temps difficiles, l’or permet de se procurer
bien plus que ce que ne le pourrait son prix en devises, compte tenu de la
valeur minime qui est alors internationalement donnée aux devises
papier. Lorsque l’or est lié aux devises, il lui est
également conféré une valeur importante puisqu’il
permet de soutenir ces dernières. Voilà pourquoi la question de
l’or Grec est une question pertinente.
Lorsqu’une crise n’est qu’une
situation isolée, alors le prix de l’or en euros ou en dollars
reste de rigueur du fait de la stabilité relative du reste du monde.
La Grèce pourrait donc ne pas obtenir plus de 5,5 milliards de dollars
pour son or. Mais si les swaps opérés par la BRI sont
liés au plan de sauvetage du pays, alors sa valeur réelle
pourrait bien atteindre des plafonds très élevés.
C’est la raison pour laquelle
l’ascension du prix de l’or est loin d’être
achevée. Le chemin que suit actuellement le monde
développé nous mène vers des temps difficiles durant
lesquelles l’or représentera pour ses propriétaires une
richesse bien plus importante que ce que ne le voudrait sa valeur
marché. C’est pourquoi les banques centrales sont tant
attachées à la conservation de leur or.
CONCLUSION
Les banques centrales sont-elles
tentées de confisquer l’or des nations surendettées ?
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