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Le système bancaire américain n’a aucun contrôle sur ses réserves

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Published : July 18th, 2016
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Category : Editorials

Nous avons tendance à croire que le système bancaire américain n’utilise pas ses excès de réserves autant qu’il le devrait en raison des taux d’intérêt que la Fed verse actuellement sur ces réserves. Cette idée fausse repose sur une incompréhension du fonctionnement même du système bancaire.

Il y a deux raisons pour lesquelles il est erroné de penser que des intérêts de 0,50% sont aujourd’hui versés aux banques américaines afin de les encourager à accumuler des réserves auprès de la Fed plutôt que d’accorder des prêts risqués. La première est qu’il n’existe aucune relation entre les prêts des banques (et la création de nouveaux dépôts bancaires qui leur est associée) et les réserves des banques. J’ai déjà abordé ce concept dans divers billets, comme ici, c’est pourquoi j’aimerais aujourd’hui me concentrer sur la deuxième raison.

La seconde raison veut que le système bancaire n’ait aucun pouvoir sur ses réserves. Une banque individuelle peut réduire ses réserves en en prêtant une partie à une autre banque, mais les banques n’ont dans l’ensemble aucun pouvoir sur la quantité totale de réserves. En d’autres termes, même si le système bancaire des Etats-Unis cherchait désespérément à réduire ses réserves collectives, il n’en aurait pas le pouvoir.

Pour vous expliquer ce point, sachez qu’il n’y a que trois manières de réduire les réserves du système bancaire américain. Elles peuvent être réduites par la Fed (le Fed a le pouvoir d’annuler des réserves), elles peuvent être partiellement réduites au travers de l’émission de billets et pièces dans l’éventualité d’une hausse de la demande du public en espèces, ou elles peuvent être transférées vers des comptes gouvernementaux auprès de la Fed. Cette troisième solution ne peut qu’être temporaire, parce que le gouvernement s’empresse toujours de dépenser l’argent qu’il obtient. Il n’y a donc véritablement que deux manières de réduire les réserves au sein du système bancaire : une action délibérée de la Fed ou une demande accrue du public en espèces.

En d’autres termes, peu importe la quantité d’argent prêtée et le nombre de dépôts de banques commerciales créés, chaque dollar de réserve au sein du système bancaire américain continuera d’être un dollar de réserve jusqu’à ce que la Fed décide de changer le niveau de réserves au travers de l’ensemble du système, ou jusqu’à ce qu’une partie intègre l’économie par le biais d’une conversion des réserves électroniques en espèces physiques.

L’une des implications en est que changer le taux d’intérêt que la Fed verse sur ces réserves n’affectera pas le rythme auquel les banques émettent du crédit au sein de l’économie. Par exemple, si la Fed faisait grimper les taux d’intérêt depuis 0,5 jusqu’à 1%, les banques tireraient plus de revenus d’intérêts de leurs réserves, mais il n’y aurait aucun changement en termes de nouveaux prêts, parce que les banques toucheraient des revenus additionnels, qu’elles prêtent plus d’argent ou non (la création d’un prêt bancaire ne réduit pas les réserves totales). Si, plutôt que de payer les banques, la Fed commençait à leur imposer des frais sur leurs dépôts de réserves, ce qui reviendrait à adopter des taux négatifs, le système bancaire dans son ensemble n’aurait aucune raison d’accroître son volume de prêts, puisqu’il ne pourrait rien faire pour éviter de payer ces frais. Pour ainsi dire, les coûts imposés par les taux d’intérêt négatifs réduiraient indirectement la volonté des banques d’accorder du crédit.

Sachez également que cela ne signifie pas que des taux négatifs ne seront pas adoptés aux Etats-Unis, notamment parce que le directoire de la Fed ne sait pas plus ce qu’il fait que l’équipe de Mario Draghi. En revanche, l’échec évident de cette politique au travers de l’Europe réduit le risque de voir une telle pratique adoptée aux Etats-Unis.

En résumé, les taux d’intérêt versés sur les réserves ne peuvent pas être responsables de la quantité de crédit bancaire disponible. Comme je l’ai déjà dit, la seule raison pour laquelle la Fed a commencé à verser des intérêts sur les réserves à la fin 2008 était de pouvoir garder le contrôle sur les taux des fonds fédéraux tout en injectant de gros volumes de dollars dans l’économie et sur les dépôts de réserve des banques.

 

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Steve Saville est basé à Hong Kong et est l'éditeur de Speculative Investor.com
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