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Le tragique abandon des quartiers émotifs

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Published : April 22nd, 2020
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Category : Editorials

Dans deux jours (le 24 avril), ce sera le début du ramadan. En France, cela ne devrait se traduire par rien de spécial mais cette date est cependant surveillée de très près par les autorités : alors que la situation sanitaire et économique est, pour le dire gentiment, encore un peu confuse, le gouvernement sent qu’une période de nouvelles incertitudes et de tensions s’ouvre devant lui.

Cette année, le problème est en effet d’autant plus aigu que sont normalement « confinés » certains endroits où ont généralement lieu les versions les plus festives du ramadan français.

Ce confinement, au départ décrété pour éviter une extension foudroyante de l’actuelle pandémie, s’étale maintenant depuis un mois et se maintiendra un mois de plus avec tous les ingrédients réunis pour que les choses se passent sinon mal, au moins de façon complexe : l’économie est à l’arrêt, les forces de l’ordre sont sur les dents, et l’arrivée des beaux jours ne pousse pas spécialement les populations à rester au chaud chez elles.

Ainsi, même si – comme l’a révélé un récent article du Canard Enchaîné – les policiers ont reçu pour instruction d’éviter certaines cités par crainte d’un embrasement peu propice à éteindre les foyers épidémiques, cela n’empêche pas certaines frictions d’exister : à Grigny ou Chanteloup, aux Mureaux, à Mantes-la-Jolie ou à Villeneuve-La-Garenne, les activités festives de plein-air se multiplient depuis les échauffourées, les guet-apens et les rodéos jusqu’aux tirs de mortiers sur les forces de l’ordre.

Il faut dire que, dans ces quartiers, les rentrées régulières d’argent sont compliquées par le confinement. Quant aux trafics de tous genres, ils sont interrompus tant par manque de clients que de matériel ou d’opportunités.

Certes, si l’on peut raisonnablement supposer que les principaux grossistes en produits stupéfiants et autres herbes amusantes ont encore un confortable matelas d’argent liquide devant eux, il en va différemment de la piétaille qui vit chichement du trafic et des petits boulots, souvent au noir, qu’il leur est impossible d’exercer à présent. Traditionnellement, les cités les plus industrieuses sont aussi les plus calmes ; avec le confinement, l’industrie a disparu et l’oisiveté, mère de tous les vices, pousse le vague-à-l’âme de certains vers des extrémités trop festives et résolument peu citoyennes.

Jusqu’à présent, les médias, se contentant essentiellement d’insister sur le lourd tribut sanitaire payé par certains départements les plus turbulents, ont fait assaut de précautions pour ne surtout pas détailler les heurts qui se multiplient pourtant dans les quartiers émotifs.

Même si l’avalanche de cas est à portée d’une recherche Google, le journalisme n’ira pas jusqu’à compiler l’état des lieux : ce serait dommage de multiplier les articles anxiogènes à ce sujet alors que le pays traverse déjà des périodes difficiles en découvrant que son système de soin, pourtant inondé d’argent public, patauge dans les pénuries multiples et consternantes. Ce serait encore pire si, d’un coup, les Français se rendaient compte qu’ils paient – fort cher – pour des forces de l’ordre dont le seul fait d’armes sur les quatre dernières semaines aura été de pruner compulsivement des citoyens qui vont trotter dans les bois, faire pisser le chien ou acheter un pot de peinture au supermarché du coin, en lieu et place de faire régner l’ordre et la discipline dans les quartiers les plus émotifs de la République.

Evidemment, les plus charitables d’entre nous pourront croire que ceci n’est que la conséquence malencontreuse d’une désorganisation complète (mais temporaire, rassurez-vous !) de l’État. Cette hypothèse, forcément hardie, n’est pourtant pas la plus probable puisqu’il s’agit, on l’a vu, d’un choix : tenter la mollesse et l’apaisement, « quoi qu’il en coûte » apparemment. En somme, à l’absence de stratégie (patente dans le cas sanitaire) s’ajoute maintenant la stratégie de l’absence en matière d’ordre sur le territoire : absence de l’État et de la police.

Cette évaporation complète du régalien dans ces cités est une nouvelle preuve du délitement de la République, mais c’est aussi un nouvel affront aux citoyens honnêtes et travailleurs qui paient, pistolet sur la tempe, toutes les taxes et impôts qu’on leur réclame pour assurer la continuité de l’état de droit. Parmi ceux-là, des habitants de ces quartiers, des commerçants, des indépendants, des citoyens pas moins méritants que sur le reste du territoire qui doivent déployer des montagnes de courage et d’abnégation pour supporter de vivre dans ces zones abandonnées de pouvoirs publics qu’ils payent pourtant bien trop cher. Le droit à la sécurité, essentiel dans une société qu’on veut libre, efficace et enrichissante, leur est, de fait, refusé, essentiellement parce que nos élites ont fait un choix, depuis des années, d’abandonner ces quartiers à leur sort.

Et alors que les tensions montent dans ces quartiers, alors que tout indique que les festivités du ramadan seront aussi souvent que possible un prétexte pour défier les autorités et embraser ces cités, et ce alors même que les rassemblements signifieront probablement de nouvelles contaminations et de nouvelles entrées en réanimation, on est en droit de se demander, exactement comme pour le système de soin, où diable sont passés les impôts qui auraient dû être consacrés à garantir l’état de droit…

En définitive, de la même façon qu’en choisissant le confinement pour éviter l’effondrement de notre système de soin, on aura le confinement ET l’effondrement et pas seulement du système de soin mais de tout le reste aussi, le gouvernement a là encore choisi l’absence pour éviter l’embrasement et vraisemblablement, on aura l’absence ET l’embrasement.

Ce pays est foutu.

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Source : h16free.com
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H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Une autre vidéo qui complète la précédente.

https://youtu.be/5RhpxOl35BQ
" Cette évaporation complète du régalien dans ces cités est une nouvelle preuve du délitement de la République "

il faudra combien de preuve encore pour que les aveugles comprennent que tout ça est voulu, c'est pas le covid ou le ramadan qui empêche depuis 40 ans les forces de l'ordre de faire le ménage dans les quartiers, ce sont les gouvernements, car deux choses sont essentielles pour ces gras du bide :

- la délinquance en règle générale permet à l'état de ponctionner toujours plus et d'appauvrir les 99%

- on ne stoppera jamais, au grand jamais le trafic sur le territoire, car on sait très bien qui est à la tête de ces conglomérats.

Demandez aux péruviens ou brésiliens, ils vous diront qui controle la drogue dans le monde, les multiples crash d'avions enregistré à la CIA bourrés de drogue prête à la vente....

Lui balance tout et bien d'autres choses.

https://youtu.be/ulaC0oyB148
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