‘Le sadisme domine notre culture. Il se propage tel un courant
électrique au travers des programmes de télé-réalité et de la télé-poubelle.
Washington est devenu notre Versailles. Nous sommes dirigés,
divertis et stimulés par ses courtisans que sont aujourd’hui les médias. Les
Démocrates, tout comme les Républicains, sont eux-aussi devenus des
courtisans.
Nos pontes et nos experts, notamment ceux dont les
plateformes publiques sont importantes, sont également des courtisans. Nous
sommes captivés par la technique de scène du théâtre politique et dénués de
tout pouvoir. On nous jette de la poudre aux yeux pour ensuite nous décevoir…
Une culture qui soit incapable de comprendre le lien entre
morale et pouvoir, qui confonde la gestion d’erreurs avec la sagesse et qui
manque à comprendre que la mesure d’une civilisation est sa compassion et non
sa capacité à consommer se dirige tout droit vers sa perte’.
Chris Hedges, Empire of Illusion: The End
of Literacy and the Triumph
of Spectacle
‘Des mouches aux mains d’enfants espiègles, voici ce que
nous sommes pour les dieux ; ils nous tuent pour s’amuser’
William Shakespeare, Le Roi Lear
Ils seraient
tels des Dieux qui se complaisent dans la violence et la mort qui, en
l’absence de la capacité de créer la vie, se trouve être leurs pouvoirs les
plus importants. Ils vivent et prospèrent, alors que meurent ceux qui vivent
dans la misère. Ils cherchent à maîtriser la mort par leurs illusions, et l’idée
de leur propre mort les conduit à la folie.
Alors qu’ils
cachent leur nudité par le spectacle, et emplissent leurs êtres vides d’excès
et de distractions.
Bienvenue dans Hunger Games. Puisse le sort
être en votre faveur !
‘Pourquoi crois-tu que nous ayons un gagnant ?’, demande Snow tout en
coupant une rose blanche.
‘Que veux-tu dire par là ?’, lui répond Serena. ‘Je
veux dire, pourquoi avons-nous un gagnant ?’, répète Snow avant
d’ajouter : ‘L’espoir’.
‘L’espoir ?’, demande Serena, l’air abasourdi.
‘L’espoir. La seule chose qui soit plus forte encore que
la peur. Un peu d’espoir est efficace, trop d’espoir est dangereux’
‘Une lueur d’espoir est tout juste parfaite, si tant est
qu’elle reste contenue. Contiens ta lueur d’espoir’, prévient Snow.
Suzanne Collins, The Hunger Games