Les conditions nécessaires à un
effondrement de la société ont déjà été remplies.
Les émeutes, les pillages, le
braconnage et le passage en contrebande de nourriture aux frontières du pays
sont les signes d’un peuple stressé jusqu’au point de rupture. L’impact de
ces réalités sur la santé des individus et l’instabilité qui accompagne les
activités de la vie de tous les jours se renforcent, et la situation ne fait
que s’aggraver.
L’Etat-policier s’est lui-aussi
élargi. Le président socialiste du pays, Nicolas Maduro, a de nombreux
opposants qui souhaiteraient le voir déchu de ses fonctions. La dépendance du
pays à un prix du pétrole élevé a rendu son économie très facile à faire
basculer. Malheureusement, c’est son peuple qui en paie le prix. Maduro doit
désormais faire preuve d’une poigne de fer pour conserver son pouvoir, comme
tous les autres dictateurs que nous avons connus avant lui – communistes,
fascistes, socialistes ou autres.
via Reuters
:
La police du Venezuela a
écrasé et démantelé près de 2.000 pistolets et fusils dans un parc de Caracas
mercredi dernier, suite au lancement par le nouveau Ministre de l’intérieur d’une
campagne longtemps suspendue de contrôle du port d’armes à feu dans un pays
où le taux de criminalité est l’un des plus élevés au monde.
Le Ministre de l’intérieur,
Nestor Reverol, a expliqué que l’évènement marque le renouvellement des
efforts de désarmement des Vénézuéliens, au travers d’une combinaison de
saisies et d’un programme d’échange volontaire d’armes à feu contre des
appareils électriques.
[…]
« Nous allons amener le
désarmement et la paix, » a annoncé Reverol (un ancien tsar anti-drogue,
partisan de Maduro, accusé de trafic de drogues et de corruption) à des
journalistes, alors que des officiers de police détruisaient des fusils, des
pistolets artisanaux et quelques armes plus récentes.
[…]
Le Venezuela a également
acquis des systèmes laser pour marquer les munitions, comme l’a expliqué
Reverol, dans une tentative de maintenir des archives des balles livrées aux
forces de police nationales et municipales du pays d’Amérique du Sud.
Cette forme de contrôle des
armements signifie, bien entendu, que les policiers, les militaires et les
criminels seront les seuls à posséder des armes – bien que les officiels du
pays reconnaissent que la police est largement corrompue. Avec les ressources
et les salaires sous pression, elle pourrait devenir un facteur important de
l’armement des gangs.
Le reste de la population ne
peut plus qu’espérer une certaine décence et retenue de la part de ces
groupes privilégiés – police, armée et groupes criminels – et ne reposera que
sur leur merci après l’effondrement de sa nation.
Que se passe-t-il dans un pays
où la nourriture se fait rare, et où ceux qui ont des armes peuvent contrôler
tous les autres en leur promettant des denrées ? Que se passe-t-il
lorsqu’il existe un monopole de la protection, et que l’auto-défense est
rendue illégale ?
Les armes sont contrôlées. Et le
Venezuela a déjà imposé des contrôles stricts.
Caracas est la capitale mondiale
du meurtre, et a un taux de meurtre très élevé depuis des décennies. Même
après le renforcement de la législation contre le port d’armes en 2012, ce
taux a continué de gonfler.
via Crime
Research.org :
La possession
privée d'armes à feu a été rendue illégale au Venezuela en juin 2012,
mais le taux d’homicide du pays est passé de 73 pour 100.000 habitants en
2012 à 82 pour 100.000
habitants en 2015. La BBC a répété la déclaration du gouvernement selon
laquelle les nouvelles restrictions sont une tentative
du gouvernement d'améliorer la sécurité et de combattre le crime. Elles
ont été précédées d’une amnistie pour permettre aux gens de livrer leurs
armes. La vidéo suivante nous donne une idée assez claire de ce qu’est aujourd’hui
la vie au Venezuela :
Cette nouvelle campagne de
désarmement de la population ne fait que montrer jusqu’où l’Etat est prêt à
aller pour maintenir l’ordre sous ses propres termes. Elle ne mettra pas fin
au crime, et les milliers d’armes détruites au milieu de la plus grosse crise
jamais traversée par le pays sont un signe des temps plus sombres à venir.
La suspicion, les purges et la
répression domestique sont désormais inévitables. La corruption règnera, et
la population, coincée au milieu, devra lutter pour conserver sa décence.
Comment un peuple en colère qui
souhaite voir son président démissionner peut-il être contrôlé ? Jusqu’où
le régime en place est-il prêt à aller ?
S’opposer au régime ou
enfreindre la loi pour nourrir sa famille va devenir de plus en plus dangereux.