Après une année difficile,
la conférence Resource Investment de 2015 à Vancouver a été relativement moins
importante que celle de 2014. Mais malgré la volatilité de 2014, l’humeur de
l’assemblée m’a semblé bien plus optimiste.
J’ai donc demandé aux
membres de mon audience – un groupe de plusieurs centaines de saints qui se
sont levés bien trop tôt pour un dimanche matin – combien d’entre eux
pensaient que le prix de l’or avait atteint un plancher. Environ un tiers de
l’audience a levé la main. Je leur ai ensuite demandé combien d’entre eux
pensaient que le plancher du prix de l’or était encore devant nous, un autre
tiers a levé la main. Quand je leur ai demandé qui parmi eux pensait que le
prix de l’or irait encore bien plus bas, une seule personne a levé la main.
Il y a un an, l’or était
déjà en phase de reprise, bien que cette reprise n’était alors pas aussi
significative qu’aujourd’hui. Les investisseurs se montraient bien plus
prudents quant au plancher du prix de l’or. Cette année, deux tiers de l’audience
ont dit penser ce prix plancher derrière nous ou très proche de nous. Bien qu’il
s’agisse évidemment d’un échantillon peu scientifique, j’ai trouvé la
différence de sentiment frappante.
Mais ce qui m’a plus
frappé encore est que près de la moitié de l’audience a levé la main après
que j’ai demandé qui avait perçu la baisse de 2014 comme une opportunité d’investissement
et qui désirait des recommandations d’actions.
Que le vent ait
réellement tourné ou non sur le marché de l’or, le sentiment a clairement
changé parmi les investisseurs que j’ai rencontrés à Vancouver.
Et il y a de bonnes
raisons de croire qu’ils ne soient pas les seuls à penser ainsi. A la
fermeture des marchés de vendredi, l’or avait gagné 10,5% depuis son record à
la baisse du mois de novembre. Sur la même période, une action dans mon
portefeuille a gagné 96,96%, et bon nombre de mes actions ont augmenté de
pourcentages à deux chiffres.
Mais cela ne veut pas
dire que la situation ne pourra pas se retourner de nouveau, comme elle l’a
fait l’an dernier. N’oublions pas que l’année 2014 a toutefois offert des
opportunités de profits en début d’année, avant que le marché baissier ne
refasse surface. Nous avons terminé l’année à la hausse, malgré une volatilité
extrême. Si 2015 se trouvait être une année aussi mauvaise que 2014, nous enregistrerions
des profits, ce qui n’est pas si mal en période de marché baissier.
Peut-être que nous
prenons des risques (encore une fois), mais je ne le pense pas. L’Europe a
bien trop de problèmes, la croissance ralentit en Chine, et je ne crois pas
en les chiffres officiels publiés par les Etats-Unis. L’or devrait selon moi
s’en tirer plutôt bien cette année. Peut-être même très bien, si le système
financier global était secoué par d’autres chocs similaires à celui récemment
porté par la Suisse.
La récente décision de
la Suisse est particulièrement importante parce qu’elle provient des Suisses.
Ces derniers n’ont aucun intérêt à faire du mal à leurs partenaires
commerciaux, mais ne pouvaient pas se permettre de maintenir l’arrimage du
franc à l’euro. J’imagine que certains autres, comme Poutine, tenteront
encore de faire chavirer le navire, mais cette décision aura été un choc venu
du cœur de l’Europe.
La Grèce contemple
actuellement la toute première désintégration de l’Union européenne, et la
guerre froide continue de se réchauffer en Ukraine. Je me demande ce que serait
le prix international de l’or au comptant s’il était libellé en euros plutôt
qu’en dollars.
Non pas que les choses
tournent bien mieux aux Etats-Unis, où le président vient de proposer une
nouvelle forme de destruction des riches.
En clair, le monde
financier est tout aussi chaotique à mes yeux qu’il l’est aux vôtres. Il est
donc logique d’être haussier face aux métaux précieux. Et je suppose que c’est
ce que nous avons pu voir depuis la mi-décembre.
Qu’en est-il des autres
métaux ? En dehors des métaux précieux, le métal dont j’ai le plus
entendu parler est le tungstène. Mais il ne mérite peut-être pas qu’on lui
porte trop d’intérêt. Les chances de le voir grimper alors que d’autres
continuent de chuter sont très minimes. Puisque je suis baissier face à l’économie
globale, il est difficile pour moi de me montrer haussier face à n’importe
quel métal industriel ou minéral. Il semblerait toutefois que le tungstène
ait gagné les faveurs de certains.
Que vois-je en les
métaux précieux ? J’aime les producteurs qui se sont prouvés capables d’enregistrer
des profits malgré des trimestres catastrophiques. Et j’apprécie bien entendu
les projets d’exploration de grande ampleur et à marge élevée, dont beaucoup
sont encore en vente. Je cherche personnellement à investir, et c’est sur ce
secteur que je pense me concentrer.
Pour ceux qui ont déjà
pris leurs paris ou sont surexposés, ma recommandation est simple :
restez où vous êtes. Ces quelques dernières semaines nous ont prouvé que
notre marché est loin d’être mort. Il y a énormément d’argent sur la touche,
qui n’attend que de pouvoir entrer en jeu. D’ici à ce qu’il le fasse, les
prix auront grimpé et les opportunités de profit auront fortement baissé.
Mieux vaut agir sans tarder.
Je pourrais me tromper,
et le plancher du prix de l’or pourrait être loin devant nous – c’est
pourquoi nous appelons tout ça spéculation. Mais je préfère investir mon
argent sur un marché qui offre des opportunités sur des sociétés
objectivement sous-évaluées que sur un marché qui défie les lois de la
gravité et de la probabilité.