Ca y est! C’est fait! Le Yuan la monnaie chinoise vient de faire son
entrée dans la cours des grandes monnaies internationales de réserve, ce qui
est la conséquence des nouveaux équilibres monétaires et géopolitiques
actuels.
Charles SANNAT
Le Fonds monétaire international (FMI) doit entériner lundi 30 novembre
l’intégration de la devise chinoise dans la composition de son unité de
compte monétaire, les droits de tirage spéciaux (DTS).
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), réuni
lundi 30 novembre à Washington, devrait entériner l’entrée de la monnaie
chinoise dans le panier de devises servant au calcul des droits de tirage
spéciaux (DTS), l’unité de compte de l’institution. Le yuan va ainsi
rejoindre le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.
C’est un événement important, attendu depuis longtemps par les dirigeants
chinois, qui y voient un signe supplémentaire de la reconnaissance de la
Chine comme une grande puissance financière et non plus seulement
industrielle.
Pékin ne ménage pas ses efforts pour internationaliser sa monnaie, en la
rendant utilisable hors des frontières de la Chine continentale par des
non-résidents pour réaliser des transactions. Depuis 2010, plusieurs
expériences de convertibilité du yuan ont ainsi été menées, via Hong Kong.
En faisant du renminbi (RMB), qui est l’autre nom donné au yuan, une
monnaie comme une autre, les autorités chinoises cherchent en outre à
diminuer le risque de change pour leurs entreprises et à contester la
suprématie du dollar.
C’est la raison pour laquelle les États-Unis étaient les principaux
opposants à cette intégration du RMB dans le calcul des DTS. Washington
considère le yuan comme largement sous-évalué, et de nombreuses voix se sont
d’ailleurs déjà élevées au Congrès américain pour s’opposer à cette décision
du FMI.
Les négociations risquent donc d’être compliquées. Les experts du Fonds
qui ont travaillé sur le sujet préconisent que cette intégration du yuan dans
la composition des DTS ne soit pas effective avant septembre 2016.
Reste aussi à définir la part que représenterait la monnaie chinoise.
Actuellement, le dollar entre pour 41,9 % dans la composition des DTS, l’euro
pour 37,4 %, la livre britannique pour 11,3 % et le yen japonais pour 9,4 %.
Faire un peu de place au yuan, qui pourrait représenter entre 10 et 16 % de
ce panier, suppose que les autorités des autres monnaies acceptent de perdre
un peu de poids.
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