Les propos alarmistes des
institutions financières et des divers partis politiques britanniques ont
laissé sous-entendre que la campagne écossaise contre l'indépendance devrait sortir
victorieuse.
Vingt-six des
trente-deux autorités locales écossaises ont déclaré soutenir la campagne Better Together, défendu par le
Premier ministre David Cameron et d’autres partis britanniques. La campagne
du « Non » estime obtenir 54% des voix, contre 46% pour la campagne
du « Oui » dirigée par le leader du parti national écossais, Alex Salmond.
« Il
semblerait que nous ayons toutes les chances de sortir victorieux, a annoncé
le Secrétaire général du Trésor, Danny Alexander, un libéral-démocrate
écossais membre du gouvernement du Royaume-Unis. Mais une victoire du ‘Non’
serait aussi une victoire du changement. Il est de notre responsabilité de
nous en assurer ».
Un pas vers l’avenir
Steen Jakobsen, économiste en chef pour Saxo Bank, a écrit le
mail suivant :
Nous
avons désormais une situation digne de celle du Québec – on ne parle plus d’indépendance
pour le moment, mais l’objectif premier fixé pour l’an prochain est l’établissement
d’un référendum au Royaume-Uni, et il ne fait aucun doute que les votes anti-Europe et pro-indépendance continueront de jouer un
rôle. 2017 sera une année de rebondissements, si tant est que le vote sur l’Union
européenne ait lieu.
L'Union
européenne ne s'est pas fait une grande faveur en refusant l’entrée de l’Ecosse
dans l’Union avant même que les résultats du référendum aient été rendus
publics. Les Ecossais, comme les Danois, n’aiment pas les pressions externes,
notamment lorsqu’elles proviennent de l’Union européenne.
Ce
qui est inquiétant est la transition actuelle vers des agendas politiques
domestiques et nationalistes. L’Union européenne et les agendas globaux ne
font plus que jouer un rôle d’arrière-plan à mesure que le manque de
croissance et de réformes se fait ressentir.
Mais
l’économie réelle accorde finalement ses violons avec les marchés artificiels.
Alors que les marchés célébraient le retour du risque ce matin, les
politiciens européens prenaient des notes : perdre son emploi, ou en
changer ! Demandez au parti travailliste anglais qui a presque perdu son
emploi au gouvernement. Si l’Ecosse avait voté « Oui », trente
députés auraient perdu leur poste du jour au lendemain.
Steen Jakobsen
Une leçon
bien apprise
Ce vote a mis
mal à l’aise la classe politique. La prochaine fois, il n’y aura pas de vote.
Pour le cas de
l’Espagne, le vote pour la dépendance de la Catalogne sera simplement déclaré
illégal si le « Oui » venait à remporter le plus de voix. Si l’indépendance
était rejetée, il sera bien entendu accepté.