Quel triste compte rendu de
l’état de la vie politique aux Etats-Unis que ces conventions, qui ont
désormais plus des airs de festivals de rock que de compétitions d’idées.
Nous avons pu voir fuser les insultes et les injures alors que les candidats
des deux partis de battaient la poitrine plus fort que jamais. Mais ce qui
est étrangement absent depuis le début des campagnes est la moindre mention
de la cause de nos problèmes actuels ou de leurs solutions. Entre le désordre
actuel en termes de politiques étrangères et l’effondrement économique
imminent, tout ce que nous entendons de la bouche des candidats est qu’ils
règleront tout ça sans le moindre problème.
Hillary, à l’occasion de la
convention, a promis de combattre le terrorisme et de mettre ISIS à genoux en
doublant la dose de la solution déjà adoptée depuis longtemps :
bombarder. Nous avons largué plus de 50.000 bombes sur l’Etat islamique en
Irak et en Syrie au cours de ces deux dernières années, mais selon elle, ce
n’est pas suffisant. Combien d’autres bombes lui faudra-t-il ? de combien
d’autres années prévoit-elle de rallonger la guerre en Afghanistan ?
Elle ne nous a rien dit à ce sujet.
Même le New York Times – qui
n’est certainement pas hostile aux Clinton – est d’avis qu’il soit impossible
de vérifier les propos d’Hillary, parce qu’elle a « délivré un discours
remarquablement dénué de faits concrets ».
Le conseiller en affaires
étrangères de Clinton a expliqué, le lendemain de la convention, que le grand
projet d’Hillary au regard de la Syrie est d’en revenir au point de départ et
de renverser son président séculier. Combien de milliers de morts
supplémentaires seront à déplorer si elle obtient ce qu’elle souhaite ?
Ne sera-t-elle pas éventuellement forcée de lancer une invasion terrestre
massive qui causera aussi la mort de nombreux Américains ?
Clinton ne semble pas comprendre
qu’une politique d’interventionnisme incessant nous a mis à genoux et nous a
rendus plus faibles. S’attend-elle vraiment à ce que nous demeurions les
policiers du monde malgré 20 trillions de dollars de dette ?
De son côté, Donald Trump passe
aussi à côté du problème. Il nous promet de nous débarrasser du chômage sans
pour autant comprendre quelles politiques sont responsables de la disparition
d’emplois au travers du pays. Il a raison lorsqu’il dit que la classe moyenne
est dans une situation plus difficile qu’à l’arrivée d’Obama au pouvoir, mais
il est incapable d’expliquer pourquoi : les politiques destructrices de
la Réserve fédérale en sont la cause, le financement de notre Etat providence
et guerrier au travers de l’argent facile, et l’encouragement de la
consommation au travers d’une distorsion des taux d’intérêt qui décourage à
la fois épargne et investissement.
Cette semaine sur Twitter, Trump
a déploré le fait que le taux de propriété soit désormais au plus bas sur 51
ans aux Etats-Unis. Il a promis que s’il était élu, il redonnerait vie au
rêve américain. Il ne semble pas réaliser que le taux de propriété est au
plus bas en raison de la bulle générée par la Fed sur le secteur, qui a
explosé en 2007-08 et forcé des millions d’Américains qui n’avaient pas les
moyens d’acheter à perdre leur domicile. Pas un mot concernant la Fed n’est
sorti de la bouche de Trump.
Comment ces candidats
pourront-ils faire face aux problèmes qui s’abattent sur les Etats-Unis s’ils
n’ont aucune idée de leur origine ? Peu importe qui sera élu, les
Américains seront déçus du résultat. L’Etat providence et guerrier continuera
sur la même voie jusqu’à ce qu’il sombre dans la banqueroute. Mais il nous
reste encore un espoir. C’est à nous de nous concentrer sur nos problèmes, à
nous de nous renseigner et de demander à nos élus de nous écouter.
