Les attaques informatiques se multiplient – le système
financier occidental tout entier est vulnérable.
La menace que
représentent les attaques informatiques pour nos institutions financières,
nos marchés, nos banques et nos dépôts de plus en plus complexes et dépendants
de la technologie devient plus évidente de jour en jour.
Des
agents anglais et américains sont sur le point de mener une simulation d’attaque
informatique contre la Banque d’Angleterre et certaines banques commerciales
de la City de Londres et de Wall Street, dans le cadre de tests relatifs à
une infrastructure financière de plus en plus vulnérable.
Si
les banques étaient piratées et que les dépôts de leurs clients étaient
compromis, alors le potentiel de voir apparaître des bail
ins serait plus important encore. En juin dernier, JP Morgan Chase a subi
l’attaque d’un parti encore inconnu lors de laquelle les détails personnels
de 83 millions de clients lui ont été volés.
Au mois de juillet de l’année
dernière, Bloomberg a annoncé que des malwares avaient été détectés dans le
système du Nasdaq. Leur objectif reste un mystère, mais il est dit qu’ils
auraient pour origine des pirates informatiques russes.
Et n’oublions pas le
piratage de Sony Pictures par la Corée du Nord, ou encore le piratage de
Facebook, Instagram et Tinder survenu hier.
David Cameron a annoncé
il y a deux semaines la prise de nouvelles mesures destinées à venir en aide
aux compagnies, aux organisations gouvernementales et aux banques en vue d’éviter
que de nouvelles attaques aient lieu.
Le démantèlement d’un
réseau d’espions russes à New York lundi dernier, dont la mission était de
récolter des informations susceptibles de « déstabiliser les marchés »
souligne une fois encore l’importance de la menace posée par les attaques
informatiques.
Le principal accusé est
un journaliste employé par The News Organisation, une société médiatique
russe qui est utilisée par les services de renseignements russes, selon un
rapport publié par de Département américain de la justice ce lundi.
Ces accusations sont
basées sur une conversation qui a été interceptée et lors de laquelle l’accusé
discute avec un autre individu russe – un banquier domicilié à New York – des
questions à poser au New York Exchange.
Son associé lui suggère
de se pencher sur les ETF : « comment ils sont utilisés, et quels
mécanismes sont utilisés pour déstabiliser les marchés ». Il a ajouté qu’il
devrait « leur demander ce qu’ils pensent d’une éventuelle limitation de
l’usage de robots de trading… ou des intérêts potentiels des participants au
marché sur les produits liés à la Fédération russe ».
Bien que l’utilisation
de cette conversation comme preuve d’espionnage soit questionnable, aux côtés
des récents évènements, elle souligne une nouvelle fois la vulnérabilité d’internet,
de nos sites et du système financier – un système qui est aujourd’hui si
vaste que la gestion de sa sécurité est devenue un processus improvisé.
Hier matin, les réseaux
sociaux tels que Facebook et Instagram ont été attaqués par « Lizard
Squad », un groupe de pirates informatiques qui s’apparenterait à l’EIIL.
Le groupe a également piraté le site de Malaysian Airlines.
Le premier cas significatif
de recours au piratage informatique par les Etat-nations a été l’utilisation
de « stuxnet worm » - qui aurait été créé par Israël et les
Etats-Unis - contre l’infrastructure iranienne d’enrichissement d’uranium à
Netanz en 2010 – qui est passée très près de la catastrophe environnementale.
En 2012, l’Iran a
dévasté les réseaux informatiques de Saudi Aramco.
Tous ces exemples nous
montrent qu’un panel d’activités humaines de plus en plus important devient
vulnérable à mesure que le piratage informatique se sophistique.
Le Premier ministre
russe, Medvedev, a annoncé hier que si les Etats-Unis parvenaient à exclure
la Russie du système de transfert bancaire SWIFT, la réponse de la Russie –
économique ou autre – ne connaîtra pas de limites ».
Puisqu’il est clair qu’une
confrontation militaire ne soit pas ce que recherche la Russie, il semblerait
qu’une guerre informatique puisse faire partie des menaces perpétrées par
Medvedev.
Des banques ont été
piratées, des marchés boursiers ont été piratés, des infrastructures
critiques ont été piratées. Il est probable qu’un grand nombre de ces
attaques de petite échelle n’aient eu pour objectif que de tester nos
systèmes de défense.
Une attaque concertée
contre le système financier occidental pourrait inclure des tentatives de
neutralisation des marchés boursiers et de change. Des banques pourraient
être attaquées de telle manière à ce que les soldes, qui ne sont que des
chiffres digitaux, soient effacés.
Pire encore, ces attaques
pourraient être accompagnées de l’abandon de vastes quantités de dollars par
des pays hostiles aux Etats-Unis.
Dans un tel
environnement, l’Occident, qui est si dépendant des technologies et du
système monétaire, se retrouverait économiquement paralysé. Le seul capital
qui lui resterait serait ses actifs tangibles.
Les actifs tangibles
incluent l'or et l'argent physiques,
les surfaces agricoles, l’eau, les propriétés immobilières, etc. Je n’essaie
pas de prédire quoi que ce soit. Je ne fais que m’intéresser aux faits tels
qu’ils sont, dans le contexte actuel de tensions géopolitiques intenses, et
suggérer qu’il serait bon de prendre les précautions nécessaires.