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Les banques centrales devront-elles racheter de l’or sur le marché?

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Published : June 16th, 2014
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Category : Editorials

Le prêt en or, oui, mais dans quelles proportions ?

Nous entendons souvent dire que l’or des banques centrales placé sous la responsabilité des banques centrales majeures que sont la Fed, la Banque d’Angleterre et la Banque de France a été prêté sur le marché. Les banques centrales l’ont confirmé, bien que le sujet demeure source de contestations. Il en va de même pour l’or des banques centrales placé auprès d’autres banques centrales dans le cadre d’accords de garde, et il est raisonnable de penser que de tels prêts ne soient pas possibles sans l’accord du propriétaire de l’or. Voici ce que nous savons.

Selon le premier Accord de Washington et les Accords des banques centrales qui lui ont succédé (depuis 1999 et jusqu’au 26 septembre 2014), l’un des principes clés établis est celui-ci :

Les signataires de ces accords ont accepté de ne pas étendre leurs prêts d’or et leur usage de contrats à terme et d’actions sur l’or sur la période.

Cela signifie-t-il que les prêts existants, une fois arrivés à maturité, ne pourront pas être reconduits ? Ou bien que le nombre total de prêts couvrant un volume spécifique de métal sera reconduit mais que son volume ne pourra être gonflé ?

Je suppose que cette dernière supposition est la bonne, puisque la Bundesbank est signataire de chacun des Accords des banques centrales. L’Allemagne a demandé à ce que 150 tonnes de son or soient rapatriées, et s’est vue dire que le retour de son or prendra plusieurs années. Les difficultés rencontrées par le rapatriement de l’or allemand n’ont rien à voir avec les volumes à transporter, mais avec la récupération de l’or prêté sur le marché. L’année dernière, cinq tonnes d’or ont pris le chemin de retour vers l’Allemagne. Je suppose que les signataires des Accords des banques centrales sont dans la même position que l’Allemagne, et que tout leur or a été prêté sur le marché.

En dehors de l’Allemagne, quelles autres banques centrales ont accepté les termes de ces accords ?

Voici quels en sont les signataires :

Oesterreichische Nationalbank- Banque Nationale de Belgique - Suomen Pankki - Banca d’Italia - Banque centrale du Luxembourg - De Nederlandsche Bank - Banque de France - Deutsche Bundesbank - Central Bank of Ireland - Banco do Portugal - Banco de España - Sveriges Riksbank - Schweizerische Nationalbank - Bank of England – Banque centrale européenne

Nous pouvons en conclure que les prêts d’actions et de contrats à terme n’ont pas augmenté depuis 1999, puisqu’aucune d’entre elles n’a augmenté ses réserves d’or sur la période. Mais à l’époque, les quantités d’or prêtées sur le marché correspondaient à l’intégralité de leurs réserves (afin qu’elles puissent en tirer des revenus modestes). Comment et pourquoi pouvons-nous en conclure ainsi ?

Si ce n’était pas le cas, pourquoi les banques centrales responsables de l’or de l’Allemagne ne lui livrent pas les quantités d’or qu’elle demande immédiatement ? Si une portion de cet or avait été prêtée, celle qui ne l’aurait pas été aurait pu lui être rapatriée. Mais seules cinq tonnes d’or sont rentrées en Allemagne. La seule explication à cela est que tout l’or a été prêté et que seules cinq tonnes ont jusqu’à présent pu être rapatriées. Certains pensent que l’or doit être affiné une nouvelle fois. Si c’était le cas, bien plus de cinq tonnes d’or auraient pu être produites en 2013.

Les termes de l’Accord des banques centrales ressemblent de très près à une tentative de nous faire croire que seule une partie de cet or a été prêtée.

C’est d’autant plus apparent depuis que les termes du prochain Accord des banques centrales ont été rendus publics. Les prêts n’y sont mentionnés nulle part !

Où déposer les réserves d’or des banques centrales

Les investisseurs sur l’or ont pu penser que les banques centrales devraient détenir leur or dans leurs propres coffres. La raison pour laquelle elles possèdent de l’or est que si leur devise perdait de sa crédibilité à l’international, elles pourraient se tourner vers leur or.

Si cet or était à portée de main, sa capacité à servir de garantie ou à payer les factures de la nation s’en trouverait réduite, parce qu’il devrait en premier lieu être envoyé vers des créditeurs potentiels. En déposant de l’or hors des frontières de sa nation, une banque centrale le rend instantanément disponible. Si tant est qu’il n’ait pas été prêté. Les créditeurs peuvent bien entendu accepter le transfert de propriété d’or prêté, parce que son propriétaire n’a plus la possibilité d’y accéder. Mais cela ne ferait que réduire son accessibilité, à moins que l’or des banques centrales soit prêté dans sa quasi-totalité.

La conclusion est donc évidente : tout l’or de l’Allemagne, et tout l’or que les autres nations ont déposé hors de leurs frontières a été prêté.

Les contreparties des banques centrales

Quelles sont les institutions auxquelles les banques centrales prêtent leur or ? Elles sont celles qui font les marchés, les banques commerciales, qui prêtent ensuite cet or sur le marché à de nombreuses autres contreparties. Il est possible que si le prix de l’or venait à flamber, ces contreparties ne seraient pas capables de récupérer ou d’acheter suffisamment d’or pour retourner l’or qu’elles ont prêté. Après tout, la Chine a absorbé une immense quantité de l’or disponible sur le marché libre en 2013.

Pour comprendre les situations qui pourraient se développer sur le marché de l’or, il est nécessaire d’observer le processus de découverture qui a pris place chez les sociétés minières qui avaient couvert leur production depuis 1085 et jusqu’en 2005.

Situations parallèles : la découverture

Les sociétés minières se sont retrouvées dans ce type de situation après que le prix de l'or soit grimpé depuis son niveau de 400 dollars. C’est à ce prix qu’elles avaient couvert leur or alors que le prix de ce dernier chutait depuis 850 dollars jusqu’à atteindre 275 dollars en 1999. Une fois que le prix de l’or a de nouveau atteint 400 dollars, leur couverture a commencé à perdre par rapport au prix de l’or, au détriment de leurs actionnaires. Si elles avaient conservé leurs couvertures, elles seraient passé à côté d’opportunités et auraient pu être accusées de spéculation par les gérants de mines d’or. Les sociétés minières qui avaient couvert leur production future avaient couvert la communauté minière toute entière.

Les sociétés minières ont eu à mettre la main sur 3.000 tonnes d’or pour annuler la couverture de leurs positions dans leur totalité. Le marché de l’or n’avait à lui seul pas suffisamment d’or pour accommoder les sociétés minières. La production d’or n’augmentait pas, malgré l’importante hausse du prix de l’or. La raison en était la hausse des prix et les risques politiques qui sont nés au fil du temps sur le marché de l’or. La production accélérée d’or depuis 1985 avait cueilli tous les fruits accessibles des dépôts d’or sur la période. La même chose se passe aujourd’hui.

C’est alors que les banques centrales sont entrées en jeu. Sous les Accords de Washington et les deux Accords des banques centrales qui leur ont fait suite, elles sont venues en aide aux sociétés minières grâce à la vente de leurs réserves d’or à hauteur de 400 à 500 tonnes d’or par an jusqu’en 2009, date à laquelle les sociétés minières ont complété leur découverture. Leurs ventes ont non seulement couvert les 3.000 tonnes d’or nécessaires, mais ont vu le prix de l’or passer de 400 à 1.200 dollars. Ce n’est pas une coïncidence si les banques centrales européennes ont cessé de vendre en 2009, et si toutes les ventes d’or des banques centrales du monde ont pris fin à cette date. Les banques centrales ont déclaré leurs ventes avec prudence afin de dissimuler le sauvetage des sociétés minières.

L’échec de contreparties

Les banques centrales du monde sont désormais engagées à prêter de l’or pour en tirer des revenus. Mais les volumes dont nous parlons ici pourraient représenter l’intégralité des réserves des banques centrales du monde, soit plus de 30.000 tonnes.

Imaginez que le prix de l’or atteigne 2.000 dollars ou plus. Combien des contreparties de ces contrats sur l’or devraient mettre de la main sur du métal coûte que coûte ? Nous pourrions y voir une parallèle avec ce que nous avons vu chez les sociétés minières au début du siècle. Les contreparties pourraient sombrer dans la banqueroute, et les banques commerciales aussi. Les banques centrales auraient donc à leur tour à admettre d’importantes pertes en matière de réserves d’or, ce qui déstabiliserait le système financier dans son ensemble.

Et cette fois-ci, il n’y aura pas d’autres banques centrales pour venir les sortir d’affaire grâce à leur or ! Le marché de l’or lui-même n’a certainement pas suffisamment d’or (production annuelle de 2.800 tonnes par an). Même une flambée du prix de l’or ne suffirait pas à générer des quantités d’or suffisantes et à couvrir une petite proportion de ces prêts. La chasse à l’or serait en marche.

Les banques centrales devraient chercher de l’or hors du marché. Il existe un autre endroit où en chercher : vos réserves, et celles des autres investisseurs, revendeurs et dépositaires…

 


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Article technique et très intéressant qui explique pourquoi on pourrait en venir à une nouvelle confiscation de l'or.
En espérant que ce jour n'arrive jamais.
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......... sinon chauve qui peut afin d'éviter d'être tondu.
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LOUIS L. - 6/16/2014 at 2:37 PM GMT
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