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Non seulement les banques
centrales occidentales (la Federal Reserve US
principalement) ont elles-mêmes créé la crise de
surendettement que nous connaissons depuis des années en pratiquant
leurs politiques monétaires keynésiennes ultra laxistes
structurellement inflationnistes, mais elles l’ont aggravé en
monétisant les dettes publiques et privées à des niveaux
jusqu’ici inconnus dans l’histoire au lieu de laisser les
inévitables processus d’ajustement aller à leur terme.
Leurs manipulations ont évidemment échoué à faire
repartir la croissance économique puisque tous les ressorts du
marché libre ont été cassés et les prix
faussés (qu’il s’agisse des taux
d’intérêt comme des actions, des obligations ou des
matières premières). Pas plus que la Federal
Reserve ne peut aller plus loin dans le Quantitative Easing
sauf à provoquer l’hyper-inflation
c’est-à-dire l’effondrement du pouvoir d’achat des
Américains, la BCE ne peut éviter la faillite des pays les plus
surendettés de la zone euro sauf à ruiner toute l’Union
européenne tout en faisant imploser à terme la monnaie unique
voire la structure politique de l’Union européenne
elle-même. C’est donc ce qui reste des forces du marché
qui va mettre les pendules à l’heure en infligeant à
l’Occident une bonne cure de déflation.
Oui, les marchés
d’actions et de matières premières, artificiellement
gonflés aux amphétamines monétaires, vont chuter; oui,
la Grèce et les autres PIIGS feront un jour défaut; oui, les
banques finiront par payer la note de leurs spéculations hasardeuses,
à moins que les gouvernements la mettent au compte des contribuables
dont les impôts seront augmentés. Ce n’est qu’une question
de temps. Le dirigisme finit toujours de la même façon: plus de
dettes publiques improductives, plus d’impôts, plus de
chômage, donc moins de croissance économique, surtout
lorsqu’elle a été basée sur le crédit
à tout-va et la production de fausse monnaie. A noter que la plupart
des gouvernements actuels, qui ont en réalité perdu tout
contrôle des mécanismes qu’ils n’ont pas su ou pas
voulu réformer dans le sens du libéralisme authentique (comme
les systèmes bancaires ou monétaires -en particulier la zone
euro mal conçue depuis sa création qui va depuis plusieurs
années à veau l’eau faute de gouvernance
cohérente-), tant en Europe qu’aux USA, seront balayés
par les électeurs, ce qui ajoutera une dimension d’agitation
politique et sociale à la crise financière et économique
qui continue de se propager. Placés devant l’alternative de
sauver temporairement les banques (c’est-à-dire la bourse) ou
bien l’emploi de leurs concitoyens, les politiciens occidentaux (y
compris les socialistes comme Obama, Gordon Brown, Zapatero, Papandreou,
etc.) après avoir promis que l’emploi était leur
priorité ont tenté de sauver les banques sans se rendre compte
que c’était impossible compte tenu de la montagne de dettes
cachées dans leurs bilans mais, ce faisant, ils ont laissé le
chômage réel prendre des proportions dramatiques de nature
à casser toute reprise économique puisque la consommation des
ménages ne peut que chuter, ce qui in fine coulera les banques et la
bourse…
Il n’y a rien
d’autre à faire pour les détenteurs
d’épargne que de rester investis pour partie en dollars US et
pour partie en francs suisses (pour se protéger de la chute de
l’euro contre dollar US qui n’a pas encore vraiment
commencé) puis de les placer dans les instruments obligataires US
(comme le TLT) ou suisses, mais aussi dans les instruments short sur les
actions (comme le SDS), puisque la récession qui arrive fera
mécaniquement baisser les taux d’intérêts à
long terme US et suisses, ce qui est positif pour les obligations, mais fera
chuter les marchés d’actions. A notre avis, il faut
éviter tout achat d’obligations en euros, surtout publiques des
PIIGS, parce que ce sont des poisons aussi redoutables à terme que
l’ont été les subprimes US.
L’or, qui a cassé sa résistance vers
1.533 USD l’once, mais aussi le platine et le palladium
étonnamment bien soutenus, pourraient encore monter quelques temps
mais pas l’argent-métal, dont le marché semble
fatigué par les excès spéculatifs récents et les
manœuvres des autorités boursières ou des bullion banks. La seule
possibilité pour l’argent-métal de se redresser fortement
à court terme réside dans l’éventuelle
élection d’Humala le 5 juin comme
président du Pérou (1er producteur mondial d’argent),
dont le programme prévoit la nationalisation des mines et autres
ressources naturelles plus ou moins comme l’a fait Chavez au Venezuela.
La période estivale n’est jamais favorable pour la hausse des
métaux qui, en général, ne montent qu’à
partir de l’automne jusqu’au début du printemps. A noter
qu’en cas de crash boursier sévère (du type 2008), aucun
investissement ne résiste sauf les placements en obligations US (comme
le TLT) parce que les banques centrales du monde entier se précipitent
comme des moutons dans cet actif faussement réputé plus
sûr que les autres, même si cela est faux mais c’est ainsi.
Plus que jamais les stratégies Long+Short
sont à recommander compte tenu de la volatilité extrême
qui va s’accroitre encore. A cet égard, les Fonds Long+Short sur les métaux précieux comme
celui que nous gérons, Fuchs & Associates (Long+Short)
Precious Metals Investment Fund- code ISIN: KYG3684X1079 -
(+8,34% de gain en CHF depuis 5 mois), devraient bien tirer leur
épingle du jeu. Ce qui ne sera pas le cas des Fonds Long-Only ou des actions des sociétés
minières -qui n’offrent plus de perspective de gain parce
qu’elles cumulent les risques de baisse des métaux mais aussi
des bourses-.
Nous conservons les deux ETF en dollars US, TLT et SDS,
que nous avons achetés, qui devraient continuer de bien performer.
Le ratio or/argent-métal
repart à la hausse en faveur de l’or et au détriment de
l’argent.
La cassure éventuelle du
dernier support vers 1.300 sur le S+P500 des actions US devrait le faire
chuter vers 1.150.
Pierre
Leconte
Article originellement
publié ici
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