Les banques centrales sont devenues un acteur majeur du marché de
l’or. Elles contrôlent désormais 10 % de la demande. Il n’en a pas toujours
été ainsi. Il y a 10 ans, les banques centrales étaient un fournisseur majeur
vu leur politique de ventes d’or sur le marché. Cependant, la volonté de
baisser le prix de l’or via les ventes de métal sur les marchés a eu l’effet
opposé.
Par exemple, les banques centrales ont balancé plus de 2600 tonnes d’or
sur le marché entre 2003 et 2007, d’après les statistiques du World Gold
Council. Quel fut l’impact de ces ventes de 84 millions d’onces ? Entre 2003
et 2007, le prix a presque doublé, passant de 363 à 695 $.
La dernière année durant laquelle les banques centrales furent, en
moyenne, vendeuses fut 2009. Les ventes furent cependant limitées à 34
tonnes. Depuis 2010, les banques centrales sont devenues globalement acheteuses.
Entre 2010 et 2017, elles ont fait l’acquisition de près de 3700 tonnes, ou
une quantité non négligeable de 119 millions d’onces.
De plus, les achats d’or des banques centrales ne semblent pas ralentir.
Le World Gold Council nous a justement éclairé en la matière avec la
publication de son rapport « Market Update : Central bank buying activity ».
Aujourd’hui, les banques centrales représentent 10 % des achats d’or
mondiaux.
Si on se base sur les statistiques du WGC, les banques centrales ont acheté
193 tonnes d’or durant le premier semestre 2018, soit presque 10 % de la
demande mondiale (1960 tonnes).
La majorité de ces achats officiels d’or du S1 2018 sont à mettre au
compte de la Russie, de la Turquie et du Kazakhstan. La situation
d’aujourd’hui est néanmoins bien différente de celle d’il y a 10 ans.
Durant le premier semestre de 2007, les ventes des banques centrales
totalisaient 217 tonnes d’or, soit 14 % de l’offre du marché.
Aujourd’hui, vu les remous qui secouent actuellement la Turquie et sa
monnaie, certains craignent qu’en cas de vente d’or par Ankara pour
stabiliser sa devise, cela pourrait avoir un impact négatif sur le cours.
Permettez-moi d’en douter. Si le déversement de 2600 tonnes d’or sur le
marché entre 2003 et 2007 ne s’est pas ressenti sur le cours (enfin si, mais
dans l’autre sens vu qu’il a doublé), pourquoi cela serait-il le cas
aujourd’hui ?
Si les banques centrales sont intelligentes, elles ne toucheront pas à
leurs réserves d’or vu qu’elles en auront besoin durant la prochaine crise
financière. Nous ne devons pas perdre de vue que des actifs tels que les
obligations américaines n’en sont pas vraiment, vu qu’il s’agit de la dette.
Source : SRSRoccoReport.com